Violent Night : les secrets du tournage

En 2021, les producteurs de la société 87North (Bullet Train, Nobody, etc.) ont envoyé à Tommy Wirkola le script de Violent Night, écrit par Patrick Casey et Josh Miller (Sonic). Le réalisateur se rappelle : "J’ai tout de suite été intrigué car ils m’ont décrit le film comme Die Hard avec le Père Noël !"

"J’avais peur que le film soit too much et complètement délirant mais en fait tout est bien dosé, qu’il s’agisse de l’action, l’humour et l’émotion. C’est un film avec un gros cœur, un film familial. Je voulais vraiment que ce soit un film de Noël pour la famille en plus d’un pur divertissement et un film d’action."

Tommy Wirkola est habitué à l'action, voire à l'action déjantée, puisqu'on lui doit les deux opus de films de zombies Dead Snow, la relecture du conte des frères Grimm Hansel & Gretel : Witch Hunters ou encore le film de SF avec Noomi Rapace Seven Sisters.

David Harbour incarne le Père Noël. Tommy Wirkola explique : "Un choix naturel car c’est le vrai père noël ! Regardez son charisme, sa force physique et son sens de l’humour. Il s’est jeté à corps perdu dans ce film et il s’est entraîné comme jamais pour exécuter toutes les scènes d’action."

"À un moment on voit le père noël mettre une grenade dans le pantalon d’un méchant. Cela fait parti d’une grosse scène d’action où le père noël se bat contre plus de 25 mercenaires avec des explosions et des cascades dans tous les sens. C’est à couper le souffle."

Violent Night possède de nombreux clins d’œil à d’autres films de Noël, comme le précise Tommy Wirkola : "C'est un film avec pas mal d’easter eggs. Nous faisons référence notamment à des films comme Maman j’ai raté l’avion, Le Sapin a les boules, Scrooge, La Vie est Belle et bien sûr Die Hard !"

Le chef cascadeur et réalisateur de deuxième équipe Jonathan Eusebio avait déjà collaboré avec les équipes de 87North sur plusieurs projets, dont la lucrative saga John Wick.

"Pour Violent Night, je voulais que ce soit un père noël différent. Quand on fait sa connaissance dans le film il est déprimé car il sent que la magie de Noël a disparu, qu’il s’agit d’une opération de marketing pour vendre des produits. Il se rend compte que plus personne ne croit en lui et en Noël."

"C’est donc un père Noël qui tente de retrouver sa foi et de la transmettre, à nouveau, aux autres. Grâce à cette petite fille il va retrouver sa force car elle croit vraiment en lui. De plus on va découvrir les origines du père Noël et j’y ai mis toute la mythologie Scandinave."

"On va vous expliquer comment il est devenu une telle force de la nature, dans tous les sens du terme : ce mélange de James Bond et de John McClane. Il y a notamment une scène de poursuite en moto des neiges comme vous n’en n’avez jamais vu, à part dans un James Bond et dans Die Hard 2."

A noter la présence de John Leguizamo, visage on ne peut plus connu du cinéma américain, dans le rôle du méchant. Anecdote amusante : Violent Night a (entre autres) pour référence 58 minutes pour vivre, un film dans lequel l'acteur a joué un petit rôle (celui d'un mercenaire, comme dans le long métrage de Tommy Wirkola !).

Violent Night a été tourné à Winnipeg, la capitale de la province du Manitoba, au centre sud du Canada. Le tournage devait débuter juste après Noël 2021, pour profiter des conditions d’enneigement nécessaires aux séquences en extérieurs…

Mais l’équipe s’est vite rendue compte que la violence du froid à Winnipeg (avec des températures descendant jusqu’à - 40° !) rendait les prises en extérieurs impossibles. Elle a ainsi dû attendre le mois de mars pour commencer le tournage.

Un bon nombre des braqueurs est joué par des cascadeurs. Can Aydin (Flocon), Phong Giang (Lampion) et Cha-lee Yoon (le technicien) ont également assuré les fonctions de coordinateurs des scènes de bagarre. Les cascadeurs ont utilisé une technique appelée "prévis", un diminutif de prévisualisation, qui permet de visualiser et de planifier les cascades à l’avance, ce qui a aussi aidé le réalisateur à peaufiner sa mise en scène.

Violent Night est le second film que Tommy Wirkola réalise sans l’avoir écrit au préalable. Toutefois, le cinéaste a su qu'il aurait pu l'écrire en lisant le script. Il raconte : "Il y a cet humour noir et ce sens du rythme et de l’action qui me sont propres."

"Pour moi, c’est important de trouver la connexion émotionnelle avec un film et c’est ce que j’ai fait en focalisant l’attention sur la relation entre le père noël et la petite fille qu’il aide. C’est vraiment l’âme du film et c’est un élément essentiel pour tenter de bien ancrer ce film totalement déjanté."

Pour le père Noël, la cheffe costumière Laura DeLuca voulait se différencier du costume traditionnel en feutre rouge et fourrure blanche qu’on lui connaît. Il devait rester reconnaissable tout en y incorporant des éléments du passé de Viking que lui avaient tissé les scénaristes.

Elle a choisi d’y mettre du cuir, rouge pour la veste et marron pour son plastron et ses bottes, de lui enlever son brillant pour une apparence plus brute, et de lui donner une teinte plus sombre. Chaque pièce de cuir étant unique par définition.

Des symboles vikings ont été gravés dans le cuir de sa veste, avec plusieurs significations : voyage, cadeau, homme… Ils sont peu appuyés, comme si le père Noël les avait gravés lui-même en sorte de protection avant d’entreprendre son périple vers le pôle Nord.

À ce stade de l’histoire, le père Noël est blessé et il est dépassé par le nombre d’adversaires qui cherchent à lui faire la peau, mais heureusement pour lui, la grange est remplie de décorations de Noël qu’il va pouvoir utiliser en sa faveur… Jusqu’à ce qu’il tombe nez à nez avec un marteau qui va alors tout changer.

Au départ, la scène devait se dérouler sans musique ajoutée, mais au début du montage, le réalisateur Tommy Wirkola a pensé à la chanson de Bryan Adams, Christmas Time. Jouer en contre-point de la brutalité de ce qui se passait à l’image, elle rend la scène d’autant plus drôle.