S'il est des films qui nous intéressent vraiment, il en est d'autres que l'on regarde par dépits. 13 Fantômes ne m'intriguait que pour une chose : son acteur principal, Tony Shalhoub, de l'époque où il allait interpréter Monk, le détective le plus phobique de la création. Sorti six mois plus tôt, 13 Fantômes résulte de bien des inspirations : la repompe du Shining de Kubrick est évidente, quand sa ressemblance avec Monk viendra troubler le spectateur. Monk, le rôle culte de Shalhoub, qu'il était alors en train de tourner. C'est surtout le background de son personnage qui s'en rapproche : sa femme est morte, il peine à vivre avec. Pas bien originale, cette situation, c'est surtout la manière de le montrer en introduction qui rappellera son rôle phare. Seulement, la qualité n'est pas au rendez-vous. Sur ce point là, le film se mange méchamment la gueule sur le par-terre des films ratés. A première vue, c'est l'interprétation qui choque le plus. Shalhoub s'embourbe d'acteurs à la ramasse et de personnalités peu fréquentables ( un Matthew Lillard dont le surjeu devient vite insupportable ), jusqu'au passage fatidique où Shannon Elizabeth se déshabille. Non pas de son fait, c'était de la faute du fantôme. Mais quand même. Ca donne l'impression que son contrat l'oblige à toujours le faire. Bon, c'est futile, mais c'est présent. Shalhoub ne joue même pas bien. C'est un comble, mais il joue comme dans Monk, Monk en moins. C'est pas bien intéressant, d'autant plus qu'il manque cruellement de conviction. Il n'en a rien à carrer, et s'est sans doute vu offrir le rôle pour patienter jusqu'à sa gloire prochaine. Disons juste que ça paye bien des impôts. Aux côtés de ce ramassis d'acteurs sans talent, on pourra aussi noter une écriture dont la seule prouesse technique consiste à toujours foirer les bonnes idées qu'elle amène. Pétrie de dialogues sans une once de crédibilité, cette rédaction de l'horreur prouve ce que je pensais depuis longtemps : on peine, de nos jours, à trouver des films d'horreur qui soient réellement bien écris. Paresse scénaristique et rebondissements what the fuckesques achèveront la bonne volonté du spectateur. Parce que 13 Fantômes, c'est l'histoire d'une machine construite par Satan dans le futur, et qui fonctionne grâce à la mort. Si vous n'avez rien compris, je vous rassure, moi non plus. Pas bien aidé par sa mise en scène hideuse et clipesque, symptôme de tous ces films d'horreur de merde post-Blade, le film n'avance aucune réelle qualité, si ce n'est celle de nous présenter des fantômes crédibles. Ils ont de la gueule, ils en jettent. Seulement, il reste cette écriture désastreuse, le jeu d'acteurs insupportable ( bon sanfg, Lillard... ) et la mise en scène immonde. Ca pèse pas lourd, donc. Une hécatombe.