Affaires privées est un film classique, très propre, mais classique dans son genre, et qui se démarque surtout par l’excellent face à face Gere-Garcia. Rien à dire, le casting est l’atout du film, avec un Richard Gere qui casse son image de type sympa, et un Andy Garcia au sommet de sa gloire, qui trouve un rôle sobre sur le papier, mais bien plus piquant qu’on ne peut le penser ! Deux acteurs au top, dans des rôles qu’ils maitrisent, et entourés de solides seconds rôles, notamment un William Baldwin parfait en flic paumé, et un casting féminin attrayant, notamment une Nancy Travis plus charmante que jamais ! De bons acteurs, des personnages bien écrits même s’ils n’échappent pas à l’attendu, de quoi se faire plaisir tout de même !
Le scénario est relativement prévisible bien sûr. Les scènes ont toutes été plus ou moins vues dans d’autres films du genre, et Figgis mène son récit avec un certain académisme narratif. Pour autant, c’est du cousu main. Les rebondissements sont bien là, et le film arrive sans difficulté à coller à son intrigue un quelque chose de poisseux, de sale, et de salace qui donne un vrai style au film et le démarque de la concurrence. Du coup, sans surprendre vraiment, le réalisateur parvient à accrocher son spectateur par un métrage qui a de la personnalité, et qui apporte quelque chose à une architecture de base qui n’avait pas grand relief. En tout cas je ne me suis pas ennuyé, mais ça reste un produit un peu trop conventionnel malgré tout.
Sur la forme c’est un peu pareil. Figgis impose ce style violent, érotisant parfois et glauque, et c’est le principal attrait du métrage, qui, dès que l’on gratte, révèle encore une fois une nature typique du polar urbain violent des eighties. La mise en scène n’a pas un relief dément, la bande son est assez neutre, il n’y a pas un travail exceptionnel de l’image. C’est du film avec une ambiance pas déplaisante, mais qui pour autant ne se démarque pas spécialement de la concurrence.
En fin de compte, ce Figgis est un film divertissant et agréable, bien porté par ses acteurs, mais qui, en dépit de sa personnalité sombre et parfois perverse, s’appuie sur une architecture et des idées de mise en scène classiques. L’amateur du genre devrait être content, c’est déjà cela, mais Figgis, à l’inverse de Mangold sur Copland qui a une idée similaire n’arrive pas pleinement à se débarrasser des lieux communs. 3