Les whodunit (ce sous-genre du film policier où un groupe de personnes se retrouvent dans un même lieu pour trouver le coupable d’un homicide qui est souvent l’un d’entre eux), popularisé par Agatha Christie sur le versant littéraire, est de retour en force depuis quelques années. Que ce soit avec les remakes luxueux et toc de Kenneth Branagh (« Le crime de l’Orient-Express » et « Mort sur le Nil ») et surtout avec les géniales enquêtes de Benoît Blanc dans la saga « A couteaux tirés » dont le second volet, « Glass Onion » était un must. Et voilà que notre cinéma s’y met aussi avec ce « Murder Party » de bien piètre qualité. Ajoutant en plus la fibre nostalgique des jeux de plateau de l’époque, ce qui en soit était une bonne idée mais très mal développée, ainsi que la mode des escape game, comme la série B éponyme mais en mode comédie, ce long-métrage rate malheureusement presque tout ce qu’il entreprend.
C’est certes un premier film et il est toujours délicat de le descendre mais quand on a vraiment du mal à trouver quoi que ce soit à sauver... Peu importe le degré avec lequel vous visionnez « Murder Party », il parait presque impossible d’y prendre du plaisir tant c’est une catastrophe. Si c’est un hommage aux films du genre, il est à côté de la plaque. Si c’est un pastiche desdits films, il n’est absolument pas drôle, et si c’est un juste une œuvre ludique tentant d’être respectueuse du genre, elle foire tellement la quasi-totalité des séquences que cela en devient affligeant. Le pire est la sensation de malaise de voir évoluer tous ces grands acteurs (pour la plupart) dans des situations grotesques, à débiter des répliques rarement drôles ni même amusantes et se ridiculiser dans des situations à l’humour pachydermique. Dans certaines scènes, ce n’est tellement pas drôle, tellement lourd et fondu dans un humour absurde qui ne prend pas, qu’on en serait presque gêné pour eux. Pauvres Pascale Arbillot, Miou-Miou, Zabou Breitmann, Gustave Kervern et Eddy Mitchell qui prouvent qu’ils peuvent être mauvais quand ils sont mal dirigés. On a l’impression qu’ils jouent tous dans un film différent.
Ensuite, l’intrigue qui aurait pu être très ludique s’avère complètement foireuse et c’est comme si on assistait à une partie de jeux de société sans pouvoir y jouer. Passionnant en somme... Et les rebondissements qui s’enchaînent sont bien trop farfelus et poussent le curseur de la bêtise et de l’improbable beaucoup trop loin. Enfin, seul point à peu près positif, les décors, costumes et l’imagerie très colorée, fluo, vintage et kitsch qui font leur petit effet (bien que copiés sur « A couteaux tirés » en mode low cost) mais comme l’image et la photographie sont tellement hideux (les scènes de nuit), il est impossible que cela rende quelque chose de correct visuellement. Un premier film ambitieux certes mais dont le résultat flirte clairement avec le navet en bonne et due forme.
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