https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/09/28/le-soleil-de-trop-pres-critique/
Ce fut un vrai coup de foudre artistique. Cette histoire d’une fratrie qui fait face à la schizophrénie m’était très intime et je craignais qu’elle le soit trop pour en faire un premier film« , résume parfaitement Brieuc Carnaille, le réalisateur. Il ajoutera : « Je crois fermement que les malades schizophrènes éclairent le monde« . Une générosité dans le message qu’il va nous transmettre à l’écran. Le soleil de de trop près, c’est un poème, mais c’est aussi la guerre. Basile (Clément Roussier), dans sa tragédie de la vérité, c’est à lui seul la métaphore de la vie, c’est violemment brûlant et sublimement passionné. Le soleil de trop près, c’est étrangement nous.
Le soleil de trop près, c’est la puissance du lien filial, filmé dans toute son ampleur, sa densité, sa folie. On aimerait tous être aimé comme aime Sarah. Elle donne tout avec son énergie, ses espoirs, la beauté profonde de ce qu’elle est. C’est fort et totalement bouleversant, c’est le lien dans tous ses états, c’est organique. Quand on regarde Sarah et Basile, on touche les étoiles.
Une bande son puissamment pop et originale, des plans forts sur notamment une ville triste, sombre, presque glauque parfois, une urbanité mal éclairée, avec ses briques rouges, son ciel qui s’assombrit, se noircit, métaphore de l’esprit de Basile, et qui vient comme alimenter un désespoir latent.
Le soleil de trop près, solaire tout autant que lunaire, si c’est une chronique d’un drame annoncé, c’est aussi l’espoir, toujours. Et pour savoir pourquoi, pour s’en convaincre, une seule solution, courir en salles, voir cette œuvre hautement prenante et diablement humaniste.