C’est en 1997 que le réalisateur Gero von Boehm rencontre Helmut Newton, par l’intermédiaire d’amis communs. « Nous nous sommes tout de suite entendus et nous avons découvert que nous avions un sens de l’humour très similaire, et la même tendance à nous retrouver dans des situations bizarres. »
Fasciné par la vie d’Helmut Newton, Gero von Boehm entreprend de lui consacrer un film. Il lui a fallu du temps pour convaincre le photographe et son épouse, June, de le laisser entrer dans leur intimité. Un documentaire pour la télévision, intitulé Helmut Newton – Mein Leben, a d’abord vu le jour. Puis von Boehm a décidé d’utiliser l’importante matière qui lui restait et qui n’avait pas pu être intégrée dans le documentaire pour en faire un autre film.
Helmut Newton : L’Effronté laisse la parole uniquement à des femmes, dont Grace Jones, Claudia Schiffer et Charlotte Rampling. Le réalisateur explique : « Les femmes étaient ce qu’il y avait de plus important dans le travail de photographe d’Helmut. Il connaissait les femmes comme personne et les femmes le connaissaient. C’est pour ça que j’ai considéré que c’était à travers elles qu’il fallait raconter son histoire. En général, les hommes étaient juste des accessoires pour Helmut. »
« J’adore la vulgarité. Je suis très attiré par le mauvais goût, c’est bien plus excitant que le prétendu bon goût, qui n'est que la normalisation du regard. Le bon goût est aux antipodes de la mode, de la photo, des femmes et de l'érotisme. La vulgarité, au contraire, c’est la vie, l’amusement, le désir, les réactions extrêmes ! » a déclaré Helmut Newton. Le réalisateur Gero von Boehm renchérit : « La censure, la dictature du bon goût, que diable ! Tout le monde peut bien penser ce qu’il veut des photographies d’Helmut Newton, mais elles sont là et elles existent. Je suis fondamentalement contre toute restriction de liberté dans l’Art et on oublie trop souvent que la nudité est présente dans les œuvres artistiques depuis la nuit des temps. »