Votre avis sur A Chiara ?
4,0
Publiée le 23 avril 2022
Une fois n'est pas coutume , déjà un peu d'histoire pour mieux situer ce film.
"La malavita" le mot en italien est plus joli que délinquance en français.
La 'Ndrangheta est issue du banditisme du XVIIIe en Calabre, l'une des régions les moins développées du sud de l'Italie, la 'Ndrangheta est aujourd'hui une véritable multinationale du crime. C'est une organisation mafieuse d'origine rurale. Il est difficile de  connaître son fonctionnement, essentiellement familial. En effet ce qui la différencie des autres mafias est sa structure familiale, "qui la rend très fiable car il y a peu de repentis", explique le magistrat Roberto Di Bella.
"La 'Ndrangheta, c'est celle qui s'appuie le plus sur les liens biologiques et donc dans laquelle trahir c'est aussi rompre avec sa famille, complète le spécialiste. C'est aussi une mafia qu'on a peu étudiée parce qu'on la considérait comme archaïque."

A Chiara est le 3ième film du réalisateur italien Jonas Carpignano dans le cadre d'un tryptique sur Calabre (mais je n'ai pas vu les deux premiers mediterranea et aciambra - à prévoir !- )
La vie d'une famille italienne avec ses petits moments  de bonheur au quotidien, avec une somptueuse fête d'anniversaire, bref une belle histoire à l'italienne qui commence joyeuse,  vivante, dansante. Puis il y a la cassure nette dans le récit. La rupture aussi  dans la manière de filmer, dans le son,  la musique disparaît presque et reste un bruit de fond comme un halètement . Se mêle aux interrogations de Chiara ses rêves , son imaginaire aussi ou peut-être ses cauchemars. Se mêle à son questionnement une réalité difficile à admettre.  C'est là que commence vraiment l'histoire :  qu'existe t-il derrière ces moments de vie, de joie apparente et qui appartiennent maintenant au passé. Quel choix  Chiara a t-elle vraiment ?
C'est une autre manière d'aborder la mafia.
Pas de morts , pas de violence  juste une entreprise familiale et le regard de cette adolescente.
Casting parfait,  découverte d'acteurs très vrais dans leur jeu et  admiration pour
Chiara interprétée tout en subtilité par Swamy Rotolo. Une belle découverte.
2,5
Publiée le 14 avril 2022
Chiara est une jeune italienne de 15 ans. Elle vit sa jeunesse insouciante jusqu’à ce qu’elle découvre que son père ; en cavale, est dans la mafia. Elle va alors enchaîner les bêtises. Ce film raconte la fin de l’enfance de Chiara brisée par les activités de son père. Par des longueurs le spectateur se perd en route et perd le fil de l’histoire. Décevant.
4,0
Publiée le 8 août 2022
https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/04/26/a-chiara-critique/

" A chiara", C’est Le parrain (1972), mais vu de l’intérieur et totalement socialement. C’est une petite pépite d’émotions, à vif et d’une très grande pureté et sincérité dans la mise en scène. C’est en fait un thriller très intranquille, à la lisière d’un drame permanent, avec une sorte de constance dans le suspense, toujours en lien avec une dramaturgie sociale. Imaginez puis voir son parent en faute devient une équation déchirante pour Chiara.

A chiara surprend souvent, bouleverse parfois et nous tient véritablement en haleine pendant un peu plus de deux heures, pour un thriller social et familial qu’on ne voit pas passer. Ce film d’initiation est une quête qui touche au cœur, il est de ceux que l’on n’oublie pas.
2,0
Publiée le 3 juin 2022
Chiara a seize ans et vit une adolescence protégée dans une petite ville de Calabre, entre ses amies du lycée, sa sœur aînée qui fête sa majorité et sa petite cadette. Tout s’effondre avec la disparition brutale de son père qui révèle à la jeune fille des pans mystérieux de son existence.

Jonas Carpignano est un jeune cinéaste italien, revenu en Sicile après des études de cinéma aux Etats-Unis. Il a fait de la petite ville calabraise de Gioia Tauro le théâtre d’un triptyque qui s’achève avec "A Chiara". "Meditteranea" avait pour héros deux immigrés burkinabés fraichement débarqués en Italie. "A Ciambra" s’intéressait à un jeune rom. L’héroïne d’"A Chiara" semble à première vue être une adolescente sans histoire. Mais son père est en fait un des lieutenants de la Ndrangheta, la mafia calabraise.

"A Chiara" suit la jeune fille dans sa patiente enquête autour de de son père. Elle nous apprend une monstruosité de la loi pénale italienne : pour rompre les liens du sang dont se nourrit la mafia, les enfants mineurs de mafiosi peuvent être séparés de force de leurs parents et envoyés dans des familles d’accueil dans le Nord de l’Italie. C’est le sort réservé à Chiara qu’évoque d’ailleurs la bande-annonce. On n’en dira pas plus.

"A Chiara" est le portrait touchant d’une adolescente que les événements obligent à plonger sans attendre dans le monde des adultes, leurs silences, leurs compromissions. Ce genre d’histoires, pour touchantes qu’elles soient, ont hélas été déjà trop souvent filmées pour susciter encore l’intérêt.

Post-scriptum : je ne suis pas sûr d’avoir compris la scène finale : où se déroule-t-elle ? en Calabre ou à Urbino ? Et qu’est-il advenu du père ? Vos réponses en mp m’éclaireraient….
4,0
Publiée le 11 avril 2022
C’est une réalisation de Jonas Carpignano qui continue son triptyque autour de la ville calabraise de Gioia Tauro, entamé avec Mediterranea puis A Ciambra. Chiara a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021 avec le Label Europa Cinema.



Les films sur la mafia vont habituellement être l'occasion de montrer de la violence. Cependant, ce n’est pas le cas de Chiara. Le regard sur cette organisation va être tout autre. Attention, ce n’est pas pour dans le but de cautionner, mais d’offrir un point de vue inédit. Cette fois, on va se pencher sur Chiara, la fille d’un membre de la ‘Ndrangheta, la mafia de Calabre. Cette région est située au Sud de l’Italie. On va voir comment cette jeune adolescente va vivre ce qui arrive à son père sans pour autant comprendre la situation au vu de son âge. Lorsque la vérité éclate, elle va être déstabilisée.

On va voir comment ses parents l’ont fait grandir dans une bulle où son père n’avait rien à se reprocher. Sa famille accepte parfaitement la situation, mais mettant à l’écart Chiara, mais cela ne pouvait pas durer. Forcément, l’acceptation de tout cela va être compliqué. Déjà que l’adolescence est dans une période difficile, ça ne va pas aider. Son personnage est génial à voir. Elle a une grande force pour affronter la situation. Son acharnement, à faire la lumière sur tous ces secrets lui ayant été caché, est remarquable.

Âgée de 15 ans, elle va faire preuve d’une grande maturité. C’est émouvant de la voir se dépatouiller dans tout cela. Ses relations avec sa famille sont poignantes. La volonté de secret a cassé quelque chose. On ressent son désespoir face à cela. L’amour qu’elle porte à son père est tellement pur qu’elle ne supporte pas qu’il soit sali par ces révélations. Grâce à tout cela, Chiara nous procure beaucoup d’émotion.

Surtout que la jeune Swamy Rotolo est très bonne dans son rôle. Elle attire le regard et nous fascine. Alors qu’elle est entourée de ses grandes sœurs, et proche de son père, c’est son jeu qui se démarque le plus. Une grande réussite pour sa première.
4,0
Publiée le 26 avril 2022
Jonas Carpignano poursuit ici son exploration, entre fiction et documentaire, de "sa ville" calabraise, Gioia Tauro.

Ce troisième film, après Mediterranea et A ciambra, nous emmène dans le milieu de la mafia. On suit le destin d'une jeune fille qui se rend progressivement compte à quinze ans que son père est un mafieux.

La façon de Carpignano fait ici merveille : mélange de réalisme brut (les scènes familiales du début, caméra à l'épaule, image à gros grain façon Kechiche) et d'onirisme égrené par petite touche (les rêves de Chiaria, la chambre en feu, le gouffre dans le salon).

Le film a une bande-son formidable, très travaillée et signifiante. La thématique du choix de vie, celui du passage à la condition d'adulte sont très bien traités. Mais ce qui emporte tout, c'est le visage et le corps rayonnants de Chiara, sa volonté de vivre, son exigence de comprendre.

Quelques scènes sont tout simplement géniales : la cache dans la brume, le passage du contrôle policier. Urgence, captation des sentiments les plus complexes au plus prêt, la vie semble ruisseler de l'écran dans les films de Carpignano.

Un formidable thriller psychologique mâtiné de documentaire brut.
3,5
Publiée le 16 octobre 2021
S'il semble plus écrit que ses deux films précédents, A Chiara, dernier volet d'une trilogie calabraise de Jonas Carpignano s'attache toujours à un réalisme nerveux, sans être pour autant pleinement documentaire, et une prédilection pour les scènes de groupe (ici, des anniversaires). Carpignano ne refuse pas quelques touches d'onirisme mais c'est surtout l'utilisation peu conventionnelle de la musique qui suscite l'admiration. Le cinéaste multiplie par ailleurs les gros plans de son interprète principale et débutante, Swamy Rotolo, une jeune fille de 15 ans, qu'il côtoie depuis longtemps dans la vie réelle, et qui joue aux côtés d'autres membres de sa famille, ce qui explique que celle-ci donne beaucoup dans ce rôle d'une adolescente qui découvre que son père est un mafieux. Il n'est pas interdit de penser à Marco Bellocchio même si Carpignano ne traque pas le romanesque ni le romantisme dans ce portrait psychologique qui s'apparente presque à un thriller. Fort intelligemment, le film ne donne pas plus de clés que celles que possède son héroïne dont la volonté et le jusqu’au-boutisme ont de quoi impressionner. L'ellipse finale, pour sa part, assez frustrante et déstabilisante, entend garder le mystère quant à l'avenir du personnage central de A Chiara. Le choix est très personnel et ne s'imposait pas, sans doute, mais il ne saurait, à lui seul, retirer toute sa puissance au récit.
0,5
Publiée le 14 avril 2022
Quelle deception, parfois un film venant de Cannes ne merite pas d'occuper les salles tellement l'histoire de ce film italien est ennuyeuse et peu engageante. Un vrai dommage car j'aurais probablement pu me concentrer sur un meilleur film sur une plate-forme en ligne au lieu de predre du temps pour aller voir ce film en salles.
2,5
Publiée le 11 juin 2022
Réalisation typée docu pour cette fiction mettant en scène Chiara, une jeune calabraise de 16 ans découvrant que son père aimé et aimant est en fait un mafieux spécialisé dans le trafic de drogue.
L'essentiel du scénario décrit l'enquête téméraire qu'elle entreprend, quand son père disparait à l'issue d'une fête de famille (l'anniversaire de la soeur de Chiara dont on fête les 18 ans).
Cette scène de l'anniversaire, quasiment en début de film, est trop longue même si elle est utile pour mettre en lumière la cohésion de la famille. La prise de vue caméra à l'épaule est nerveuse et un peu hachée, presque fatigante pour les yeux.
Tout le long du parcours initiatique qui suit, la technique de prise de vue continue, elle installe son ambiance un peu frénétique.
Avec Chiara, pendant une heure on découvre effaré le dessous des cartes, caché derrière le bonheur familial. On est secoué, comme elle.
Le réalisateur a fait appel à une brochette bien choisie d'actrices (et d'acteurs ?) non professionnel(le)s, ai-je lu. Ca ne saute pas aux yeux et c'est à souligner, à porter au crédit de la direction d'acteurs. Mais les séquences finales, une fois que Chiara a pris conscience de l'effrayante réalité, la montrent dans une situation équivoque d'acceptation résignée, seul moyen de conserver l'amour des siens. Quelque chose est cassé, certes, mais la vie continue.
Le film se contente de constater. Il montre une population dont le quotidien est gangréné par la mafia, c'est vrai. Mais la gangrène est acceptée avec fatalisme et passée sous silence consciencieusement, parce que c'est un moyen de vivre dans le confort et de consommer, basta.
Plutôt déprimant, en fait !..
4,0
Publiée le 22 avril 2022
Petit retour critique sur le film A chiara.
Rappel de l’histoire : Chiara, 16 ans, vit dans une petite ville de Calabre, entourée de toute sa famille. Pour les 18 ans de sa soeur, une grande fête est organisée et tout le clan se réunit. Le lendemain, Claudio, son père, part sans laisser de traces. Elle décide alors de mener l’enquête pour le retrouver. Mais plus elle s’approche de la vérité qui entoure le mystère de cette disparition, plus son propre destin se dessine.
Ce très beau film italien s’ouvre et se referme sur une fête d’anniversaire oh combien symbolique puisqu’elle célèbre le passage à l’âge adulte d’une jeune fille de Calabre.
Entre ces deux fêtes la fin de l’innocence, l’irruption de la brutalité mafieuse dans la vie d’une adolescente, un chemin initiatique et au bout la libération.
Filmé dans un style d’autofiction dans son ouverture (on pense à « Festen ») le film épouse dans sa photographie le long processus de perte d’innocence de la protagoniste principale, Chiara.
Construit avec beaucoup de subtilité et ne choisissant ni un exhibitionnisme de la violence, ni un romantisme descriptif pour parler de la ’Ndrangheta, il n’en est pas moins très touchant dans sa conclusion.
A aller voir les yeux fermés
Théophile CLAUDEL

1 critique

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2,5
Publiée le 26 avril 2022
Un film au récit simple : une adolescente calabraise part à la recherche de son père, qu'elle découvre mafieux en cavale. Cela dit, à part une utilisation abusive de la bande-son et une caméra à l'épaule qui peut donner mal au crâne, l'histoire pâtit d'un manque de rebondissements. spoiler: Finalement tout se passe comme prévu, l'adolescente confirme l'évidence (son père est mafieux) et choisit raisonnablement de s'écarter de cette famille / de ce destin
. Il est dommage que 2h de film se finisse ainsi, je ne vais pas en garder un souvenir impérissable...
4,0
Publiée le 11 mai 2022
Chiara est une jeune adolescente qui traine avec ses copines dans un village de Calabre. Elle va avoir 16 ans l'age où on s'interroge ce que sera sa vie future. Où l'on regarde avec plus d’acuité le présent. En Calabre la vie est dure et il n'est pas facile de gagner sa vie. Alors heureusement il y a la famille, la maffia...

Un très joli film qui montre la découverte par une jeune femme d'une réalité et puisque 16 ans est l'age des choix son choix. La réalisation est un peu brut de fonderie mais le coté reportage est là pour plus ancrer le récit.

A voir sans souci.
4,0
Publiée le 21 avril 2022
une adolescente qui veut comprendre et fait des choix hardis. De la Calabre des bas-fonds à la rédemption
4,0
Publiée le 11 mai 2022
Thématique (la mafia) rarement abordée sous cet angle. Ici ce qui nous intéresse c'est l'amour familiale, la filiation, la tendresse parmi la violence. Il s'agit de montrer que ce n'est en aucun cas une violence gratuite, ni un plaisir. Point de vue particulièrement intéressant. Avec comme point central la scène avec le juge qui est absolument glaçante. Les personnages sont d'une grande justesse, les comédiens sont particulièrement convaincants. C'est un tour de force rare de parvenir à mettre en images des émotions et des sentiments si fins et si complexes. Bravo c'est réussi !
4,0
Publiée le 26 juin 2022
Alors que l'on pensait avoir fait le tour des films italiens traitant de la mafia, A Chiara apporte un regard totalement nouveau sur le genre. Ici, l'histoire se focalise sur une cellule familiale, et notamment les deux filles d'un membre éminent d'une organisation mafieuse. Les activités illicites et autres méfaits se déroulent donc hors champs.
Un évènement entraînant la fuite du père, la réalité rattrape les femmes de la famille alors dans le déni. S'amorce ensuite une quête de réponses, et une réflexion sur les traditions, l'héritage et, bien sûr, la famille.
Les personnages sont particulièrement bien écrits, et le film est porté à bout de bras par ses actrices qui parviennent à nous transmettre une multitude d'émotions. Le scénario, minimaliste et efficace, réussit son pari d'apporter un vent de fraîcheur sur un sujet vu et revu au cinéma.
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