"Je voulais raconter une histoire sur la vieille question aristotélicienne : qu’est-ce que l’amitié ? Pourquoi les amitiés se nouent-elles ? Par sympathie ? Par amour ? Par calcul ? Que se passe-t-il lorsque le rapport de force ne peut jamais être égal ? Et trouver dans ces personnages qui ont vécu au XIXe siècle quelque chose qui me touche aujourd’hui, au présent", explique Frauke Finsterwalder.
Si Sissi & moi s’inspire de la réalité historique, il reste un récit totalement fictif. "Je suis une conteuse, pas une historienne. Les deux personnages de mon film, Irma et Sissi, sont fictifs. Il en va de même pour les costumes, qui sont loin d’être historiquement exacts, et évidemment pour la bande sonore", affirme Frauke Finsterwalder. Ainsi, la chef costumière Tanja Hausner a délaissé les robes victoriennes pour privilégier des pantalons et des robes fluides qui permettent de bouger.
Historiquement, l’impératrice Élisabeth a souvent été décrite comme une femme dépressive et psychologiquement instable. "Mais cette vision témoigne d’un point de vue masculin et ennuyeux selon lequel une femme au caractère difficile ne peut qu’être malade", conteste la réalisatrice. "Dans mon film, Sissi est attachante, mais aussi manipulatrice, impitoyable et très vive d’esprit. C’est parfois terrible mais souvent drôle et sympathique".
Frauke Finsterwalder a écrit le rôle d'Irma pour Sandra Hüller, avec laquelle elle voulait travailler depuis longtemps : "C’est une actrice qui, comme aucune autre de sa génération, sait combiner l’horreur, la tristesse et l’humour dans son jeu, et ce, avec une auto-ironie impressionnante." La réalisatrice affirme que le film ne se serait pas fait si elle avait refusé le rôle.
Pour tous ses films, Frauke Finsterwalder a eu l'idée de départ à partir d'une chanson. Pour Sissi & moi, les chansons qui l'ont inspirée ont été intégrées dès le script dans le but de les utiliser dans le film, "en espérant qu’elles se marieraient bien avec les costumes plutôt modernes et l’aspect 16 mm brut du film, malgré l’époque à laquelle il se déroule". Elle précise : "Quand le monteur a choisi Glory Box de Portishead pour accompagner les images des premières scènes du film, j’ai su que c’était exactement ce qu’il fallait faire. Au début de ma réflexion sur le film, j’ai entendu la chanson à la radio par hasard et j’ai immédiatement vu Irma, sa relation avec sa mère et Sissi, la première scène du film, ainsi que l’évolution d’Irma dans le film."