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Olivier Barlet
299 abonnés
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4,5
Publiée le 20 juillet 2022
Sans doute est-ce la complexité et l’épaisseur de ces personnages qui permet à ce film de nous émouvoir à ce point, dans ce que nous percevons de la construction de la douleur qu’ils subissent à la fois dans la constellation familiale et dans la société. Lors de sa conférence de presse à Cannes, Léonor Serraille a insisté sur sa volonté d’ouvrir les scènes, pour que cette douleur ne soit pas figeante mais qu’une perspective puisse se dessiner. Après la projection dans la grande salle, elle a fait comprendre que cette histoire provenait de son compagnon et, en le regardant dans les yeux, qu’il était important de laisser le passé pour se projeter dans l’avenir. Effectivement, le film n’est pas plombant, malgré la dureté des situations. Dans l’écart qu’il pose avec le réalisme, dans sa façon de se penser au présent, il respire les possibles. (extrait du compte-rendu du festival de Cannes 2022 sur Africultures)
Ambiance du film social dans un registre quasi-documentaire avec des scènes de vie d’une famille monoparentale ivoirienne fraichement arrivée en France, aidée par des proches, pendant que le reste de la fratrie est resté au pays. Mais rapidement, on perd le sens du propos, de la démonstration (de quoi ?) au fur et à mesure que les enfants grandissent. Les scènes s’étirent trop en longueur sans que le spectateur n’en cerne l’utilité, ce qui le conduit à chercher un fil conducteur que sans doute tous ne trouveront pas. Tout ça pour faire près de deux heures au total, la signature du film dit d’auteur ! Il n’y a que dans les dernières vingt minutes que le message social s’éclaire et distille sinon sa morale, du moins les éléments de réflexion amenant à la recherche d’une vie meilleure pour les enfants par leur travail (intellectuel ici) mais semée d’embuches et d’aléas. Globalement assez ennuyeux.
Le deuxième film de Leonor Serraille après le très beau Jeune Femme qui avait eu la Caméra d'Or est bouleversant. Un film très ambitieux, sur plus de 20 ans et à travers 3 points de vue (une mère, et ses deux fils). Une histoire de famille avant tout, universelle... un film très vivant avec une image magnifique et des acteurs très justes. Du grand cinéma.
Superbe fresque familiale, très juste et émouvante, portée par des acteurs magnifiques dont Annabelle Lengronne, incandescante. Il y a une ampleur romanesque, on a l'impression d'avoir passé du temps avec les membres de cette famille, de les connaitre et de les aimer, et de partager et comprendre les liens qui les unissent et qui les désunissent aussi. Une histoire de famille à portée universelle, c'est très beau ! La fin est très forte !
Attention ce film est un petit bijou ! "Un petit frère" narre l'arrivée et l'intégration d'un famille gabonaise mono parentale et suit trois fils distincts mais avec douceur et anti-conformisme. La vie de la mère, le parcours et la relation des deux frères et la relation entre les racines gabonaises et le creuset français dans le parcours de chacun des trois membres de la famille. Fait rare, le film ne puise dans aucune partition déjà vue dans ce type de sujet. La mère choisit ses amants au hasard et n'est jamais ni exploitée, ni dominée par les hommes qu'elle fréquente. Les enfants suivent leurs études sans but au racisme ou au rejet.... Le titre du film s'explique par les parcours divergents que prendront les deux frères. L'aîné le plus prometteur après un parcours scolaire brillant décrochera et se perdra un moment....quant à son jeune frère, il trouvera plus tard sa vocation et conclura le film... Le contenu du film est très riche, la direction d'acteur exceptionnelle et on sort de la projection plein d'amour pour son prochain et d'optimisme pour les générations à venir.
"Un petit frère" brosse la chronique pendant vingt ans d’une famille ivoirienne immigrée en France. Rose est arrivée à Paris en 1989, avec deux de ses quatre fils. Hébergée par un couple de parents, elle trouve un emploi de femme de ménage dans un hôtel. Éprise de liberté, elle refuse l’union avec Jules César, un compatriote que sa famille lui présente, et lui préfère une aventure sans lendemain avec un ouvrier tunisien du bâtiment. Bientôt Rose part s’installer à Rouen pour rejoindre Thierry, son amoureux. Jean et Ernest, ses fils, l’accompagnent et grandissent.
"Jeune Femme", le premier film de Leonor Serraille, avait reçu à sa sortie en 2017 un accueil enthousiaste – que j’étais un des rares à ne pas totalement partager. Il a fallu attendre plus de cinq ans la sortie du second, qui ne lui ressemble en rien. Rompant avec le portrait d’une femme de notre temps, Leonor Serraille s’attaque à un genre casse-gueule, la chronique familiale au long cours, sur plusieurs décennies. Plusieurs écueils la menacent : le rythme du récit, son unité, le vieillissement des personnages…
Le pari est relevé en trois tableaux qui, sans rompre avec le fil chronologique, se focalisent successivement sur Rose puis sur chacun de ses deux enfants. Ces trois tableaux brossent le portrait d’un beau personnage féminin qui aurait amplement mérité que le titre du film lui soit consacré : pourquoi diable évoque-t-il ce petit frère qui n’occupe finalement que la deuxième ou la troisième place ? Cette Mère courage, femme libre, attachante, passionnément dévouée à ses enfants est remarquablement interprétée par Annabelle Lengronne – alors que le comique Ahmed Sylla ("L’Ascension", "Le Dindon", "Tout simplement noir"…) ne convainc guère dans le rôle d’Ernest adulte.
Seule ombre au tableau que j’avoue le rouge au front tant elle est politiquement incorrecte : j’ai trouvé à ce "Petit frère" un peu trop de bien-pensance pour m’embarquer complètement.
Un petit frère donne le sentiment un peu étrange d'avoir à la fois partagé, au fil des années, la vie des trois membres de cette famille d'origine ivoirienne débarquée en France à la fin des années 80, tout en ayant peut-être raté l'essentiel dans leur cheminement sur plus de deux décennies. La faute en incombe aux ellipses temporelles qui empêchent de s'attacher pleinement aux personnalités des uns et des autres. Alors, oui, le film fonctionne bien par séquences, à l'intérieur de trois chapitres qui permettent de s'intéresser tour à tour à la mère puis aux deux fils, en terminant par le plus jeune, à l'aune de son intégration dans la société française d'aujourd'hui. On apprécie la douceur du trait de Léonor Serraille, avec cette volonté de garder toujours présent un sous-texte social fort qui ne prend jamais le pas sur l'intime et l'humain, en un geste romanesque qui ne manque pas de panache. Mais certains comportements et évolutions des personnages restent un peu mystérieux, faute d'informations. Cela a toutefois le mérite de faire appel à l'intelligence du spectateur, invité à combler les trous d'une narration rehaussée par une mise en scène qui fait constamment preuve d'élégance. Chacun pourra plus particulièrement être touché par l'un ou l'autre des différents protagonistes, au sein d'une interprétation séduisante où brillent notamment Annabelle Lengronne, Stéphane Bak et Ahmed Sylla.
Sujet intéressant (Rose, une mère ivoirienne qui arrive à Paris avec Jean et Ernest, ses 2 fils), mais dont la réalisation n'est pas satisfaisante. Pour être honnête, il est quand même important de préciser que ce film était en compétition dans la sélection officielle.
Les scènes de vie quotidienne, pleine d’humanité, nous fait rentrer avec justesse dans l’intimité d’une famille d’émigrés qui navigue entre le déracinement et l’intégration. La dernière demi-heure est particulièrement réussie.
Vu en avant première j'ai bien aimé l'histoire je connaissais pas les acteurs sauf Ahmed Sylla que je connaissais déjà les acteurs sont tous attachant les uns les autres ce film nous rappelle comment les liens familiaux sont importants allez y sa vaut le coup.
Un magnifique film, sensible et inattendu. Le regard subtil d'une grande auteure sur une époque et un pays. Sur une jeune femme tiraillée entre son appétit de vivre et son devoir de mère. Un récit sur plusieurs époques où l'on se rend compte que rien ne change tout à fait pour les minorités.
J'ai adoré ce film;C'est un vrai film de cinéma dans sa complexité, son propos et son montage, un triptyque plein de fluidité qui permet de montrer sur de longues années l'évolution d'une famille africaine. Le plus appréciable c'est que les personnages ne sont pas des archétypes mais de vrais personnes avec leur sensibilité et leur histoire propre. L'aspect politique et social marque d'autant plus qu'il apparaît la plupart du temps en filigrane.Les comédiens, adultes et enfants, sont tous remarquables et émouvants.
Cette chronique d’une jeune femme ivoirienne qui émigre en France avec ses deux enfants est à la fois touchante et attachante. Bien qu’un peu trop long, le film décrit bien l’évolution de cette mère et ses enfants. La réalisatrice issue de la FEMIS dont c’est le deuxième long-métrage présenté au festival de Cannes, réalise là une bonne étude sociologique en filmant cette famille d’immigrés et la manière dont elle s’intègre en France.
Un petit frère retrace l'histoire de Rose et de ses deux fils à leur arrivée en France, en provenance de Côte d'Ivoire. Centrée sur Rose, femme libre et debout quels que soient les aléas, l'histoire nous montre ce qui fait -et défait- une famille, sans jugement et avec tendresse. Annabelle Lengronne est une magnifique découverte.
Une montagne de clichés en tous genres sur la banlieue, l'immigration, etc ... Heureusement que les comédiens sont formidables et portent avec force et justesse cette histoire banale et déjà vue des milliards de fois. Parfois ça marche et c'est touchant. Souvent, c'est long et on s'ennuie. Au lieu de filmer un portrait de femme, Léonor Séraille a préféré filmer ses propres idées toutes faites sur une Ivoirienne s'intégrant à la société française. Ce choix de la réalisatrice, on n'est pas obligé de le partager.