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Olivier Barlet
299 abonnés
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5,0
Publiée le 26 janvier 2023
C'est une merveille d’originalité, de créativité, d’humour et d’émotion. La poésie est permanente dans ces improbables reconstitutions : souvenirs d’enfant des récits familiaux, tout y est déjanté et hyperbolique. Ce sont des traces émotionnelles qui sous les évocations de détails invraisemblables font mieux sentir la réalité du drame que ne l’aurait fait la classique représentation. Voix-off, humour et mise en lumière du dispositif d’animation maintiennent la distance nécessaire pour que ne soit pas gommée l’actualité des questions politiques posées par ce journal de migration.
"Interdit aux chiens et aux Italiens" primé à juste titre au festival animation d'Annecy et European Film Awards l'an dernier est un coup de cœur. En effet même si le récit est court (1h10), le réalisateur Alain Ughetto retrace d'une manière émouvante et captivante le parcours de ses grands parents italiens au début du XXème siècle jusqu'en 1960 environ dans une histoire qui aborde des thèmes riches et denses comme la première et la seconde guerre mondiale, le racisme, l'immigration, les liens familiaux dans un film qui bouleverse.
Je ne me lasse pas de voir les films d’animation de la qualité de celui-ci. Il est de la même veine que les films récents que sont, La traversée, Josep, ma famille afghane, Flee, les secrets de mon père…. Ce film d’animation réalisé à partir de sculpture en pate à modeler, reprend l’histoire de la famille du réalisateur, Alain Ughetto. Lutter contre la pauvreté et fuir un régime autoritaire vont rythmer la vie des grands parents et parents du réalisateur. La force de ce film est de conter ces destinées sans jamais tomber dans un misérabilisme, d’apporter des moments de poésie et d’humour malgré le sérieux du sujet. Je reste encore plus convaincu que l’animation permet de raconter et d’illustrer des propos avec plus d’intensité que ne pourrait avoir un film joué par des acteurs. Le voir c’est s’assurer de la qualité est au rendez-vous et de découvrir la malice du réalisateur, entre autres lorsqu’il se permet d’intervenir dans l’animation en se mettant en scène tout en dialoguant avec ses personnages.
Ce film est un ravissement ! Alain Ughetto reconstitue l'histoire de sa famille, depuis ses grands-parents quittant le Piémont, avec des marionnettes de pâte à modeler, tournée image par image. Un travail qui a pris 9 ans... Les drames et les joies de cette grande famille qui traversent deux conflits mondiaux et une guerre de colonisation sont restitués avec poésie dans de superbes décors. A noter : c'est Ariane Ascaride qui donne sa voix à la grand-mère. Du très grand cinéma d'animation.
C’est sur la technique de l’animation-volume que Alain Ughetto s’appuie pour relater l’arrivée des Italiens en France, chassés par le fascisme et la misère. C’est l’histoire de son grand père et de sa future épouse française, qui malgré les conditions d’accueil peu favorables vont faire leur petit bout de chemin en aidant grandement le pays à émerger . Le témoignage de plusieurs générations de migrants italiens qui courageusement ont affronté le travail pénible, la misère et la faim Mais le réalisateur à choisi un versant bien souvent très léger proche de celui de « La vie est belle », . Cette élégance qui masque la profondeur , cette vérité au-delà où l’humour façon E. Scola. ( Affreux sales et méchants ). La technique employée emprunte au réalisme du scénario très documenté une vivacité supplémentaire , une bizarrerie dans l’ordre des choses qui sur des figurines en argile , très simples, mais joliment sculptées, révèlent la complexité de notre monde. A voir absolument, dès le plus jeune âge ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Les grands-parents de Alain Ughetto sont originaires d’un petit village du Piémont. Ils ont émigré en France dans les années 30 après avoir été en butte au fascisme et à la misère. Le grand-père, Luigi, avait participé à la construction du tunnel du Simplon. En France, il a construit le barrage de Génissiat sur le Rhône. Avec des personnages en pâte à modeler, filmés en "stop motion", des morceaux de charbon, de sucre, des châtaignes et même sa propre main qu’on voit de temps en temps entrer dans le champ, le réalisateur de Jasmine raconte avec ironie leur histoire.
"Interdit aux chiens et aux Italiens" est un film d’animation attachant dont le titre et l’affiche donnent le ton : la tendresse nostalgique d’un roman familial de l’immigration italienne dans la France pas toujours accueillante du début du XXième siècle.
Il n’y a guère de reproches à faire à son réalisateur, dont on imagine volontiers l’investissement qu’il a mis dans cette oeuvre très personnelle, sinon peut-être celui de la bien-pensance. Les membres de sa famille sont parés de toutes les vertus au point de se réduire à des caricatures auxquelles il est difficile de s’attacher. Son autre défaut est paradoxal : à force de trop se focaliser sur l’histoire de ses seuls grands-parents, dont certains aspects ne présentent pas beaucoup d’intérêt, le film se prive de l’ambition plus vaste de raconter celle de l’immigration italienne en France au début du XXième siècle.
J’ai vu ce film au MK2 Beaubourg dans une salle archi comble le week-end dernier. Les parents étaient venus avec leurs enfants. J’ai eu l’impression que ceux-ci se dandinaient d’ennui sur leurs sièges. Car ce film – même s’il ne contient aucune scène de nature à choquer un jeune public – ne leur est clairement pas destiné. Quant aux parents, qu’ils aient ou pas une ascendance italienne dans laquelle ils se sont reconnus, se sont-ils aussi gentiment ennuyés ?
Un film très original par sa structure, un film aussi très touchant parce qu'il raconte l'histoire d'une famille d'immigrants italiens Bien qu'il s'agisse de marionnettes, on y croit et on est pris par l'histoire Une petite merveille de cinéma d'animation
Alain Ugheto raconte d'une façon originale et poétique son histoire familiale dans ce court film d'animation (1h10). De la pauvreté villageoise aux difficultés de l'émigration en passant par deux guerres mondiales, c'est une façon incarnée de raconter la terrible histoire européenne du début du XXe siècle. C'est humain, touchant et techniquement très bien fait.
Des hautes vallées piémontaises à Génissiat via l'histoire pauvre et migrante des guerres du Xxeme et les grands chantiers. Une pépite où l'animation modelée dialogue avec le narrateur demiurge.
Il peut arriver qu'on soit particulièrement sensible au sujet d'un film et que, in fine, on ne se sente pas enclin à le conseiller. C'est ce qui m'arrive avec "Interdit aux chiens et aux italiens", un film sur l'immigration italienne vers la France durant le 20ème siècle. Ce film d'animation raconte l'histoire de Luigi, le grand-père du réalisateur, telle que la raconte Cesira, sa femme. Luigi Ughetto, originaire de Ugheterra, un village du Piémont où tout le monde porte le même nom que le réalisateur, un grand-père que le réalisateur n'a pas connu et qui, face aux conditions économiques difficiles, à l'absence de travail sur place, a passé sa vie à aller de chantier en chantier en Suisse et en France, de l'autre côté des montagnes voisines. Conquête de la Lybie, Première guerre mondiale, fascisme, deuxième guerre mondiale, naissance de nombreux enfants dont Vincent, le père du réalisateur, Cesira (c'est la voix d'Ariane Ascaride qu'on entend) raconte le passé de la famille. Sujet très intéressant qui montre combien la contribution des immigrés venant d'Italie a été importante pour la construction des infrastructures de la France du 20ème siécle. Qui montre aussi la xénophobie que rencontraient régulièrement ces travailleurs venus d'ailleurs. Tourné selon la technique de l'animation en volume ou animation pas-à-pas, avec des figurines et divers objets rappelant la région d'origine de la famille Ughetto, ce film a tous les ingrédients pour m'être sympathique, sauf que le manque de souffle dont il fait preuve dans la conduite du récit a fait que l'ennui a fini par gagner la partie. Dommage !
Meilleur film d'animation européen aux Européen film award, prix du jury au festival d'Annecy....courrez voir ce bijou d'humour, de poésie, de tendresse, d'amour en famille ! (A partir de 10 ans)
Je suis ravi qu’Interdit aux Chiens et aux Italiens ait gagné non pas un mais deux prix ! Le soutien de la Fondation Gan et le prix du Jury du Festival International du Film d'Animation d'Annecy lui permettent de récompenser ce travail d’écriture original. À travers le passé mouvementé de ses ancêtres, Alain Ughetto nous retrace avec sincérité, une partie de l’histoire de la France et de l’Italie. On s’attache aux personnages, grâce à les designs rigolos, malgré les sujets durs abordés mais jamais de façon larmoyante. De plus, les passages un peu méta, où le narrateur interagit avec ses personnages, rajoute à l'originalité du film.
Il faut saluer les 9 ans de travail qui ont permis à ce petit bijou de poésie de voir le jour. On est replongés dans une période où la guerre, le travail physique et la mort rythment le quotidien, et ce avec beaucoup de délicatesse et de tendresse. Instructif et émouvant, c'est un film à voir absolument !
Présenté en compétition aux 35èmes RCC (Rencontres Cinématographiques de Cannes) ce qui est en soi une référence, compte-tenu du haut niveau de la sélection, ce film est plaisant, émouvant, instructif, même si par moments on n'est pas fier d'être français car il s'avère d'une grande véracité pas toujours à notre honneur ! En plus dans la forme il est très original, souvent drôle, on ne voit pas le temps passer ( c'était pourtant le 4ème film de la journée !)