Calqué visuellement sur les grandes épopées hollywoodiennes, ce film retrace l'itinéraire d'une reine légendaire qui a unifié les tribus de la steppe et battu le grand Cyrus, roi des rois.
Le Kazakhstan est peu connu pour son cinéma mais tente depuis des années de trouver des débouchés internationaux pour faire parler de lui (notamment via la sport). On notera l'intéressant mélange des genres pour ancrer cette partie du monde dans l'histoire, lui donner des racines, ce qui est toujours extrêmement tendancieux. En effet, la légende de Tomiris nous est contée par Al Farabi, l'un des plus grands philosophes persans du IXème siècle, né dans ce qui est aujourd'hui le Kazakhstan, sur base de l'oeuvre d'Hérodote, géographe grec considéré comme le père de l'Histoire, à propos de la lutte entre les nomades de la steppe et l'empire perse.
Que du beau monde invité à la table.
Là où ça coince, sur un plan strictement historique, c'est que les nomades sont ici envisagés comme les Turcs, arrivés... quelques 1500 ans plus tard. Voilà pour la caution nationaliste, les Kazakhs étant un peuple turc.
Si l'on fait abstraction de ces considérations nationalistes (la fable à la gloire d'un peuple, d'une terre) ainsi que d'un style trop internationalisant pour être juste, on pourra profiter d'un spectacle franchement bien foutu, bien équilibré, assez classique dans son développement et, surtout, qui met une femme à l'honneur. On attend encore impatiemment que, du côté occidental, nous soit offert une telle production ces femmes qui ont façonné notre propre histoire et qui, trop souvent, été effacées de la mémoire collective ou salies, à l'exception, récente, finalement, de Jeanne d'Arc. Spoil : il n'y a pas qu'elle.
Revenons à nos nomades. J'avoue avoir été surpris par le côté épique des scènes de bataille, qui n'ont rien à envier aux grosses productions occidentales, mais également par les décors, simples, arides, mais vastes et l'absence de mélo. C'est abrupt, dur, sans concession, et c'est assez fidèle à une époque où la vie est fragile.