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JoeyTai
20 abonnés
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2,5
Publiée le 28 mai 2011
C'est un film volontairement léger qui finit par gagner peu à peu en profondeur. Mais le scénario est hélas trop mince. Il faut donc se farcir le début, statique et principalement fait de caquetages de Gérard Philippe. Une fois à Londres, le film devient réellement intéressant. On suit le parcours socialement erratique de Monsieur Ripois et son peu d'estime pour la gent féminine qu'il séduit par seul souci d'être aimé en retour. Une fois le but atteint, l'ennui le gagne et provoque la rupture, comme indiqué dès le début du film. C'est un personnage à la fois antipathique et pathétique que Gérard Philippe campe avec talent, c'est-à-dire qu'on le méprise tout en le plaignant. Cette inexorable descente aux enfers est habilement filmée, et trouve une fin amusante, à défaut d'être palpitante.
Gérard Philippe est très mauvais dans ce mauvais role d'un mauvais film. Le scénario est faible, la mise en scène trainarde. Quand au dénouement on est dans le pur ridicule.
Rene Clement , fit partie des cinéastes français étrillés par la nouvelle vague. Quand on voit la qualité de Monsieur Ripois, il faut se ranger du côté de Bertrand Tavernier qui a réhabilité le réalisateur.
Certes considéré comme la pièce maîtresse de la filmographie de Clement, "monsieur Ripois" fait mieux que de redorer le blason de ce cinéaste dont les premiers films datent de la fin de la guerre.
C'est un film absolument remarquable porté par Gerard Philippe dont l'interprétation est d'une confondante modernité. Le casting féminin est excellent et le charme de ces actrices anglaises traverse l'écran.
Le comble de la part de Truffaut ( qui trempa sa plume dans le vinaigre à l'égard de Clement) est que son film " l'homme qui aimait les femmes" dont le personnage a des cousinages avec Ripois, est que ce dernier lui est supérieur ( selon moi) malgré les grandes qualités du film interprété par Charles Denner.
Aucun rupture de rythme dans ce portrait d'un séducteur (doté de traits de perversité), manipulateur, qui se moque comme d'une guigne de ses partenaires dont le rôle qui leur attribue se cantonne au profit qu'il en retire.
La ressortie opportune du film (quasi invisible en salle depuis des décennies), dans une version remasterisee donne l'occasion aux amateurs d'oeuvres du patrimoine de juger sur pièce de la grande qualité de cette réalisation.
Franchement on est pas loin d'être en présence d'un chef-d'oeuvre de l'histoire du cinéma français d'après-guerre.
Monsieur Ripois obtiendra le prix spécial jury cannois en 1954 (prix qui arrivait juste après le grand prix du festival- qui ne s'appelait pas encore palme d'or).
Pour la petite histoire Valerie Hobson, qui interprète Catherine Ripois, fut peu après le film l'épouse de John Profumo, homme politique anglais impliqué dans le scandale politique connu sous le nom de l'"affaire Profumo". Mr Ripois fut le dernier film de l'actrice.
Une légère déception que ce Monsieur Ripois, qui semble ne puisé son énergie et son intêret essentiellement à travers son interpréte principal , Gérard Philippe, une nouvelle fois impeccable et en plus à contre-emploie. Appart cette bonne idée de mettre en scène cet acteur sous une composition plus pessimiste, cynique et accablante, et sans la volonté d'innovation de René Clémént, qui est assez réussit et ingénieuse il faut le reconnaitre, de vouloir filmé l'acteur en parfaite dissimulation en plein coeur de la foule de Londres (sans véritables figurants), pris "sur le vif", une idée qui s'avère apportait rééllement plus de réalisme. Mais quel néant dans le scénario ! La routine peu ordinaire certe de ce personnage est intéressante, et les mésaventures et déboires amoureux de ce dernier ne sont pas déplaisantes non plus, emmené par un récit plutôt habile et plaisant, mais qui n'évite pas au spectateur de rencontrer de l'ennuie et de l'indifférence face au déroulement des évènements répétitifs et si peu extra-ordinaire au final du personnage, narré par la voix-off du personnage de Gérard Philippe, racontant sa vie, qui finit elle aussi par nous lasser, (un comble pour une voix aussi formidable que celle de l'acteur, aussi pénétrante et touchante de sincérité que celle de Depardieu. A voir pour Gérard Philippe.
Une des prestations les plus reconnues de Gérard Philipe incarnant le veule Monsieur Ripois, inspiré d’un roman de Louis Hémon. Le film est complexe quant à sa finalité. Quelle image de Ripois, René Clément veut-il nous donner ? Celle d’un éternel séducteur à la manœuvre qui va jusqu’à livrer la plus intime confession sur lui-même pour séduire une nouvelle conquête plus difficile d’accès, ou celle d’un homme qui souffre réellement de sa condition et de son incapacité à se construire autrement que par la conquête des femmes ? Les deux points de vue sont sans doute acceptables. Suivant le propos retenu par chaque spectateur on donnera une interprétation différente à la chute finale de Ripois de son balcon. Clément n’a peut-être pas tranché et tout simplement voulu nous montrer la difficulté à être un homme. Souvent nos actes ne sont pas dictés par notre raison mais par le savant résultat de l’affrontement déséquilibré entre ce que celle-ci nous commande et nos pulsions intérieures. Tel est Ripois, pauvre hère qui aura vécu une demi-vie à la remorque des femmes devenues un moment ses jouets mais qui survivent très bien à son départ prouvant qu’une fois passé le charme immédiat, Ripois se montre vite ennuyeux. Film captivant qui peut se prêter à moult interprétations. C’est une vision du donjuanisme qui nous est proposée par Clément et son acteur. Qui d’autre que Gérard Philipe avec son charme alangui pouvait donner vie à Ripois ? Il démontre au milieu de sa carrière cinématographique qu’il est un acteur pouvant par moment tutoyer le génie. Clément de son côté annonce la Nouvelle Vague par sa façon de filmer Londres caméra à la main. Sans doute vu comme une menace par les jeunes turcs des Cahiers du Cinéma, ceux-ci n'auront de cesse de vouloir l'écarter de leur chemin. Enfin Natasha Parry par son charme irrésistible nous fait comprendre pourquoi Ripois veut croire que c’est avec elle qu’il va clore sa fuite en avant. Au lieu de cela incapable de résister à sa nature profonde , il finira cloué dans un fauteuil roulant dépendant une fois de plus des femmes mais sans pouvoir cette fois prendre la fuite. Un grand film trop largement sous-estimé.
Malgré un déroulement doux correspondant à la tristesse du personnage, le film séduit par son aspect libre et sensuel comme chez Ophuls. GP est ainsi parfait dans ce rôle d’amoureux délaissé mais romantique, plaisant aux femmes par sa douceur et sa fragilité. Il y a ce blues continuel qui rend le film charmeur et mélancolique.
Dans ce « Monsieur Ripois », c’est la forme plus que le fond ( sur le donjuanisme ) qui m’intéresse. Dans un environnement assez classique du cinéma français René Clément parait expérimenter quelques techniques. Le filmage en caméras cachés dans les rues de Londres, la position des cadres naturels ( les miroirs, les entrebâillements …) et la façon dont ils accompagnent la narration. Un séducteur hors-pair, français exilé à Londres, raconte sa vie amoureuse, ses conquêtes et ses combines pour les attirer, à la seule femme qu’il dit vraiment aimer. Elle se méfie, mais l’écoute au fil des rencontres que René Clément filme soigneusement. Gérard Philippe joue les coqs et les Dons Juans de très belle manière avec un environnement féminin de fort belle allure. Si aujourd’hui les noms de Natasha Parry, Valerie Hobson, Joan Greenwood sont passés de mode, ces dames ont sûrement leur place dans un panthéon particulier . Pour en savoir plus : lheuredelaésortie.com
Expatrié à Londres depuis la guerre, André Ripoix y vit aisément après qu'il a épousé une riche anglaise. Ses années londonienne, avant son mariage, ont toutefois été des années de précarité, ainsi qu'il en fait le récit, au long d'un flashback qui constitue l'essentiel du film, à Patricia, une amie du couple à laquelle il fait la cour enflammée d'un séducteur invétéré et, par conséquent, suspect d'insincérité. Gérard Philipe fait une composition remarquable et sensible de ce français exilé et esseulé, modeste employé de bureau dont la personnalité, au-delà de son parcours, est le coeur du sujet. Séducteur insatisfait et ambigü, entre cynisme et sincérité, Ripoix nous fait douter: on ne sait jamais vraiment s'il a besoin des femmes pour subvenir à sa solitude ou s'il s'en sert pour se tirer d'affaire(s). Ses voeux pieux de réussite font de lui un velléitaire ou un irrésolu, un jeune homme manquant de caractère, ainsi qu'on le voit dans l'étape cocasse où Ripoix spoiler: usurpe la qualité de professeur de littérature française.
Concernant la mise en scène, si on peut regretter que par facilité tout le monde parle français à Londres, avec accent certes mais de telle façon que le récit perd de son authenticité, René Clément surprend, avant l'arrivée de la Nouvelle vague, en filmant l'errance de Ripoix dans les rues de Londres, au coeur de la population (Eric Rohmer fera une expérience analogue avec Jess Hahn dans son premier film "Le signe du lion). De ce film naviguant entre fantaisie et gravité, il ressort constamment un sentiment d'amertume, peut-être moins initié par les difficultés du héros que par son incapacité au bonheur.
Il y a des films comme ça que l'on peut voir à l'infini, voir et revoir encore avec un plaisir sans cesse renouvelé. "Monsieur Ripois", du grand René Clément, fait partie de cette race-là. Chef d'oeuvre incontesté du cinéma français, ce "Monsieur Ripois" donne le vertige tant il est réussi, magnifié à chaque seconde par l'interprétation exceptionnelle et "habitée" de Gérard Philippe. Jamais celui-ci n'est apparu plus beau, plus désespéré et plus touchant que dans ce film ! Derrière la caméra, René Clément réussit l'exploit de faire de ce scénario parfait un chef d'oeuvre d'esthétisme et de maîtrise cinématographique. Le quart d'heure d'errance d'André Ripois dans les bas-fonds de Londres sont d'une beauté foudroyante. Un monument du cinéma.
René clément nous fait rentrer dans le film de façon très plaisante et Gérard Philippe est parfait dans son rôle, le scénario est tout de même trop mince pour maintenir l'attention tout le long.
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4,0
Publiée le 8 décembre 2009
Depuis longtemps, Renè Clèment rêvait de faire un film avec Gèrard Philipe! Son souci primordial: lui offrir un emploi très diffèrent de ceux où l'on ètait accoutumè de le voir! Avec "Monsieur Ripois", tirè d'un roman (insolite s'il en fut quand on songe que Louis Hèmon, son auteur, avait ècrit auparavant "Maria Chapdelaine"), Clèment lui offre un personnage à coins d'ombre et à facettes, plus riche assurèment et plus complexe que ne l'avait voulu le romancier! Philipe allait illustrer magistralement l'ambiguïtè, l'aspect coupant comme une lame de ce "Monsieur Ripois", mystificateur malgrè lui et victime de lui-même! Les scènes londoniennes et pluvieuses qu'il a avec la timide Joan Greenwood sont plastiquement superbes! Et puis quelle leçon de mise en scène de la part de Clèment (certaines sèquences ont ètè tournèes avec une camèra cachèe) qui nous donne un magnifique conte moral relatant avec une subtile et fèroce ironie les heurs et les malheurs de "Monsieur Ripois" ou Gèrard Philipe joue les cyniques Don Juan avec un immense talent! Un grand classique du cinèma français...
Film pour moi sans grand intérêt certes bien interpréter mais plutôt ennuyant par moments. Gérard Philipe coure après plusieurs femmes (on à l'impression que c'est du déjà vu a maintes reprises). Le point positif c'est que ce genre de film était très souvent tournés en studio ce qui n'est pas le cas ici (cela a inspiré La Nouvelle vague).
Un très grand Gerard Philippe magistral qui incarne un séducteur incapable de "s'attacher" à ses conquêtes. Un personnage complexe. Même sa sincérité a un côté manipulateur. Gerard Philippe fait penser au Patrick Deweare de Série noire.
Un excellent film , tout à fait original. Tout d'abord par sa forme , car tourné entièrement en décor naturel, dans les rues de Londres . C'est "à bout de souffle" 8 ans avant, et c'est Hyde Park Corner, au lieu des Champs Elysées. Un parfum de nouvelle vague avant l'heure par un cinéaste pourtant néo- classique. Ensuite c'est la "révélation" Gérard Philippe. Bien loin de ses rôles habituels romantiques ou bellatre , il est à contre emploi : un looser cynique. On dirait un personnage de Houellebecq avant la lettre , ou même le Bardamu de Céline. Le personnage est un cynique , pessimiste, Il couche avec des femmes pour en tirer certains avantages , pour se créer un petit confort. Ce n'est pas vraiment un gigolo, mais il se laisse porter par la facilité. Il plonge un moment dans la décadence et doit dormir dans la rue, et là le film atteint des sommets. Gérard Philppe , mal rasé , en guenilles, ressemble aux SDF d'aujourd'hui , on est au bord du gouffre..Le film est très fort de réalisme. Il touche aussi des sujets très contemporains, il est très actuel. On est loin des sujets à "l'eau de rose " des années 50. Un film puissant , qui vous tient en haleine, bien peu connu, peu cité et pourtant une merveille. Une mention spéciale pour Gérard Philippe , une merveille , car il joue naturel, pas aussi théatral que d' habitude. Peut-être son meilleur rôle. Quel dommage qu'il soit mort si tôt et n'ai pu connaitre "la nouvelle vague"..
Monsieur Ripois est certainement une des oeuvres les plus réussies de son cinéaste René Clément et un des plus grands rôles de son acteur principal Gérard Philipe. Avec son immense maîtrise de la technique René Clément a su filmé mieux que personne les rues de Londres et sa population utilisant avec brio bien avant la Nouvelle Vague le système du tournage en extérieur en caméra cachée. Sa direction d'acteurs est en outre parfaite à l'image de l'interprétation de Gérard Philipe. Ce dernier montre une nouvelle facette de son talent à travers ce personnage de Don Juan loser, incarnant un des personnages les plus complexes et les plus sombres de sa carrière, aux motivations inconnues si ce n'est la garde absolue de son indépendance, peut-être sincère ou menteur mais ça c'est à nous de décider. Toujours est-il qu'on a affaire à une oeuvre particulièrement brillante où le cynisme et l'ironie règnent en maître.