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    La Colline où rugissent les lionnes
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Colline où rugissent les lionnes" et de son tournage !

    La question de la légitimité

    Lorsque Luàna Bajrami a écrit cette histoire pour en faire un film, la question de la légitimité s'est immédiatement posée. Issue d’une famille franco-kosovar, la cinéaste a grandi dans un petit village au Kosovo et a été imprégnée des deux cultures, en ayant une curieuse conscience extérieure de celles-ci :

    "Ainsi, dès très jeune, j’ai été sensible aux différents modèles sociaux, familiaux, financiers ou même culturels. Il faut savoir qu’au Kosovo, les jeunes sont majoritairement unanimes, les perspectives d’avenir sont moindres. Tous les jours, je retrouvais mon acolyte et cousine qui vivait près de chez nous."

    "Ensemble, nous explorions le village, les bâtiments abandonnés. Nous battions la campagne. Quand je suis retournée en France, je n’ai cessé d’y passer mes nombreuses vacances, à ses côtés. Là, je l’accompagnais même à l’école, où j’étais naturellement reçue en tant « qu’invitée »."

    "Ensemble, nous parlions de tout : nos peurs, nos rêves, notre quotidien. Et malgré les divergences évidentes concernant nos modes de vie ; nos craintes, nos sensations, notre quête identitaire et notre désir d’indépendance étaient communs."

    "J’ai compris plus tard, en ayant aussi côtoyé la jeunesse française et de par mes rencontres, qu’ils n’étaient pas seulement communs d’elle à moi mais aussi aux jeunes du monde entier. Alors je voulais un film à l’image de tous ces jeunes. Je veux qu’on les entende. Je veux qu’on nous entende."

    "Ce village au Kosovo n’est qu’un contexte réaliste, pour conter les tumultes de ces jeunes cœurs fougueux. Li, Qe et Jeta, les protagonistes, incarnent cette jeunesse."

    1er long métrage

    La Colline où rugissent les lionnes est le premier long métrage de la jeune comédienne Luana Bajrami, vue dans L'Heure de la sortie et Portrait de la jeune fille en feu.

    Cannes 2021

    Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021. Luàna Bajrami se rappelle : "J'avais dès le départ l'ambition des grands festivals. Parce que c'était l'ambition aussi de l'histoire : que ce récit et ces visages atteignent le monde entier. Et, finalement, le moyen le plus simple, au-delà d'une sortie mondiale, c'est les festivals. C'est là que tu acquiers une grande visibilité. Donc j'avais l'ambition. Après, est-ce que j'avais la confiance ? Ça c'est vraiment une autre chose (rires) En vrai, on avait la confiance. On ne s'est pas dit qu'on n'avait pas notre place ici. On a espéré. Et nos espoirs ont été récompensés."

    Note d'intention de Luàna Bajrami

    "Une énième discussion avec ma cousine, comme il y en a tant eu, perchées sur la colline qui surplombe notre village Pleshina. Je me tourne vers elle : elle ne me regarde pas mais fixe le lointain, soucieuse. Alors j’ai compris que j’effleurais là une souffrance profonde, généralisée. Cet endroit, ce pays - le Kosovo - qui me fascine, est pour elle une prison. Par- là elle me signifiait aussi que, moi, j’étais libre."

    Choix de mise en scène

    Luàna Bajrami a voulu faire un film brut, tout en cherchant à laisser la place aux filles d’évoluer. La réalisatrice a ainsi opté pour des cadres d’abord très larges, avant de faire en sorte que le spectateur puisse accéder peu à peu à l’intimité des trois personnages principaux. Elle confie :

    "Quelque chose de précis, découpé sec : leur imposer un cadre visuel qui amplifiait leur agitation. Ainsi, c’était un moyen de les enfermer, les filles étaient prisonnières de ce cadre, comme elles le sont du pays : des lionnes en cage. J’ai réservé la dynamique que peuvent conférer les prises de vue à l’épaule pour les scènes en famille que je voulais très violentes. Quelques plans fixes très composés, presque chorégraphiés que j’ai nommé des tableaux viennent ponctuer le récit."

    La Colline comme personnage

    La Colline est un personnage à part entière du film qui arbore un rôle presque maternel envers les filles, en les apaisant. La cinéaste Luàna Bajrami développe : "Elle est le berceau des moments marquants de leur existence et de leurs grandes discussions qui ont abouti à de grandes décisions."

    "La colline voit et entend tout. Elle sait. Elle connait la destinée des filles puisqu’elle est omnisciente à elles trois. Son importance est clé puisque s’y tiennent les différentes étapes du déploiement de la « tragédie ». La figure de la lionne, quant à elle, incarne une force, un courage, une capacité d’organisation en groupe."

    "Les filles s’en approprient l’image comme celle d’un animal totem. Elles ont quelque chose de sauvage dans leur être, dans leur esprit rebelle. Souvent un rapport entre les filles et une forme d’animalité se dressent dans le contexte sociétal. Paradoxalement, elles refusent ce rapport, se sentant comme traquées."

    Décors personnels

    Les décors se concentrent principalement dans le village d’enfance de Luàna Bajrami : "Pleshina et ses alentours, dont les paysages comprennent à la fois beaucoup de nature et de briques rouges. Des endroits qui eux-mêmes ont une histoire. Autant d’éléments qui enrichissent visuellement l’intrigue et la complexifient."

    Lumière naturelle

    Luàna Bajrami voulait faire un film frais, vivant et jeune. Ainsi, elle a travaillé majoritairement en lumière naturelle (le soleil de septembre au Kosovo). La réalisatrice se rappelle : "La nuit aussi, là était le défi, mon but était de permettre de voir et non de montrer. C’est comme si nous étions avec les filles, que nous vivions avec elle, que nous les accompagnions. Avec le chef opérateur, nous avons recherché l’obscurité, l’ombre, le contre-jour plus que la lumière."

    Côté BO

    Luàna Bajrami a choisi d'utiliser certains titres déjà existants, même si la bande-originale, en grande partie, a été composée pour le film. La cinéaste a opté pour des morceaux typiquement kosovares, entre musiques traditionnelles et populaires :

    "Le quotidien du trio est parsemé de titres d’un célèbre groupe de rock local des années quatre-vingt « Gjurmët » : ce sont des titres qui ont marqué mon enfance, nous les écoutions en boucle avec mon père. De plus, le paysage sonore kosovar est très riche, l’identité du pays se traduit aussi par ses sons."

    "Beaucoup d’insectes, des criquets, des cigales et des grillons. Les cours d’eau, le bruissement des feuilles agitées par le vent, l’appel à la prière qui résonne dans tout le village, un orage qui se met à gronder, les souffles...", explique-t-elle.

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