Un film que j’avais bien apprécié lors d’un visionnage antérieur, et qui a bien supporté un revisionnage. On retrouve quelques défauts du réalisateur, mais aussi ses qualités, même si Le Sang des Innocents n’a pas la magie envoutante de ses meilleurs métrages.
Au casting essentiellement des acteurs italiens pas forcément très connus de par chez nous, et un peu inégal. Dionisi est honorable mais ne retient pas outre mesure l’attention, Chiara Caselli parait un peu inexploitée, et clairement celui qui tire son épingle du jeu c’est l’excellent Max von Sydow qui vient s’emparer d’un rôle qui lui sied bien. Un peu excentrique, Sydow campe son personnage avec décontraction, et offre une belle prestation, sobre et sans maniérisme, prenant le film avec sérieux et application. D’un tel professionnel ce n’est pas surprenant !
Le scénario n’est pas toujours égal, mais Le Sang des Innocents s’en tire quand même bien. Le métrage n’est pas ennuyeux, profitant d’un rythme efficace, il y a un lot de scènes marquantes assez significatif, et l’identité du meurtrier est bien préservée. En fait, un peu comme beaucoup d’Argento, je regrette quelques dialogues un peu foireux et quelques situations qui frôlent parfois le ridicule. Heureusement les acteurs sont corrects et le film reste tenu, mais parfois à trop vouloir en faire Argento est à la limite de plomber certains passages comme il le fera malheureusement dans quelques-uns de ses films, style Giallo.
Formellement le métrage profite à fond du talent du réalisateur qui, à mon sens, a toujours été plus un superbe technicien qu’un grand narrateur ! Très bon choix de décors même si inférieur à certains films comme Profondo Rosso, belle mise en scène ample et pleine d’effets très efficace, joli travail sur la lumière, et surtout mémorable bande son, souvent un des plaisirs du cinéma d’Argento ! Elle aurait même pu être plus présente.
Pour moi Le Sang des Innocents est un de ces solides films de genre qu’a signé le réalisateur, qui, malgré ses imperfections, sait séduire par son exubérance italienne, et un indéniable côté rétro qui donne du cachet à ce film face à la masse de slashers sortis à la même époque. Pas le meilleur d’Argento, mais un de ses films surs. 3.5