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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 22 novembre 2024
Réalisé entre « Nashville » (1975) et « Trois femmes » (1977), « Buffalo Bill et les Indiens » (1976) se situe au cœur de la décennie magique de la filmographie de Robert Altman qui depuis la déflagration que fut « M.A.S.H » (Palme d’or à Cannes en 1970) a réussi à séduire tout autant la critique que le public avec son cinéma si particulier, heureux et improbable mariage entre divertissement et éveil des consciences. Ses scénarios aux intrigues distanciées (ses détracteurs plus sévères diront relâchées) réunissant sur la toile moult personnages aux destins pas forcément en lien les uns avec les autres, aboutissent à l’exposition toujours iconoclaste, parfois foutraque, souvent drolatique mais aussi touchante ou naïve des contradictions de la société américaine observée sous différents angles. Pour délivrer au spectateur l’image qu’il se fait de son pays qu’il aime profondément selon l’adage bien connu : « qui aime bien châtie bien », Altman recourt aux multiples genres du cinéma hollywoodien ( la conquête spatiale pour « Countdown », le film de guerre pour « M.A.S.H », le western pour « John McCabe », le film noir pour « Le Privé », la comédie musicale pour « Nashville », le film d’anticipation pour « The Quintet » ou encore la charge contre Hollywood pour « The Player » ) qu’il malmène, déstructure parfois à la limite de la caricature afin de montrer comment Hollywood et le monde du spectacle de manière plus générale se sont mis au service des institutions pour façonner l’image que la nation entend donner d’elle-même sur la scène internationale mais aussi tendre un miroir reluisant ou au minimum acceptable à sa population. Avec « Buffalo Bill et les Indiens » financé par le producteur italien Dino de Laurentiis, Altman prend un véritable risque en posant sa caméra durant plus de deux heures sans jamais en sortir au beau milieu de l’enceinte où Buffalo Bill et sa troupe rôdent leur spectacle devenu très populaire qui voyagera tout d’abord à travers les Etats-Unis avant de prendre en 1889 la direction de l’Europe. Buffalo Bill (1846-1917) est sans aucun doute la plus célèbre légende de l’Ouest, personnage souvent contesté mais demeuré indétrônable à travers les décennies qui se sont écoulées. Soldat pendant la guerre de Sécession, le jeune William Frederick Cody participe ensuite comme éclaireur aux guerres indiennes puis à la naissance du Pony Express. Tueur de bisons pour alimenter en nourriture les ouvriers des chemins de fer du Kansas Pacific Railway, il est surnommé Buffalo Bill. L’Amérique devenu les Etats-Unis ont compris avec l’avènement de la Révolution Industrielle en Angleterre que l’entrée dans le XXème siècle devait leur permettre de dominer le monde industriel alors en pleine expansion. L’écriture de la bannière étoilée ne s’étant pas effectuée de manière très glorieuse, il est vite apparu aux yeux des autorités et magnats qui les subventionnent que l’histoire récente devait être quelque peu réinventée si le nouveau peuple de ce nouveau et vaste pays voulait s’ériger en modèle à suivre. Buffalo Bill repéré dès 1869 par l’écrivain journaliste Ned Buntline (Burt Lancaster dans le film) fut progressivement érigé en icône emblématique de la bravoure et de l’esprit de conquête des valeureux pionniers. Modèle façonné à partir des années 1880 avec le Wild West Show qui écrit et diffuse la légende d’un Ouest largement fantasmé presque aussitôt repris par le cinéma naissant. C’est John Ford qui en 1962 dans « L’homme qui tua Liberty Valance » fait dire à un de ses personnages journaliste : « Si la légende est plus belle que l’histoire, imprimez la légende ». Altman avec la causticité qui est la sienne prend à rebours la maxime de Ford, en dévoilant au spectateur la réalité moins glorieuse qui se cache derrière la légende. Donc Buffalo Bill parmi sa troupe entièrement dévouée, outre un formidable showman se montre également et surtout un redoutable businessman. Le réalisateur a choisi à dessein Paul Newman lui aussi icône de son temps qui accepte de saborder sa propre image pour incarner un Buffalo Bill multi-dimensionnel, coureur de jupons invétéré énamouré à la vue de la moindre petite cantatrice italienne au rabais venue tenter sa chance dans son show, alcoolique notoire devenu tireur médiocre avec le temps tout comme un cavalier un peu rouillé dont la magnifique chevelure dorée prend naissance dans la colle d’un toupet. Mais aussi un meneur de revue très conscient des responsabilités financières qui lui incombent, doté d’un entregent et d’une intelligence des situations lui permettant de rebondir face aux déconvenues multiples qui rythment la vie d’un spectacle ambulant. L’humaniste qu’était Robert Altman sait bien sûr poser un regard féroce sur ce qui le révolte mais aussi s’attendrir sur cet homme devant faire face à une destinée qu’il n'avait sans doute pas choisie et qui a fini par le dévorer, prisonnier qu’il était de son image. Le scénario écrit en collaboration avec son disciple Alan Rudolph, futur réalisateur de talent, a pris le parti de placer le récit au moment où Bill a négocié avec l’armée le rachat de Sitting Bull (Frank Kaquitts) chef sioux rescapé de Little Big Horn, devenu un obstacle pour la réputation d’invincibilité de l’armée yankee. Derrière les petites facéties qui rythment la vie d’une troupe s’immisce donc la question indienne qui par la présence mutique de Sitting Bull sème le trouble dans le public comme au sein des employés où des voix dissonantes comme celle de la fameuse tireuse Annie Oakley (Géraldine Chaplin) et encore plus lors de la visite impromptue du Président des Etats-Unis Grover Cleveland qui restera sourd aux modestes revendications du chef indien déjà sacrifié dans l’esprit du dirigeant. Le constat est implacable mais peut-il entre être autrement après tout ce qu’a généré une conquête qui par essence ne peut jamais être pacifique ? Robert Altman s’est courageusement posé la question de ce dilemme insoluble qui touche au plus profond de la nature humaine sans y vraiment y apporter de réponse. Dino Di Laurentiis était bien sûr furieux par le choix d’Altman de ne pas proposer une structure narrative plus élaborée pour un film plutôt long pour l’époque et donc fatalement voué à l’échec financier. Ce qui n’a pas manqué d’arriver. Mais Altman n’a rien cédé dont la ténacité doit être saluée pour avoir mené à bien ce film visuellement somptueux certes imparfait car pas toujours lisible dans ses attendus mais qui pourtant livre une clef évidente de la spécificité de l’esprit américain qui demeure encore souvent un mystère pour les élites européennes. En revanche Robert Altman et Paul Newman étaient eux parfaitement conscients de ce qu’ils allaient porter à l’écran. Bravo pour cette tentative méritoire.
Robert Altman aimait a se moquer de l'Amérique grâce à ses talents de satiriste. Buffalo Bill Et Les indiens en est une preuve comme Mash pouvait l'être pour la guerre et The Player pour Hollywood. Il s'emploie ici à dénoncer la société du spectacle via une attraction censé relater les exploits de la conquête de l'ouest. Altman, à travers le personnage de Buffalo Bill, se moque de l'arrogance et de la fierté de ses personnages qui reecrivent l'histoire à leur convenance. Paul Newman est exceptionnel dans le rôle titre et montre combien il pouvait être drôle. Dans ce film, seuls les indiens sont en contact avec les éléments quand les autres s'exhibent leur trop plein. La satire est un peu trop appuyé et souffre de quelques longueurs mais cela reste une belle réussite
J'étais pas chaud avant de regarder ce film de Robert Altman avec Paul Newman vu qu'il a connu un échec lors de sa sortie en salles et puis en le visionnant, la première chose qui m'a frappé lors des premières scènes jusqu'au générique final, c'est la qualité de la photographie qui rend belle l'image, alors je me dis pourquoi pas. Le cinéaste Robert Altman decortique le mythe de Buffalo Bill dans sa fin de vie ou il met en scène ses exploits dans un cirque en plein air (enfin, ça y ressemble) mais les choses ne vont pas être facile avec l'arrivée des Indiens qui veulent mettre leurs gloires en lumière et cela ne va pas être de tout repos. J'ai passé un bon moment devant, comment appeler cela? Un Western? Une comédie dramatique? . Enfin bref, Robert Altman s'amuse avec la légende, le mythe, avec des séquences drôles, astucieuses, qui offre un très bon rôle à Paul Newman qui transforme l'essai, des acteurs secondaires dont on voit la participation remarquée de Burt Lancaster mais aussi Géraldine Chaplin, Harvey Keitel ou Shelley Duvall dans un petit rôle. Je le conseille.
Robert Altman a réalisé des films féroces et cyniques comme M.A.S.H. Dans « Buffalo Bill et les Indiens », la charge est certainement plus subtile et se concentre sur Buffalo Bill joué avec beaucoup de force et de générosité par Paul Newman. L’acteur campe un personnage narcissique et antipathique qui ne supporte pas la concurrence. Une sorte de vieux beau passablement à la ramasse et aux choix discutables. Par contraste, Robert Altman lui oppose le calme et la malice de Sitting Bull. La conquête de l’Ouest se termine et le Far West va progressivement devenir un mythe qui se construit sur le mensonge et le déni (du massacre des Indiens) ; il s’agit donc d’une relecture de l’histoire. Buffalo Bill va entrer l’histoire en façonnant sa propre légende. Avec un peu d’avance sur son temps, Robert Altman nous explique qu’il faut séparer le héros de son œuvre (pas vraiment glorieuse dans le cas présent). Buffalo Bill ne vaut pas mieux que Custer, Billy the Kid et tant d’autres pseudo-légendes. Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1).
Au delà des idéologies indiens-cowboys, le film qui présente un spectacle a un aspect vieillot qui est assez repoussant. Le spectacle en lui-même ne donne pas envie non plus. C'est le style du film qui ne va pas. Certes on ne s'attend pas à un western, mais quand on voit ça on a envie d'y retourner à grandes enjambées.
C'est souvent difficile de digérer les films d'Altman, je me mets à la place du spectateur lambda qui avait envie de s’engloutir un bon western ça doit pas être évident... La trame, le récit et le scénario sont loin d'être conventionnels, le spectateur n'est jamais dans sa zone de confort mais c'est aussi ça qui fait l'intérêt de ses films... Si on connait ce postulat de départ, typique de presque tous les films d'Altman, je pense qu'on appréhende le film bien plus aisément et on peut alors aussi profiter pleinement de l'extraordinaire qualité de l'ambiance, des décors, des costumes, de la photo, des acteurs, du réalisme et des différents niveaux de lecture de l’œuvre.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 1 mai 2021
Le thème est intéressant et ça aurait dû marcher mais ça n'a pas marché. C'est un peu comme Little Big Man mais c'est loin d'être aussi divertissant. Bien que le cirque du Far West suscite quelques moments divertissants par exemple les cascades de rodéo il ne peut pas sauver le film d'être prétentieux et ennuyeux. Les principaux Amérindiens sont ironiquement si unidimensionnels et en bois que j'ai pensé qu'Altman faisait peut-être une remarque sarcastique sur les Indiens. L'idéologie est ouvertement unilatérale à l'encontre des nouveaux Américains décrivant les Indiens comme nobles tout en ignorant commodément leur côté sombre par exemple les tactiques de torture odieuses que la plupart des tribus infligeaient à leurs ennemis captifs y compris à d'autres membres de la tribu afin d'entraver leur condition dans l'au-delà. Par exemple ils arrachaient les yeux de leurs ennemis ou mutilaient leurs organes génitaux afin qu'ils ne puissent soi-disant pas voir ou copuler dans l'au-delà. C'est tellement vertueux je pourrais supporter cette perspective déséquilibrée si le film lui-même était divertissant mais ce n'est guère le cas...
Dans ce long métrage, Robert Altman s'applique à démonter le mythe de Buffalo Bill. En effet, sa vie fut largement romancée par l'écrivain Ned Buntline dans sa série de romans. Ses aventures, qu'elles tiennent de la légende ou non, ont fait de lui un homme célèbre à son époque et une figure mythique de la conquête de l'Ouest. Le film prend pour cadre le fameux Wild West Show (un spectacle que Buffalo dirige lui-même) et sa collaboration avec Sitting Bull, ancien chef sioux. L'objet du film - la déconstruction du mythe entourant Buffalo Bill et la critique des relations entre les indiends et le gouvernement américain - est intéressant de prime abord. Malheureusement, le traitement qui lui ai apporté n'est guère convaincant. Mise à part quelques réflexions et répliques, le scénario manque d'intelligence et de subtilité dans son écriture. De plus, Altman ajoute un ton humoristique que je trouve peu approprié ou tout du moins mal exploité. Dans cette facette, on y retrouve des traces d'un de ses précédents film, "MASH.", en moins lourd et idiot. Une réalisation trop académique et des lenteurs à foison finissent par annihiler le peu d'intérêt qu'il restait à cette histoire. A l'instar de "MASH" qui avait remporté la palme d'or en 1970, l'ours d'or obtenu par "Buffalo Bill et les indiens" est incompréhensible.
Buffalo Bill, cabotin alcoolique, met en place son "Wild West Show" et invite le chef indien Sitting Bull à se joindre au spectacle. Mais ce dernier ne tarde pas à le ridiculiser. On comprend bien le propos d'Altman qui fait subir à la mythologie du western le même traitement qu'à la guerre du Vietnam dans Mash. Mais le film, déconstruit et bancal, n'est pas drôle un seul instant et traîne en longueur. Et des pointures comme Newman, Lancaster ou Keitel semblent ici quelque peu sous-employés.
Un film drôle et bien ficelé qui dégomme la légende américaine. Altman s'amuse comme un petit fou à déboulonner la statue des légendes de l'ouest qui ont fait l'Amérique. Il nous dépeint un Buffalo Bill imbu de lui-même qui construit sa légende à coup de mensonges éhontés. Le film nous fait suivre le spectacle (réel) monté par Buffalo Bill à la fin du 19ème siècle et, grâce à des petites touches caustiques et un humour grinçant nous montre que l'histoire américaine repose avant tout sur l’esbroufe et la légende et que les USA se sont construits sur des valeurs portées en étendard mais sans grande sincérité, à l'image du monde du show business. Newman est convaincant dans ce rôle peu commun.
Cinéaste atypique, Robert Altman s'est attaqué à différents genres différents, mais régulièrement on peut retrouver dans certains de ces films un regard critique sur son pays des USA, que ce soit l'armée dans "MASH" ou "Streamers" ou le milieu hollywoodien dans "The Player". Avec "Buffalo Bill", il démystifie à la fois un personnage fort de l’Amérique mais aussi il jette un regard froid et cynique sur les bases de son pays.
Et en effet, Altman nous présente un Buffalo Bill alcoolique, mauvais tireur, mauvais cavalier, prétentieux et qui s'est forgé lui-même sa légende. Le cinéaste américain se concentre vraiment sur le personnage de Buffalo Bill qui prépare son "Wild West Show" avec lequel il va sillonner le monde. Il trouve même le moyen de convier le chef sioux Sitting Bull à participer à son spectacle.
Tout en nous faisant suivre la déchéance de Buffalo Bill, il s'attaque aussi aux fondations de son pays et aux légendes toutes faites auxquels on peut croire naïvement, ici par l'intermédiaire du monde du spectacle. Il s'attaque aussi au patriotisme aveugle et le traitement des indiens. Altman nous intéresse à ce personnage outrancier mais pathétique dans sa chute. De plus il bénéficie d'une excellente composition de Paul Newman.
Altman ne manque pas non plus d'humour et dose plutôt bien les différents genres qu'il aborde. De plus, Buffalo Bill bénéficie d'une belle qualité visuelle et d'un Atlman sublimant les paysages de l'ouest américain.
Néanmoins, il est regrettable que le film contienne quelques longueurs et qu'il y ait cette impression que le scénario n'explore pas tout ce qu'il aborde et se contente parfois d'effleurer le sujet (peut être dû aux coupes que le film a subit). Il gagnera tout de même l'ours d'or à la Berlinale.
Dans l'ensemble un bon Altman même si il n'est pas exempt de tout reproche. Il s'amuse à démystifier une légende américain et d'égratigner son pays au passage. Une leçon d'histoire mensongère, emmené par un grand Paul Newman.
"Buffalo Bill et les Indiens" est l’occasion pour Robert Altman de réaliser une sorte de remise en question de l’industrie du spectacle, via la représentation de l’affrontement entre Sitting Bull et Buffalo Bill cherchant à l’engager pour son spectacle. Le chef indien sera ainsi d’abord confronté à un mépris insidieux, puis à un racisme franc, les hommes blanc l’entourant ne le voyant qu’en sous-homme ou amuseur public (« Ladies, gentlemen and Indians! »). Cette caricature ne manque pas d’humour et propose une véritable réflexion dramatique ; néanmoins, certaines longueurs amenuisent le potentiel de ce film qui ne s’impose jamais vraiment de manière flamboyante, malgré le talent de l’équipe.
Avec une ironie cinglante et quelques traits bien corrosifs, Robert Altman s'applique ici à déboulonner deux mythes et un genre cinématographique, à savoir la figure légendaire de Buffalo Bill, les fondements glorieux d'une nation, les États-Unis, et leur corollaire artistique, le western. Le réalisateur a toujours porté sur son pays un regard critique, tout empreint de dérision, démystifiant par exemple l'armée US dans MASH ou le milieu hollywoodien dans The Player. Sur le thème de la conquête de l'Ouest, il avait déjà oeuvré cinq ans avant ce film, en montrant un envers du décor peu reluisant dans John McCabe (avec Warren Beatty et Julie Christie). Ce Buffalo Bill s'impose encore plus comme un antiwestern avec son héros prétentieux mais pas fute-fute, faux bon tireur, vrai picoleur, entièrement tourné vers le culte des apparences (ah... la jolie perruque) et le business. Un héros de pacotille qui délivre à un public crédule un chapelet de mensonges érigés en vérités historiques. C'est dans ce tableau que Robert Altman excelle, lui conférant une portée métaphorique qui dépasse le propos de John McCabe. La société américaine est une société du spectacle, l'histoire est une mise en scène. Pour épingler cette grande entreprise patriotique de falsification, d'autoglorification et de starification, pas de meilleur symbole que de faire jouer une star, Paul Newman, dans un parfait contre-emploi. Autre bonne idée : établir un deuxième niveau de discours, plus philosophique et mystérieux, par la voix de Burt Lancaster, acteur de poids dans un petit rôle qui n'a rien d'anodin, donnant à la farce générale une tonalité noire intéressante. On retiendra enfin deux scènes : la chasse aux indiens, irrésistiblement piteuse, ainsi que le soliloque de Buffalo Bill face au fantôme muet de Sitting Bull, réflexion éthylique et pathétique sur la grandeur et l'illusion. Même s'il souffre d'un rythme un peu nonchalant, Buffalo Bill et les Indiens s'impose comme l'un des meilleurs films d'Altman, par sa drôlerie sarcastique et sa lucidité implacable.
Ce n'est pas parce que vous avez de grands acteurs une pointure en tant que réalisateur que le film est excellent : en voici la preuve ! Ce n'est ici pas l'histoire de Buffalo Bill mais bien un spectacle de Buffalo Bill et rien d'autre et c'est dommage. A part pour voir Paul Newman en cinquantenaire bien conservé je ne vois pas l'intérêt de ce film mis à part (il faut le reconnaître) les costumes et les toiles en arrière-plan (avec souvent les caricatures de Buffalo Bill). Ce film est bien peu aidé par les comédiens-indiens très ahuri....