Nicky Murphy travaillait comme monteur à Melbourne. A 23 ans, il décide de partir pour Paris. A ce moment, il s'est rendu compte que l’énergie que l’on a au tout début de la vingtaine devait être préservée via le cinéma. Il se rappelle : "J’ai transposé les idées, les gens et les sentiments associés à l’âge de mes 20 ans dans un scénario, composé essentiellement de notes concernant le montage, réparties sur 80 pages. Ma partenaire Zeïna Thiboult est devenue productrice et nous avons fait le grand saut ensemble afin de réaliser notre premier long métrage, sans aucun budget."
Génération rebelle (1993) et Clerks (1994) ont été les deux principales sources d'inspiration de Nicky Murphy pour Leatherdaddy.
Les éléments du plateau et les costumes de Leatherdaddy ont été fournis par des sponsors, tandis que le casting et l’équipe du tournage ont travaillé sur la base du volontariat. Nicky Murphy a fait le montage du film et produit la bande-son originale avec des amis. Le budget total de Leatherdaddy n’a pas excédé 10 000 euros.
Pour Nicky Murphy, Leatherdaddy est un film très caricatural. La fête constitue un microcosme dans lequel évolue une génération. Le réalisateur note : "Sous couvert des couleurs vibrantes de la soirée, le film évoque, à travers différentes teintes, l'obscurité dans laquelle baigne cette période de changement. Je souhaite qu’il donne avant tout une image de la société, originale, sincère et humaine."
Leatherdaddy est un film expérimental déguisé en comédie dramatique ou un film qui raconte le passage à l’âge adulte sous un prisme déformé. Nicky Murphy confie : "Afin de rendre compte des aspects réalistes dans un univers décalé, Leatherdaddy utilise les codes de la comédie, atténuant ainsi les moments plus sombres. En même temps, il emploie des effets dramatiques pour contrebalancer les scènes humoristiques et fondre l’ensemble au moyen d’un montage au rythme original. Le film traite du sentiment qui accompagne le fait d’avoir 20 ans et son sujet principal est la fête. Je veux que les gens quittent la salle avec la sensation de quitter une fête."