Confusion
Pourquoi Arnaud des Pallières s’attaque-t-il à ce sujet à peine deux ans après Mélanie Laurent et son Bal des folles ? 110 minutes plus tard, on se le demande encore. Paris, 1894. Qui est Fanni qui prétend s’être laissé enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ? Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune. Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme… Un beau film, intense mais parfaitement inutile. Même son casting +++ ne pourra le sauver.
J’avais découvert Arnaud des Pallières en 2013 avec un film très fort, Michael Kohlhaas. Depuis plus rien ou presque. De quoi s’interroger. Il revient donc avec ce pâle remake du Bal des folles déjà cité plus haut. Les deux scénaristes avaient ce projet en tête bien avant la sortie du roman éponyme de Victoria Mas qu’ils ont donc refusé de lire (???). Ce film n’a pas reçu l’avance sur recettes mais a été soutenu par Canal+, France et 3 régions, un tournage en 7 semaines – ce qui est court -, Cela précisé, nous avons le droit à un film carcéral un peu convenu, même si, de toute évidence, le réalisateur a voulu des teintes chaudes, des costumes colorés, loin de l’idée qu’on peut se faire d’un asile pour femmes. Hélas, on est totalement perdu entre les différents décors, les dortoirs, les maisons, le bureau, la salle de bal, la buanderie, les quelques extérieurs… on s’y perd complètement, ce qui, au demeurant, est bien normal, puisque les lieux de tournage ont été multiples. Scénaristiquement, c’est le même reproche et la fin est bizarrement bâclée. Bref un film ni fait ni à faire, d’autant, je le répète que celui de Mélanie Laurent nous avait comblés.
Alors, il reste heureusement la distribution entièrement féminine avec une Mélanie Thierry très investie. Autour d’elle, un parterre d’étoiles, Josiane Balasko, Carole Bouquet, Marina Foïs, Yolande Moreau, Dominique Frot, toutes aussi convaincues – à défaut d’être toujours convaincantes -, parfois jusqu’à la caricature. Ce Bal des folles Tome 2, ne restera pas dans les annales. Froid, corseté, excessif, jamais l’émotion n’affleure vraiment. Je le répète, on ne sauvera de cette production bancale que les numéros des actrices plombées par le pathos de certaines situations, l'usage appuyé des plans serrés sur les souffrances des patientes, le manichéisme forcé des personnages et la surenchère des effets gratuits. Franchement évitable !