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    Great Freedom
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Great Freedom" et de son tournage !

    Festivals et prix

    Great Freedom a été présenté dans les festivals suivants :

    - Prix du Jury - Un certain Regard / Cannes 2021

    - Grand Prix et meilleur acteur - Valenciennes 2021

    - Grand Prix - Sarajevo 2021

    - Grand Prix - Séville 2021

    Paragraphe 175

    Décrété en 1872, le Paragraphe 175 du Code Civil allemand a criminalisé les homosexuels pendant 123 ans. Les personnes reconnues coupables ont été condamnées à des peines pouvant aller jusqu’à dix ans de prison. Au cours des années d’après-guerre, 100 000 hommes ont été traduits en justice dans la seule Allemagne de l’Ouest. Le Paragraphe 175 autorisait les autorités à intercepter et à confisquer des lettres d’amour et à les soumettre au tribunal comme preuves, ainsi qu’à installer des caméras derrière des miroirs. Le Paragraphe 175 a donné un nom à des générations d’homosexuels - «175er» signifiait homosexuel.

    Le Paragraphe 175 a été durci par les nazis et maintenu sans modification par l’Allemagne d’après-guerre. Ainsi, à la fin de la guerre, les homosexuels ont été transférés des camps de concentration aux prisons afin de finir de purger leurs peines légales.

    Jusqu’en 1992, l’homosexualité était officiellement considérée comme une maladie mentale. L’interdiction totale de l’homosexualité est restée en place jusqu’en 1969. Mais il faudra encore 25 ans pour que le Paragraphe 175 disparaisse complètement du code civil allemand en 1994. Le 22 juillet 2017, l’Allemagne a enfin réhabilité les victimes d’après-guerre liées au Paragraphe 175.

    Genèse

    C’est en découvrant l’ampleur des conséquences du paragraphe 175 criminalisant l’homosexualité que Sebastian Meise a eu l’idée de Great Freedom. S’il connaissait cet article du Code Pénal allemand, « je n’étais pas conscient de l’ampleur des persécutions et du nombre immense de personnes qui ont été affectées par cette loi. Cette chasse aux homosexuels a duré si longtemps, des hommes innocents ont été persécutés, emprisonnés et l’état les a poursuivis de toute sa puissance méticuleuse. Découvrir tout cela a été un choc pour moi. » Le film est au final aussi bien un regard sur le paragraphe 175 et ses conséquences qu’une histoire d’amitié : « Il y a une toile de fond politique et un récit humain, intimiste. »

    Évolution du scénario

    À l’origine, le réalisateur souhaitait montrer comment des éléments de la politique nazie (en l’occurrence la persécution des homosexuels) avaient longtemps perduré dans les sociétés allemande et autrichienne. Finalement, lui et le scénariste Thomas Reider se sont concentrés sur l’emprisonnement du personnage principal, Hans : « On a fait ce choix parce que la prison est le monde dans lequel Hans a vécu la majeure partie de sa vie. La prison est aussi la métaphore de son existence : Hans n’a jamais vécu librement, que ce soit dans la prison ou en dehors. A chaque fois qu’il est libéré, il se fait arrêter et y retourne. »

    Le contre-pied des films de prison

    Le réalisateur a visionné de nombreux films de prison, non pas pour s’en inspirer mais pour aller à l’opposé de ce qui est habituellement représenté à l’écran. Ainsi, ses personnages ne tentent pas de s’évader. Il a également voulu souligner la solidarité qui pouvait régner dans les prisons, plutôt que le climat violent.

    Le tournage

    Great Freedom a été filmé dans une vraie prison à Magdebourg, dans l’ex-Allemagne de l’est, mais c’était un établissement qui n’était plus en activité. « C’était un décor naturel idéal, nous avions les vrais murs d’une prison sans les contraintes d’une prison en activité. J’ai préféré cela à un décor en studio parce que l’atmosphère d’une prison, fut-elle vide, a imprégné tout notre travail à tous les postes. Certes, il y faisait froid, c’était sale, les éclairages étaient plus compliqués à mettre en place, mais cela a mis toute l’équipe dans l’esprit de l’histoire racontée et donné un cachet de vérité supplémentaire au film », explique le réalisateur.

    Fin ouverte

    Sebastian Meise refuse de donner des clés sur la fin de son film, bien qu’il soit conscient qu’elle peut irriter les spectateurs : « C’est une fin qui divise mais chacun est libre d’y voir le sens qu’il veut y voir. J’aime les films qui laissent un espace de réflexion au spectateur, je n’aime pas trop sortir d’un film en me disant "ah, j’ai tout compris au message" ».

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