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    Tomiris
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    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 580 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 janvier 2021
    Le film patriotique Kazakh est un genre en soi, et il a le grand mérite de présenter des figures historiques rigoureusement inconnues du reste du monde. En même temps, ils ne sont pas les seuls : des Hollandais aux Estoniens en passant par les Russes, tout le monde le fait, dans le plus grand secret, puisque le nationalisme ombrageux reste généralement cantonné aux salles de cinéma des peuples auxquels il passe la pommade historique. Chez les Kazakh, il y a les steppes infinies et, quelque part, c’est plus impressionnant que les polders mais à part ça, le trip est rigoureusement identique : crime fondateur, exil, quête du pouvoir et reconquête progressive, bataille rangée et proclamation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (et des autres, quand c’est possible). Renseignements pris, Tomyris fut une chef de tribu semi-légendaire, identifiée par les historiens grecs comme la Reine des Amazones, connue pour avoir repoussé l’armée du Roi des Rois perse, Cyrus le Grand (et avoir au passage tué ce dernier) quelque part au cours du cinquième siècle avant J.C.. L’actrice principale, une psychologue native de Almaty, a appris le tir à l’arc, l’équitation et les mouvements à l’épée rien que pour avoir le rôle. C’est pas Léa Seydoux qui en ferait autant pour jouer Jeanne d’Arc, hein ! En attendant, j’ai passé deux heures, qui m’ont vaguement rappelé d’autres heures à m’imprégner du parcours édifiant d’amiraux hollandais ou de roitelets baltes, à découvrir ce que j’aurais pu apprendre en quelques minutes sur Wikipedia. Contrairement à ce qu’on observe dans les films consacrés à des figures plus occidentales, la reine Tomyris ne prétend pas avoir maîtrisé les principes fondateurs de la démocratie représentative juste après avoir domestiqué le cheval et imaginé la roue. En même temps, sans doute que les Kazakhs non plus.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 décembre 2020
    Franchement c'est un beau film, très bien fait, en fin un vrai film avec une vraie histoire, on n'en a marre des films dessins animés!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 4 décembre 2020
    SORTIE VAD/DVD/BLU RAY : «TOMIRIS », UN FILM POUR ENTRER DANS LA LÉGENDE DU CINÉMA.

    Sorti au Kazakhstan le 1er octobre 2019 et présenté sur écran, en France, le 2 septembre dernier en ouverture de « l’étrange festival » (Paris – France), voilà qu’est enfin disponible, aujourd’hui – 12 octobre 2020 – le « blockbuster » kazakh « Tomiris », épopée sur la vie de la reine « légendaire » des amazones, grande figure historique qui vécut au VIe siècle avant l’ère commune et mis fin à la soif de pouvoir du puissant roi perse Cyrus.

    Reçu à la rédaction de « FemmeS du Monde magazine », pour lui consacrer l’article cinéma à l’occasion de sa projection à « L’étrange festival », nous n’avons pu le faire en raison que le lien pour son visionnage en « streaming » était périmé lorsque nous avons voulu le voir. Il nous a fallut refaire une demande, cette fois-ci, dans l’intention de vous le présenter pour sa mise en ligne comme VAD (Vidéo A la Demande) ce 12 octobre, et sortie en DVD et Blue Ray, le 14 octobre.

    A noter que notre article-critique qui suit est basée sur la version courte du film (durée : 2h07) en français. Le premier lien que nous avions reçu était, lui, en version originale kazakh, mais intégrale, d’une durée de 2h37.

    Onzième film du réalisateur kazakh Akan Satayev, « Tomiris » est un une épopée épique de base historique sur la vie de la reine du même nom, de la tribu des massagettes (ancêtres des scythes), qui vécue au Vie siècle avant l’ère commune. Pour ce récit, Akan Satayev et son habituel scénariste Timur Zhaksylykov, se sont basé sur le récit que rédigea le grec Hérodote (officiellement père de la discipline d’historien), mais dont une partie de ses dires furent contestés et, à défaut d’être démontrés comme inexacts, certains éléments restent, à l’heure actuelle, incertains. C’est la raison pour laquelle on a coutume de dire « la légendaire Tomiris », quand on parle de cette reine (le titre français exact de ce film étant, d’ailleurs, « La légendaire Tomiris »). Toujours est-il que ce qui a fait de cette reine guerrière (elle fut la dernière reine des amazones – tribu de femmes guerrières qui, contrairement à ce qu’affirme l’imaginaire populaire, vécurent sur les rives de la mer noire, soit dans le nord de l’Asie mineure, soit à l’extrême Ouest de la Libye) un personnage historique majeur, c’est le fait certifié qu’elle stoppa la progression de la conquête du grand roi perse Cyrus, réussissant à le faire tuer lors de la bataille qui opposèrent leurs armées respectives, grâce à une très fine stratégie (qui est le point d’orgue du film).

    Partant donc de la version historique d’Hérodote, Akan Satayev et Timur Zhaksylykov ont développé un récit encore plus fictionnel et, pour le coup, véritablement légendaire, de Tomiris, faisant d’elle une personne au destin dont le tragique est à la hauteur de son destin et offrant une nouvelle version féministe du personnage, suivant ainsi la tradition lancée par le célèbre auteur Boccace (1313 – 1375), qui inspira, parmi tant d’autres, Christine de Pizan (1364 – 1430), qui consacra un passage des plus élogieux à cette reine dans son fameux ouvrage « La cité des dames ».

    Mais les deux scénaristes de « Tomiris », peut-être influencés par la signification de son nom (Tomiris s’écrivant, dans la langue iranienne orientale originale, « Tahmirih », qui signifie « Brave »), lui donne une jeunesse très « étrangement » similaire à celle du héros « Conan le barbare » – avec une troublante scène où son père tient des paroles quasi semblables au père de Conan, avec, en sus, nombre de postures identiques (postures que l’on retrouve également à plusieurs reprises dans « Tomiris », faisant toujours écho au film « Conan le barbare »). Néanmoins, les deux scénaristes ont réussi à faire de ce film plus qu’une biographie sur un grand personnage historique. C’est une « ode » à tout un peuple résistant, jusque par l’offrande de sa vie, à un puissant royaume cherchant à s’étendre toujours plus et écrasant tous ces peuples de petite taille, assimilant (« avalant » serait plus exact) les survivants, privés, de fait, de leur liberté, que nous présente Akan Satayev et Timur Zhaksylykov. Cela fait que l’on ne peut s’empêcher de penser, dans les scènes de guerre, avec les discours « d’avant-boucherie », à celle de Mel Gibson en William Wallace, dans son film « Braveheart ».

    Sur le plan visuel, rareté de la disponibilité de films des pays comme le Kazakhstan faisant, le spectateur est, tout de suite emporté par la beauté de ces paysages des steppes d’Asie mineure, déserts aux dimensions démesurées et nature restée si…naturelle ! Cela donne un grand atout à ce film qui y gagne, du coup, en « grandiose » – effet bien nécessaire à toute épopée -, pour les scènes de bataille – scènes clés de tout film épique – et qui sont l’une des grandes réussite de « Tomiris ». Cela est, très clairement, dû, en grande partie, au fait que le réalisateur n’a pas user d’effets spéciaux pour ces scènes, ne montrant pas des masses immenses mais informes de soldats virtuels dans des décors immenses, également créées à 100% par des logiciels informatiques d’effets spéciaux. Ici, tous les soldats (qui sont en très grand nombre) que l’on voit à l’image, même sur les plans panoramiques, sont des êtres humains faits de chair, de sang et d’os. Un élément du cadrage qui permet de s’assurer que ce sont bien des scènes « organiques » – avec de vrais gens, de vrais cheveux, de vrais chars et dans de vrais paysages -, c’est la prise de vue à hauteur d’homme systématique durant ces scènes. Et, n’ayant, personnellement, jamais été fan des scènes bourrées d’effets spéciaux numériques (qui servent toujours à cacher la misère scénaristique d’un film), l’utilisation très limitée des effets spéciaux (seules les scènes ne pouvant pas être humainement réalisables – comme les combats de Tomiris contre une créature mythique, dans ses rêves) est des plus rafraîchissant.

    L’autre grande preuve du talent du réalisateur de « Tomiris », c’est la qualité de la direction artistique des interprètes, dont on ne peut que saluer, tout particulièrement (et « heureusement », étant donné l’importance de son rôle), la performance de l’actrice Almira Tursyn, dont il semble que ce soit le tout premier film (en tout cas, malgré nos longues recherches, rien de plus que ce film n’est indiqué dans sa filmographie), elle qui vient de fêter son trentième anniversaire le 21 septembre dernier.

    Bien au-delà de son côté « exotique » pour un public non coutumier des films de cette région du monde qu’est l’Asie mineure, « Tomiris » vaut pour son ingéniosité technique, proposant une nouvelle façon de réaliser et présenter le film des genres épopée et épique. Ce qui, lorsque l’on y ajoute l’occasion qui est donnée de s’approcher d’un personnage historique féminin de l’ampleur de Tomiris, suffit à justifier d’y consacrer un peu plus de deux heures de temps.

    Christian Estevez

    N.B.: critique publiée sur le site de "FemmeS du Monde magazine" le 12 octobre 2020.
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