« Mais il a combien de pères, ce gosse ? »
Exit François Perrin, bienvenue à François Pignon !
On a longtemps voulu voir dans la distinction entre les deux personnage une certaine dose de naïveté, voire de bêtise supplémentaire chez le second. Quoi qu’il en soit, ce troisième film réalisé par Francis Veber (après qu’il fut scénariste sur une liste impressionnante de succès) réunit de nouveau Depardieu et Richard, couple parfait réuni initialement dans La Chèvre, du même réalisateur (Pierre Richard/François Perrin étant déjà le personnage principal du Jouet, premier film de Veber). Au niveau de la musique, Vladimir Cosma a signé celles d’un nombre incalculable de comédies françaises de cette période, des plus remarquables aux plus obscures et, notamment, celles du Jouet et de la Chèvre, ce qui explique qu’il est difficile de les distinguer.
Au niveau de l’interprétation, inutile de dire que le couple Depardieu/Richard tient une nouvelle fois toutes ses promesses, malgré la caricaturalité de leurs personnages respectifs, le tout rehaussé par des seconds rôles un rien plus relevés que dans La Chèvre (Anny Duperey, Michel Aumont, Maurice Barrier). Si le comique de Veber, comique de situation et de dialogues essentiellement, est le moteur de ce film, quelques scènes plus réfléchies mais attendrissantes (comme le dialogue des pères à la terrasse du café, vers la 20ème minute) apporte un élan philosophique absent de La Chèvre mais très présent dans le Jouet. Il faudra d’ailleurs m’expliquer pourquoi, dans ses trois premiers films, Francis Veber aborde la question des relations entre des parents (pères dans les deux premiers) riches et leur enfant.
Au niveau des points négatifs, comme déjà soulevé dans La Chèvre mais dans un registre plus international, on sera surpris de constater que tou·es les Niçois·es du film parlent avec un accent parisien des plus stéréotypé. Ça n’est certes pas plus stupide qu’un faux accent provençal (comme celui du chauffeur de taxi) comme dans tant d’autres productions (spoil : l’accent niçois est très particulier et n’a rien à voir avec celui de Marseille), certes, mais ça gâche un peu le réalisme.
Au final, cette œuvre peut aisément se classer au panthéon des comédies populaires françaises à côté de La Chèvre, un étage en-dessous du Jouet.