Funambules : les secrets du tournage

Le film a fait partie de la Sélection ACID Cannes 2020.

Le réalisateur Ilan Klipper revient sur la genèse de Funambules : "Après ma première fiction, Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête en 2017, mon agent m’a dit que je devais monter une marche (rires) ! Passer à une étape supérieure dans ma carrière. Or n’ayant absolument aucun plan de carrière, j’ai pris l’exact contre-pied : j’ai eu envie d’un film qui ne rentre dans aucune case, et de poursuivre une démarche de recherche, la seule qui m’intéresse quand je fais du cinéma."

Le réalisateur avait déjà exploré le domaine de la psychiatrie en 2011 avec son documentaire Sainte-Anne, hôpital psychiatrique. Pendant ce tournage, il se demandait ce qu'il advenait des patients à l'extérieur. Une discussion avec Patrick Chaltiel, le chef du service psychiatrie à l’hôpital de Bondy – désormais à la retraite – l'a encouragé à creuser cette piste : "ce chef de service m’a expliqué que toute sa vie il s’était battu pour sortir les patients d’HP. Qu’il n’avait jamais voulu de la psychiatrie institutionnelle où les gens passent leurs vies dans les murs. Cet échange a été décisif. Mais même si j’avais cette idée de film dans un coin de ma tête, je ne me voyais pas refaire un documentaire sur la psychiatrie. Patrick a insisté en m’assurant qu’il fallait vraiment en parler". 

Pour procéder au "casting" de son film, Ilan Klipper a cherché dans l'hôpital de Bondy "des gens qui ont quelque chose en plus". Il n'a eu aucune difficulté à leur présenter son projet : "Au fil de mes documentaires, j’ai pu constater combien les gens adorent être filmés ! Que ce soit dans des geôles, des salles de psychiatrie, dans des Palais de Justice, y compris dans des circonstances tragiques. Peut-être parce qu’on s’intéresse à eux et que ça les sort de l’anonymat, je ne sais pas."