Après une décennie de films horribles (à l’exception de Seul sur Mars), Ridley Scott nous revient cette année en grande forme. Après Le Dernier Duel (que j’ai adoré), je m’attaque à son nouveau film, House of Gucci, qui retrace le tournant emprunté par la famille Gucci à la fin des années 70. Et c’est un très bon film.
Cette histoire familiale tragique nous offre un casting magistral dans lequel chacun des acteurs a su saisir l’ambiguïté de son personnage.
Commençons par Lady Gaga, absolument magnifique dans le rôle de Patrizia Reggiani (qu’elle est belle en brune italienne), c’est elle qui déclenche toute l’intrigue, et qui finira éclaboussé par sa propre ambition. Elle est parfaite dans le rôle, même si par moments elle trahit son manque d’expérience, elle compense par son investissement. Ridley lui faisant jouer une femme au moins aussi excentrique qu’elle, elle n’a dû avoir aucun mal à se glisser dans la peau du personnage (note : j’ai l’impression que son poids n’arrêtait de varier au cours du film).
Adam Driver confirme une nouvelle fois qu’il est un grand acteur, il sait choisir ses films, et a désormais incarné un panel de personnages variés, nous démontrant une fois de plus ses talents. Il campe à merveille un Maurizio Gucci, innocent et candide, qui finira noyé dans l’ambition et l’hédonisme.
Le reste du casting est excellent, c’est un plaisir de revoir un Al Pacino au top de sa forme. Jeremy Irons est impeccable, et le personnage truculent de Paolo Gucci est à mourir de rire, je n’avais même pas reconnu Jared Leto sous les traits du personnage.
Seule Paola Franchi, joué par Camille Cottin, manque de développement, et Pina Auriemma, joué par Salma Hayek, semble tout droit sortie d’un film de Tim Burton.
House of Gucci nous plonge dans la vacuité du monde de la haute couture. C’est une satire sur l’opulence, au ton ironique et sarcastique, qui m’a déclenché plusieurs rires.
La réalisation, bien qu’elle aurait pu être plus approfondie, sert le propos. Finalement, au vu des thèmes sous-jacents, et du possible choix musical (traité de manière basique ici), House of Gucci aurait pu être un grand film de Scorsese. Mais c’est un autre grand, Ridley Scott le versatile, qui s’en est emparé.
Son immense carrière lui aura fait toucher à tous les genres. Si House of Gucci ne s’élève pas au sommet de sa filmographie (car ses chefs-d’œuvre sont la crème de la crème : Alien, Thelma & Louise, Gladiator pour ne citer qu’eux), on peut facilement le classer dans ses très bons films.
En somme, je vous recommande de foncer voir ce long métrage, au casting parfait et à l’histoire passionnante, je vais commander de ce pas le livre dont le film est adapté pour reprendre une dose de Gucci.