Une impeccable reconstitution de l’Espagne de 1978 (date donnée par les actualités TV du moment entendues à plusieurs reprises en fond sonore : publication de la constitution, mort de Jean-Paul I, et élection de Jean-Paul II). Le film donne l'impression qu’il a été tourné à cette époque : la façon de filmer, la qualité d’image, les décors, accessoires (automobiles, ameublement, électroménager, etc.), et costumes, tout donne un aspect "vintage" à ce film ! Un grand retour dans le passé, un saut vertigineux dans le rétro, on regretterait presque (presque … faut pas exagérer) les pantalons pattes-d'èph' ! :-)
Mise en scène est classique, distribution réussie (Marcos Ruiz, jeune acteur à suivre !), et jeu des acteurs excellent. Le scénario linéaire et souvent attendu du début du film imprime d'abord un rythme lent, le réalisateur prend le temps d'explorer les rapports entre les différents personnages de façon fouillée, quasi naturaliste, montrant les rouages amicaux ou conflictuels, familiaux, et amoureux. C'est un peu long à mettre en place, et aurait mérité quelques coupures. Mais le rythme s'accélère progressivement au dernier tiers du film et le réalisateur nous surprend par des retournements successifs inattendus et étonnants : la réaction du père de Nacho (Marcos Ruiz) pour aider son fils est magnifique et d'une grande sobriété, l'attitude du flic procédurier étonnante, etc. ; Le final, reprenant la première scène du film, est surprenant, et émouvant.