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Corinne33.
1 abonné
2 critiques
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3,5
Publiée le 11 octobre 2022
Quel film ! Bien au-delà d'un très bon reportage au coeur de ces contrées lointaines et fascinantes de Papouasie, ce film est un choc culturel ! Non pas parce qu'à l'image, ces tribus incarnent majestueusement nos derniers "bons sauvages", mais parce que ces gens nous ressemblent terriblement, humainement parlant, dans leurs comportements comme dans leurs réflexions. On est bien juste à côté du paradis promis... Ce beau film est leçon de vie, leçon de choses dans les jardins luxuriants, leçon de tendresse et d'humanité... assis entre amies à dessiner, à jouer à se faire peur avec les enfants, a se parler en famille sur les marches du péron de ce qui reste de la maison après les vols et violences de la multinationale et des corrompus locaux. Oui, leur sensibilité, leur pudique amertume, leur sentiment d'injustice, leur lucidité face aux erreurs du passé, leur candeur docile face au cynisme de la situation de destruction alentours sont du même ressort que les nôtres. Humains, universellement humains, ils sont comme nous. J'ai vu ce film comme une allégorie de notre propre tragédie, planétaire. Car si nous sommes tour à tour témoins privilégiés de scènes exotiques qui font se déplacer et se réjouir les plus riches touristes américains, nous sommes aussi émus et pris d'effroi lorsque le film nous accueille au village, près des puits de la firme de production d'hydrocarbures, dans l'intimité et l'humilité d'une famille d'autochtones. Leur lucidité est à la mesure de leur impuissance : que faire face à la terrible arnaque dont ils se voient trop tard victimes ? "On ne peut plus revenir en arrière"..."On a gobé leurs paroles et on a laissé partir nos terres"... Comment faire dans cet ex-paradis qui agonise sous les violences ? alors que les richesses sous-terraines brûlent pour l'exportation, via les décideurs de la capitale qui ont bradé les ressources et vendu leur âme aux industries des pays riches. Tragédie du capitalisme sauvage....Population opprimée jusqu'à l'absurde.... Horreur du colonialisme contemporain..., à film ouvert. Restent la beauté du parti-pris du film, la vitalité des jardins de fruits, la résilience des jeux et des moments de convivialité dans les herbes hautes, la profondeur de ces regards qui nous interpellent de l'autre côté des barbelés, et cet homme digne qui transmet à l'enfant les secrets des chants d'oiseaux de bonne augure. Sans faire fi de la violence du contexte, palpable, ce film nous rapelle avec tendresse et poésie à notre humanité commune. Merci à la réalisatrice courageuse et inspirée pour ce beau film puissant et délicat. Certes on est des km à l'Ouest..., mais qui croit encore au paradis ?
La jeune documentariste française Céline Rouzet a sans doute dû relever bien des défis, que sa caméra a la pudeur de ne pas évoquer, pour aller au fin fond de la Papouasie Nouvelle Guinée filmer une tribu papoue prise au piège de la modernité. Sur ses Hautes terres, Exxon Mobil, avec la complicité de la classe politique corrompue, l’a privée de ses terres en lui promettant une pluie d’or qui n’est jamais venue.
Néo-colonialisme, racisme larvé, disneylandisation des peuples premiers, exploitation intensive des ressources naturelles : le terrain de Céline Rouzet rassemble jusqu’à la caricature les tares de la modernité orgueilleuse. La journaliste aurait pu verser dans le manifeste écologiste et anticolonialiste qu’on s’attendait à voir après en avoir vu la bande-annonce et en avoir lu le pitch. Elle a la retenue de ne pas le faire.
Son documentaire laisse paradoxalement un goût de trop peu. C’est un comble avec un sujet aussi riche tourné sous des latitudes aussi exotiques. Il existe, ai-je appris, une trilogie d’anthologie filmée dans la même région par un couple d’anthropologues australiens dans les 80ies : "First Contact" – "Joe Leahy’s Neighbours" – "Black Harvest". J’imagine qu’elle fait la joie de quelques passionnés qui s’en enquillent les trois volets lors d’interminables projections en plein air à Couthures-sur-Garonne ou Arles-sur-Tech ! Je ne l’ai pas vue et découvrais ici pour la première fois un documentaire tourné dans un pays aussi lointain.
Aussi ai-je été frustré de ne pas plus en découvrir. Céline Rouzet a réussi à se faire accepter de ses hôtes qui lui ont offert un toit. Mais elle n’a rien trouvé à filmer sinon une attente émolliente, rythmée par les tentatives vaines d’un des membres du clan d’aller chaque jour devant la base-vie d’ExxonMobil en essayant sans succès d’y faire prévaloir ses droits. On a vite compris qu’il s’était fait rouler. Mais une fois cet amer constat dressé, "140km à l’ouet du paradis" ne trouve plus rien à dire…
Une plongée fascinante et révoltante cœur de la Papouasie-Nouvelle-Guinée filmée par la réalisatrice avec beaucoup d'humanité et d'horizontalité. Un documentaire rare qui décrit avec justesse et émotion le quotidien d'un peuple tentant de survivre et de protéger sa culture ancestrale face au monstre capitaliste.
Un documentaire très beau et juste sur un pays encore très peu méconnu. Une réflexion sur ce que sont les prétendus "développement" et progrès que l'on veut imposer à certains peuples dans le seul but d'exploiter leurs territoires et leurs richesses.
Très ému par ce documentaire - d'abord découvert au festival de Lussas, puis revu en salle - qui nous montre une situation et une population de l'autre côté de "notre monde" qu'on ne voit jamais. Cet endroit, ces gens, cette flamme qui semble surveiller le village sont des images qui me restent et qui m'ont donné envie de revoir le film à sa sortie.
On ressort de ce film secoué tant il nous plonge aux côtés de ces protagonistes (le film faisant le choix de rester du côté des Papous) et nous met face à des questions plus complexes qu'il n'y paraît. On est bien loin du simple "laissez ces gens vivre selon leurs coutumes ancestrales" : leur monde a été propulsé dans une nouvelle ère et il leur sera impossible de revenir en arrière.
Du coup, je suis un peu surpris par certaines remarques que je lis ici. Il me semble que la réalisatrice a une bonne distance avec son sujet et avec les gens qu'elle filme : elle est là sans "envahir le film", c'est sensible sans jamais être impudique et puissant sans jamais donner dans les effets de manche.spoiler: L'intro dans le show touristique (ce plan sur l'enfant !), la scène du prêcheur qui sermonne le village, l'enterrement du chef de clan sont des moments uniques et absolument bouleversants.
Bref, un docu qui nous emmène loin dans tous les sens du terme. C'est rare et c'est précieux.
Ce documentaire fait appel de façon très parcimonieuse à la voix off de la réalisatrice et on arrive très vite à regretter que cette voix off ne soit pas plus bavarde. En effet, si ce film a le grand mérite de fournir de nombreuses informations intéressantes aux spectateurs à condition qu’ils soient très attentifs et très concentrés, il a le défaut de souvent s’éparpiller et de manquer de clarté dans son discours. Pour être franc, on aurait souhaité une construction plus rigoureuse.
Dans les Highlands de Papouasie-Nouvelle-Guinée, il y a la face A, le côté folklore que viennent rechercher les touristes en allant à la rencontre des tribus et la face B, le côté sombre avec la compagnie ExxonMobil qui exploite le gaz naturel.
Céline Rouzet s’est intéressée aux tribus qui ont cédées leurs terres à la compagnie pétrolière et gazière américaine. Ils rêvaient de modernité, cette dernière leur avait promis, à grands renforts de biftons, d’arroser la région de millions, permettant ainsi la construction de routes, d’écoles, de maisons, d’un hôpital, de télécoms, … Il n’en sera rien.
La réalisatrice nous montre les deux faces de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec d’un côté des touristes tous plus crétins et naïfs les uns que les autres avec leurs appareils photos et caméscopes (on se croirait revenu à l'époque coloniale) en train d’immortaliser les Papous dans leurs tenues d'apparat lors de danses tribales et de l’autre, ces derniers qui se retrouvent exploités et traités comme des moins que rien. Face à eux ? Des politiciens véreux, des tribus rivales et l’une des multinationales les plus puissante de la planète.
« Si on donne tout à l'homme blanc, les noirs souffrent ».
Les promesses non tenues d’ExxonMobil, la détresse des uns, la pauvreté des autres, les tribus rivales qui s’entretuent pour obtenir les royalties, ce coin de paradis à l’autre bout du monde vit un enfer au quotidien. Tentant de survivre dans ce qui s’apparente à un "zoo humain", eux qui n’avaient rien demandé, se retrouvent dépossédés de leurs terres pour enrichir les autres.
Les images sont fortes certes, mais le film nous laisse comme un arrière-goût d’inachevé. La longue attente des tribus pour obtenir réparation (leurs royalties) se suivent et se ressemblent mais n’apportent au final pas grand-chose de plus. Tandis que la scène d’ouverture avec les Papous et les touristes, sans le moindre dialogue, avait le mérite d’être beaucoup plus percutante.
Beau documentaire qui met en perspective l'impact pluriel du mode de vie occidental sur les cultures "préservées". Presque sans commentaire : on constate amèrement l'autodestruction d'une société qui se perd elle-même... Egarée par les fausses promesses d'entreprises et de politiciens peu scrupuleux. Si le résultat "brut" résultant de la quasi-absence de commentaires donne surement de la force aux images : j'aurais souhaité bénéficier de + d'éclairages. Cela m'aurait surement permis de mieux comprendre les transitions qui m'ont parfois parues incohérentes.
Si tout est annoncé dans le résumé, cela ne dit rien d'un documentaire extrêmement bien écrit, réalisé et monté. Sans bavardage, sans démonstration, mais au contraire avec une grande finesse et une pudeur subtile, la réalisatrice nous met en face du cynisme d'un monde colonial et capitaliste qui utilise cruellement êtres humains et ressources sans apporter aucun développement réel...
avec des images saisissantes, la réalisatrice nous fait voir un monde bousculé agressé. Les images d'Epinal volent en éclat. La perte de ce qui fait une vie digne, voilà ce qui est montré. Bref de la très belle ouvrage.
des témoignages forts, recus au plus proche du quotidien de cette famille , qui denoncent une exploitation destructrice des territoires, des populations et des traditions . A voir absolument !
Ne manquez pas ce magnifique documentaire sur un sujet très peu traité au cinéma. La réalisatrice fait le portrait poignant de plusieurs familles papoues ravagées par l'appropriation de ses terres par le géant Exxon Mobil, avec beaucoup de pudeur et de sensibilité