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    Maternal
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Maternal" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Maternal est né dans une école où Maura Delpero était professeure. Dans cet établissement, l'une de ses élèves de 18 ans est tombée enceinte. La future réalisatrice ne pouvait pas s'arrêter de penser au court-circuit émotionnel qui se passait chez cette jeune femme, entre l’intensité de l’adolescence et celle de la maternité. Elle se souvient : "J’ai remarqué comment son regard se projetait de plus en plus vers son monde intérieur, avec une vie qui grandissait en elle, tandis que ses amis continuaient avec leurs préoccupations de jeunesse. À cette époque, la question de la maternité a également commencé à se poser en moi, et la réponse a toujours eu quelque chose de contradictoire : le désir et la peur, l’attirance et le doute."

    Une tension universelle

    Maura Delpero a alors décidé d’organiser des entretiens avec des mères et a découvert que ces tensions n’étaient pas seulement les siennes, mais qu’elles étaient universelles. "La maternité adolescente m’a semblé être une situation extrême dans laquelle les sentiments contradictoires, que beaucoup de femmes ressentent envers la maternité et qui n’osent pas avouer, sont plus évidents. Chacun de mes films naît d’une exigence personnelle, d’une attirance instinctive pour quelque chose que je veux mieux comprendre et qui me pousse à initier un parcours de recherche. Dans ce cas, j’ai ressenti le désir intime d’écrire une histoire qui plonge dans le sujet de la maternité et celui politique de pas en cacher la complexité", confie la cinéaste.

    Emotions contrastées

    Via MaternalMaura Delpero a voulu explorer les émotions contrastées qu’une expérience aussi intense et totale que la maternité peut déchaîner. Elle note : "La lutte entre le désir et la responsabilité, entre deux vocations, entre deux amours. Confronter la maternité précoce des filles avec la maternité absente des sœurs est une situation très particulière et à la fois cela déclenche des sentiments universels. Dans la relation entre elles et dans leurs luttes intérieures ces femmes éprouvent des pulsions opposées qui sont très présentes dans notre société, de nombreuses femmes ressentent le dilemme entre la carrière et la maternité, la difficulté de concilier vie privée et vie professionnelle."

    Maura Delpero

    Maura Delpero, née à Bolzano le 3 octobre 1975, a étudié les lettres à Bologne et à Paris, puis la dramaturgie à Buenos Aires. Elle a enseigné dans le secondaire et a également travaillé comme assistante sur le film de Vittorio Moroni, Le Ferie Di Licu. Après plusieurs moyens métrages et un documentaire, Maternal est son premier long métrage de fiction.

    Côté casting

    Le casting de Maternal mélange des actrices professionnelles et des actrices non professionnelles. Une caractéristique liée à la nature même des personnages : deux groupes initialement éloignés avec des femmes complètement différentes. La réalisatrice Maura Delpero explique :

    "D’une certaine manière, j’aimais l’idée d’épouser cette différence avec des niveaux de jeu différents. Le personnage de Sœur Paola devait faire un parcours émotionnel complexe et très délicat, et elle devait être très crédible. Ainsi, j’ai préféré confier ce rôle à une actrice professionnelle. Quant aux autres religieuses, beaucoup, comme Renata Palminiello, sont de grandes actrices de théâtre. Pour les jeunes mères au contraire, l’élément expressif le plus important devait être l’incandescence de leur vie, cette irrépressible exubérance de l’adolescence, que je voulais cueillir dans toute sa spontanéité, et la priorité était l’expérience de vie directe : j’ai trouvé l’interprète de Lu dans un foyer après une longue recherche. Pour Fatima aussi c’était une première fois devant la caméra..."

    Foyer religieux

    Le scénario de Maternal a été nourri par l'expérience directe de Maura Delpero (qui a duré quatre ans) dans différents foyers argentins, laïcs et religieux. Celui qui a inspiré le film est un foyer religieux fondé par des sœurs du Piémont qui faisaient partie d’une congrégation d’origine française. La cinéaste se rappelle :

    "Ici, les religieuses accueillent des mères adolescentes mineures dans des situations très difficiles. Les années de travail dans le documentaire m’ont appris à avoir une sorte de boussole interne, qui me dit quand une situation documentaire peut tolérer le regard d’une caméra. Je sentais que là, dans cette maison isolée du monde, mon regard ne devait pas être documentaire. Je suis entrée alors juste avec un cahier pour prendre des notes. Je suis enseignante par ailleurs, j’ai proposé des cours de cinéma pour les jeunes filles mères et j’ai été acceptée dans le hogar. Cela m’a évité d’être perçue comme un corps étranger envahissant et j’ai réussi à m’intégrer dans cette communauté. Le scénario est né ensuite, spontanément ; il m’a été inspiré par le quotidien que je vivais avec mes "élèves"."

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