Avec une référence claire au cinéma de la fin des années 70 et du début des années 80 du siècle dernier, avec pour exemple des héros urbains et marginaux comme El Vaquilla, Daniel Monzón réalise un film qui est avant tout une histoire d'amour et qui donne raison, peut-être sans le vouloir, aux beaux films, ceux dont on se souvient et dont on se souvient, ceux qui ont réussi à pincer un peu le cœur.
Raconté avec beaucoup de verve, avec un réalisme qui, pour ceux d'entre nous qui ont été jeunes et se souviennent de cette époque, provoque presque la douleur, l'angoisse et aussi, pourquoi pas, une nostalgie des temps passés, pas meilleurs, mais vécus, qui est vraiment effrayante.
Monzón est soutenu par des acteurs qui excellent dans leurs rôles (magnifique, stellaire Begoña Vargas), un design de production plus que brillant, une histoire magnifique du non moins magnifique écrivain Javier Cercas, à qui les adaptations cinématographiques semblent très bien convenir (Soldados de Salamina est une référence dans notre cinéma récent).
Les scènes d'action sont filmées à un très haut niveau, la bande sonore qui accompagne l'histoire est celle de nos vies, parfaitement choisie, avec un Gérone (ce n'était pas encore Gérone) en arrière-plan de l'histoire qui semble aussi authentique que l'ensemble du film en général.
Las Leyes de la Frontera dépasse en soi tout film hommage ou tentative de récupération d'un sous-genre disparu et qui, en son temps, avait son public. C'est une histoire d'amour, une très belle histoire en effet.