"Beaucoup de gens souhaitent aujourd’hui nous rejoindre. Les hommes n’ont jamais été aussi seuls et abandonnés" constate un adepte d'une secte sataniste. Comme une évidence, on a du mal à (se) construire sur les ruines du désenchantement du monde. Et puis, qui pour soulager nos angoisses devant nos faiblesses, nos incertitudes, nos inquiétudes (le deuil, les désirs inassouvis, la jeunesse perdue, la mort) ? La lutte du bien contre le mal ? Pourtant, une part de bien persiste toujours dans chaque être. La question éternelle de la place de la spiritualité, voire de la grâce, revient en force. Mais cette renaissance ne peut se faire sans stratèges et donc, sans nouveaux enjeux de pouvoir. La stratégie : il ne peut y avoir de bataille sans adversaires. Pour triompher il faut auparavant désigner les ennemis. Deux sœurs feront l'affaire, légendaires, portées par le mystère des siècles. Et puis, alors, … les éliminer. Dans ce combat, peut-on se passer de Satan, l’ange déchu ? « L'Être d'en bas ? Il est le Méchant. Il s'en venge ? Il prend l'âme, la vie et le jour à revers ; Et de sa chute il fait celle de l'univers. L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude » (Victor Hugo). Qui contrôle les manettes de ce jeu devenu fou ? Insensé, c'est le mot juste. Car dépourvues de spiritualité, les choses peuvent-elles encore avoir du sens ? Mis à part celui qu'on peut lui donner, momentanément, un peu comme un alibi... Et lux facta est (Et la lumière fut) à la première étape de la création (Genèse, I,3). En attendant le retour de l’Ange Liberté, créé par Dieu avec une des plumes de Lucifer ("Porteur de lumière"), qui volera au secours des hommes et ramènera la lumière ? Parce que la nuit est le lieu de la damnation : Et nox facta est (Et la nuit fut)"