Avec ce film, les réalisateurs souhaitent aborder les relations familiales, en particulier les familles divisées où les pères sont absents. Irmã « aborde aussi un sentiment lié à notre pays, en 2016, qui était une période de turbulences politiques et sociales. Nous vivions à un moment préapocalyptique à cette époque. Le scénario a émergé quand nous avons imaginé deux sœurs aller à la campagne auprès de leur père, laissant derrière elles leur mère très malade. L’idée initiale était de les voir faire un voyage alors que le monde touche à sa fin. » Il s’agit d’évoquer à la fois « l’histoire d’un éventuel nouveau départ et de la fin de tout, de la permanence et du changement. »
Désireux de s’éloigner d’un drame familial classique, les réalisateurs ont décidé de laisser une grande place à l’imaginaire de leurs deux héroïnes, en injectant un univers onirique et fantaisiste. « Ce sont de petites expériences de langage cinématographique qui nous ont aidés à proposer une approche différente de ce drame familial, construit d’une manière plus lacunaire et axé sur les conséquences émotionnelles de cette histoire d’abandon. » Intéressés par la paléontologie, les cinéastes l'ont imprégnée dans l’esthétique de leur film : « Nous voulions travailler avec l’idée de cycles dans le temps, d’apocalypses antiques et nouveaux, en essayant de mélanger l’archéologie et les éléments de science-fiction dans une approche intime qui tienne de la fable. »
La caractérisation des deux héroïnes est nourrie par le contexte de l’époque où a été écrit le scénario, en 2016, à un moment où « le féminisme au Brésil et en Amérique Latine prenait une nouvelle forme, avec de nouvelles générations de femmes qui protestaient pour l’égalité et l’autonomie de leur corps. […] Nous avons commencé à imaginer : comment serait une femme qui n’a jamais appris à avoir peur ? De quoi serait-elle capable ? Le film est chargé de ce sentiment d’un changement important et violent qui arrive. »
Parmi les cinéastes qui les inspirent, Vinicius Lopes et Luciana Mazeto citent Andreï Tarkovski, Ingmar Bergman, David Lynch, Hayao Miyazaki, M. Night Shyamalan et Apichatpong Weerasethakul. Quant à leurs influences les plus récentes, il s’agit des travaux de Miguel Gomes, Kiyoshi Kurosawa, Park Chan-Wook et Vera Chytilová.