Voilà quatre films coup sur coup avec Alban Ivanov.
C’est un comédien, il a la chance de pouvoir faire ce qu’il aime.
Pour autant se soucie-t-il des scénarios ?
Il enchaîne des comédies prévisibles comme « La Traversée », « Le médecin imaginaire », des bouses insupportablement indigentes comme « Segpa », et des surprises comme « Folies fermières ».
« Le médecin imaginaire » est réalisé par Ahmed Hamidi, un des auteurs des « Guignols de l’Info », émission culte en ce qui me concerne, et co-scénariste du « Grand Bain », comédie avec un grand C qui honore le cinéma français, et que je considère presque comme un chef-d’oeuvre à titre personnel.
Bref, une promesse.
S’il y a bien quelqu’un d’ouvert d’esprit, qui sait rire de lui-même par conséquent des autres, c’est bien Hamidi.
Je ne comprends pas l’adjectif « nauséabond » de Télérama que je trouve très inapproprié, et ne comprends pas les indignations sur le fait de caricaturer le personnage Abdel Kader joué par Fatsah Bouyahmed.
Il s’est toujours amusé avec les clichés et peut-être s’en moque-t-il ici.
Et si tel n’est pas le cas, pourquoi s’indigner ?
Pourquoi y voir ENCORE une forme de racisme ?
Pourquoi TOUJOURS voir le mal là où il n’y en a pas ?
Faudrait-il ENCORE ET TOUJOURS s’autocensurer, manier le principe de précaution pour ne pas faire de vagues !!!???
Si Hamidi se permet de caricaturer son Maroc avec la complicité de Booder et de Smaïn qui se sont prêtés au jeu du ridicule, cela signifie qu’ils sont bien placés pour dénoncer les clichés, pour pratiquer l’auto dérision sans méchanceté.
J’en ai assez de cette société où on ne peut plus être incorrect sans déclencher l’ire de quelques pseudo gauchos qui croient défendre une noble cause, qui croient vouloir balayer un temps qui n’a plus sa place aujourd’hui.
Que ce temps-là où on se moquait des arabes, par exemple - car c’est bien l’un des sujets d’indignation -, est révolu.
Ben non !
Que Coluche me manque ! Que « Les Guignols de l’Info » me manquent ! Comme Bertrand Blier me manque !
Heureusement, qu’il reste des poches d’air de politiquement incorrect comme Michel Hazanavicius avec ses deux opus OSS 117, comme le verbe de Nicolas Bedos et comme cet Ahmed Hamidi avec son médecin imaginaire, lequel n’est pas désagréable, mais sincèrement, je m’attendais à bien mieux.
Une promesse non tenue.