Réalisation typée docu pour cette fiction mettant en scène Chiara, une jeune calabraise de 16 ans découvrant que son père aimé et aimant est en fait un mafieux spécialisé dans le trafic de drogue.
L'essentiel du scénario décrit l'enquête téméraire qu'elle entreprend, quand son père disparait à l'issue d'une fête de famille (l'anniversaire de la soeur de Chiara dont on fête les 18 ans).
Cette scène de l'anniversaire, quasiment en début de film, est trop longue même si elle est utile pour mettre en lumière la cohésion de la famille. La prise de vue caméra à l'épaule est nerveuse et un peu hachée, presque fatigante pour les yeux.
Tout le long du parcours initiatique qui suit, la technique de prise de vue continue, elle installe son ambiance un peu frénétique.
Avec Chiara, pendant une heure on découvre effaré le dessous des cartes, caché derrière le bonheur familial. On est secoué, comme elle.
Le réalisateur a fait appel à une brochette bien choisie d'actrices (et d'acteurs ?) non professionnel(le)s, ai-je lu. Ca ne saute pas aux yeux et c'est à souligner, à porter au crédit de la direction d'acteurs. Mais les séquences finales, une fois que Chiara a pris conscience de l'effrayante réalité, la montrent dans une situation équivoque d'acceptation résignée, seul moyen de conserver l'amour des siens. Quelque chose est cassé, certes, mais la vie continue.
Le film se contente de constater. Il montre une population dont le quotidien est gangréné par la mafia, c'est vrai. Mais la gangrène est acceptée avec fatalisme et passée sous silence consciencieusement, parce que c'est un moyen de vivre dans le confort et de consommer, basta.
Plutôt déprimant, en fait !..