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    Captives
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Captives" et de son tournage !

    Naissance du projet

    En janvier 2019, le jeune producteur Jonathan Blumental a proposé à Arnaud des Pallières et à la scénariste Christelle Berthevas de réfléchir à un film sur l’histoire du "bal des folles" de la Salpêtrière. Il avait découvert cet événement par hasard sur Wikipédia et, pour des raisons personnelles, désirait produire un long métrage à ce sujet. Le réalisateur confie :

    "Cette histoire était pour nous une totale découverte (c’était un an avant la parution du roman de Victoria Mas, qui a contribué à la faire connaître) mais nous avons immédiatement senti l’occasion d’un film sur la condition des femmes… Et pas seulement au XIXe siècle. En commençant nos recherches, nous nous sommes vite enthousiasmés à l’éventualité d’un film exclusivement féminin."

    Léa Seydoux pressentie

    Lorsque le projet en était à ses débuts, Léa Seydoux devait tenir le rôle principal, finalement attribué à Mélanie Thierry.

    Projet parallèle

    Arnaud des Pallières et Christelle Berthevas avaient fini d’écrire une première version de leur scénario lorsqu'ils ont entendu parler de la sortie prochaine du roman Le Bal des folles de Victoria Mas (qui a donné lieu au film du même nom de Mélanie Laurent sur Amazon Prime), qu'ils ont préféré ne pas lire. Le metteur en scène explique : "Puisque nous avions déjà les grandes lignes de notre scénario, notre producteur n’a pas jugé pertinent de prendre les droits du livre. L’éditeur est donc allé voir un autre producteur… Ce qui a suscité un projet parallèle. L’idée ne nous était pas agréable mais nous sommes restés concentrés sur notre projet."

    "Nous voulions raconter le quotidien de ces femmes pauvres enfermées à la Salpêtrière, selon des critères qui relèveraient aujourd’hui de l’arbitraire le plus pur, à l’époque du dernier « bal des folles » qui eut lieu en 1894, après la mort de Charcot. Bal typique de cette fin du XIXe siècle à Paris, où l’on aimait s’encanailler dans les bouges à voyous, visiter en famille les indigènes des colonies parqués dans des « zoos humains ». Aller voir pour rire les fous derrière leurs grilles. Qu’une poignée de jeunes médecins progressistes décident d’y mettre fin et c’est le XXe siècle qui s’annonce. Le film se situe à ce moment de bascule."

    Production chaotique

    La production de Captives a été chaotique, puisqu'il a connu deux arrêts : "Notre acharnement conjugué, avec Jonathan Blumental et Philippe Rousselet, nous a finalement permis de tourner à l’été 2022, avec un fort engagement de Canal+, en plus de France 2 et de trois régions : Île de France, Hauts-de-France et Normandie. Le film n’ayant pas eu l’avance sur recettes, le tournage, prévu sur neuf semaines, a été réduit à sept, ce qui m’a poussé à une méthode de travail qui a « donné » l’écriture cinématographique spécifique du film", se souvient Arnaud des Pallières.

    Le choix Mélanie Thierry

    Arnaud des Pallières n'a pas tout de suite pensé à Mélanie Thierry pour le rôle de Fanni. Le cinéaste avait d’elle l’idée d’une actrice essentiellement moderne et ne l’imaginait pas en femme bourgeoise de la fin du 19ème siècle : "Mais apprenant l’annulation d’un film qu’elle devait tourner, quelqu’un nous a suggéré de nous rencontrer… Et à l’issue de cette rencontre, nous avons décidé de faire le film ensemble. Venant de familles de cinéma différentes, nous nous intimidions. Pendant la préparation, nous nous observions, chacun voyant en l’autre un animal curieux."

    "J’avais beau lui avoir suggéré quelques lectures, de prendre des cours de maintien, de danse ou de chant, je sentais que je ne la mettais pas sur la voie… À quelques jours du tournage, j’ai provoqué l’incompréhension de la costumière en choisissant pour Fanni une simple robe de location, sombre et en mauvais état, à la place d’une somptueuse création colorée sur laquelle son équipe travaillait depuis des mois. J’ai imposé cette robe d’époque comme son unique costume. Choix d’autant plus déraisonnable que nous ne l’avions pas en double", précise le cinéaste.

    Il ajoute : "Cette simple robe bleu sombre à manches « gigot » conférait à Mélanie une silhouette d’époque parfaite, rappelant les autochromes d’Heinrich Kühn que j’avais tant regardés en écrivant. Ma lubie de dernière minute a intrigué Mélanie. Mais une actrice aime qu’un réalisateur sache ce qu’il veut et, mieux que personne, sait combien le choix d’un costume est décisif dans l’élaboration d’un personnage. Mélanie a compris, ou senti, que dans cette robe, je la voyais en Fanni pour la première fois. Je crois qu’elle a commencé à se sentir en confiance ce jour-là."

    "Puis le tournage a commencé. Et là c’est moi qui ai compris quelque chose… Dès le premier plan sur Mélanie, David Chizallet (chef opérateur) et moi nous sommes regardés comme si nous étions témoin d’un phénomène paranormal. J’appelle ça la cinégénie. Ou la présence. Mélanie irradiait dès que la caméra la filmait."

    Un film carcéral lumineux

    Captives s’est tourné durant l’été 2022, en pleine canicule. Une saison idéale pour Arnaud des Pallières, qui voulait prendre à contrepied l’imaginaire d’un film carcéral au 19ème siècle. Le réalisateur souhaitait concevoir un long métrage ensoleillé, contrasté et coloré. Il confie : "Des visages luisants et hâlés. Des cheveux collés par la sueur. En 1894 à la Salpêtrière, la chaleur était très pénible à cause de l’épaisseur des vêtements féminins, de la mauvaise hygiène urbaine, des eaux sales et de leur puanteur."

    "Découvrant les rushes, la monteuse a été très surprise. Elle s’attendait à un univers hospitalier aux teintes grises, froides, métalliques. Mais j’avais nourri mon imaginaire des puissantes couleurs des autochromes d’Heinich Kühn, Gustave Gain et Antonin Personnaz, donnant à voir l’époque sans le filtre du noir et blanc, dans un éclatement chromatique des robes et du monde environnant."

    Reconstruire Salpêtrière

    La Salpêtrière à la fin du XIXe siècle était constituée de trente-deux hectares en plein Paris avec des parties non urbanisées, des potagers, des fermes avec animaux, des pavillons isolés et les bâtiments d’hôpitaux habituels. À partir d’archives photos, Arnaud des Pallières et son équipe ont cherché différents endroits en Ile-de-France, Normandie et Hauts-de-France, pour y poser leurs caméras. Le cinéaste raconte : "Dans une abbaye normande désaffectée, nous avons trouvé le dortoir et la petite maison de Camomille (Yolande Moreau). Dans l’Oise, au haras de Compiègne, le bureau de Bobotte et sa ruelle, la buanderie, le réfectoire et le parc central."

    "À Paris, au Kremlin-Bicêtre, les extérieurs du bal et la ruelle aux fiacres. Et dans un lycée parisien, la salle de bal. Comme le film se construit sur le regard de Fanni découvrant les lieux de façon fragmentaire, cela a permis d’associer par le montage des lieux éloignés dans la réalité. Nous avons pu ainsi reconstruire notre grande Salpêtrière imaginaire. Nous avions extrêmement peu de moyens pour la décoration et l’équipe décoration a vraiment fait des miracles !"

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