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Fêtons le cinéma
685 abonnés
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2,5
Publiée le 7 novembre 2024
Robuste s’intéresse au corps différent, à celui que l’on affirme par la pratique d’un art (sportif, cinématographique), que l’on impose aux autres ou que l’on préfère cacher par pudeur parce qu’il ne correspond pas aux canons du temps. Il s’agit, dit autrement, d’une variation autour du monstre entendu dans son sens étymologique – ce que l’on montre du doigt comme différent – que la réalisatrice Constance Meyer aborde de façon complémentaire, telles les deux faces d’une même médaille : le monstre perçu comme victime, tributaire d’une enveloppe charnelle lourde à porter, le monstre sacré qui se heurte à son entourage, tient tête par son outrecuidance et, surtout, par son caractère insaisissable. Les deux personnages trouvent leur métaphore dans ces poissons des profondeurs que Georges a dans son aquarium et avec lesquels il essaie, en vain, de communiquer en frappant sur la vitre : ils vivent enfermés dans leur microcosme – le petit appartement pour l’une, la villa luxueuse pour l’autre –, coupés du reste d’un monde qui à son tour heurte une paroi invisible dans l’espoir d’être entendu. Une scène durant laquelle spoiler: Aïssa défonce la porte de son protégé pour s’assurer de sa santé symbolise bien cette entrée dans l’intime, cette percée dans l’intériorité d’une solitude où une autre se réfléchit. Sur le papier, voilà un film intelligent. Pour ce qui est de son passage à l’écran, il demeure scolaire et sépare plus qu’il ne rassemble les deux protagonistes : l’épure le contraint à manquer les enjeux sensibles de son récit, à réduire ses comédiens à des fonctions auxquelles manque l’incarnation. Dommage.
Robuste, ce film l'est. D'abord par son excellent choix de casting qui associe la puissance de jeu de Gérard Depardieu (indémodable) et de Déborah Lukumuena (qu'on n'a évidemment pas oublié depuis Divines, mais aussi dans Les Invisibles, une présence à l'écran qui marque), étant le cœur battant de ce drame intimiste entre un acteur sur le déclin qui se laisse aller, et son garde du corps qui doit le remettre sur le droit chemin (une tâche à plein temps). Leur partage d'écran est une lutte complice, une opposition qui se complète, et cette aura d'acteurs recouvre tout ce que le film peut compter comme défauts, à savoir les redites (les scènes se répètent trop souvent, notamment les préparations de texte dont on sature vite), la mise en scène qui est très estampillée "à festival" (les petites baudroies - numériques, affreusement numériques... - que l'on regarde nager, sans comprendre ce que ces scènes veulent nous dire à part "je vaux un prix", totalement dispensables), et la fin trop ouverte (on attendait plus de réponses). Robuste sera donc davantage une démonstration de ce que peut être un casting étonnant qui fonctionne pourtant à merveilles, une composition d'homme fébrile et de femme forte (ou est-ce l'inverse ? Le film joue sur les dualités) qui éclipse le reste de l’œuvre, notamment sa mise en scène un brin tape-à-l’œil.
La rencontre entre une jeune agent de sécu et un vieil acteur désabusé. Une chronique intimiste sobre qui ne ne décolle jamais, en raison d’un récit qui ennuie plus qu'il n'émeut, malgré son duo de comédiens attachants.
Dans un rôle proche de l'autobiographie, Depardieu est une fois encore très juste. Sa partenaire lui renvoie bien la belle, ce qui nous donne un premier film de qualité.
On se laisse porter par le jeu d'acteur, malgré un scénario faiblard. Je crois que Depardieu même si on lui donne l'annuaire à lire, il serait capable de nous embarquer
Une apprentie lutteuse doit s'occuper de la sécurité et des affaires d'une star de cinéma désabusée par son métier et ses privilèges. On peut avoir un corps hors norme et être faible, être robuste et sensible à la fois. La rencontre de ces deux masses est aussi celle de deux solitudes. Le casting est plus que parfait, une évidence. Le personnage de Depardieu est plus vrai que Gégé lui même, à la fois fulgurant, touchant et pathétique et Deborah Lukumuena démontre une fois de plus quelle grande actrice elle est déjà.
petit film intimiste pas mal mais manque de peps dans la réalisation un peu monotone...je voulais mettre 3 mais les acteurs principaux portent le film; et inconditionnelle de Depardieu je le retrouve souvent avec plaisir. Deborah Lukumena est aussi . très expressive dans son jeu.3.5
Robuste nous montre comme un long cri de désespoir de Georges (Depardieu donc), qui est au bas mot horriblement désabusé de tout. Tout comme celui qui l’interprète avec une analogie évidente, Georges en sait tellement sur le cinéma qu’il se lasse vite et s’ennuie facilement. Il est parfois comme ivre de lui-même… Saoulé à tout point de vue, il préfère tout au long du film fuir les médiocrités ordinaires et les complexités sensorielles. Trop de mots sur les papiers, trop de phrases dans les bouches, trop de sentiments, trop de tout… Plus qu’une aigreur ou qu’une lassitude exacerbée, parfois une phobie de ce que qu’il sait déjà et que l’on tente vainement pourtant de lui expliquer. Alors, un mode de guérison est de remplir ce poly dénuement qui ronge Georges / Depardieu. Un vide béant, sidéral et sidérant qu’il compense à la même hauteur en mangeant sans arrêt, en buvant jusqu’à en mourir. Dans le film, il y a une scène sur trois presque où l’on mange… Entretenir compulsivement sa robustesse physique pour masquer d’autres fragilités… Mais la rencontre avec Aïssa va venir non pas mettre un terme à cette spirale car la ficelle narrative perdrait en crédibilité mais va venir apporter luminosité et humanité à Georges.
Robuste devient le nom d’un cinéma intemporel, intergénérationnel qui rassemble des corps, mais pas uniquement. Quelques mots d’amour de Michel Berger, qui est un peu LA chanson du film rassemble le papillon et l’étoile là « Ou des millions de gens se connaissent si mal ». Cet aspect fédérateur apporte une chaleur, un réconfort, qui font de Robuste une œuvre aboutie, un vrai projet de cinéma, une vision de la vie.
Il faut le génie de Depardieu et la fraîcheur de Lukamuena pour sauver le film du naufrage. Le film ne démarre jamais faute d'un scénario convenable. La réalisation est approximative, les dialogues sont soit insignifiants soit grandiloquents. Quelques situations cocasses nous réveillent de la torpeur mais globalement on cherche le sens et la raison de ce film dépressif.
Déborah Lukumuena (révélée dans "Divines") donne ici la réplique à notre "Gégé" national. Ce dernier, lassé par le cinéma, va trouver en la personne d'AÏssa (son agent de sécurité) une sorte d'alter égo féminin. Malgré un scénario plus que léger, de ce film on retiendra surtout l'interprétation des deux acteurs tout en pudeur. Depardieu est toujours aussi "monstrueux" dans ce rôle d'acteur fatigué à travers lequel on peut imaginer un passage de témoin à la jeune génération quand il transmet les conseils d'un "presque" vieux sage. Pas mal.
J’ignore quelle part d’authenticité et de vision personnelle cette histoire inspire à Gérard Depardieu qui parait jouer là son propre rôle, celui d’une star que les échos et rumeurs nous ramènent comme ingérable et infréquentable. Le cas de Georges contraint d’accepter la présence d’une remplaçante à son fidèle bras droit absent pour quelques semaines. Si la confrontation apparait ainsi assez classique, sa mise en place révèle plus d’une surprise dans le jeu de la star que Gérard Depardieu contemple dans son propre reflet. Il l’assume semble-t-il- sans se forcer , au naturel, comme à la maison. Ce qui fait le charme de cette farce et honore la jeune réalisatrice d’avoir pu mettre le monsieur dans un tel décorum. Déborah Lukumuena joue le jeu avec une intensité remarquable, une belle assurance et quand Georges baisse la garde, tombe le masque, on devine chez Depardieu comme un petit picotement au cœur. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com