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    Selon La Police
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Selon La Police" et de son tournage !

    Se documenter

    Frédéric Videau a commencé par se documenter pendant quatre mois en consultant une bibliographie d’une quarantaine de livres, allant du témoignage au plaidoyer pro domo du syndicat le plus à droite qui puisse exister, en passant par des ouvrages sur la sociologie de la police. Le metteur en scène explique :

    "J’ai lu et annoté méthodiquement, et j’ai vu et revu des documentaires ou des fictions, français ou étrangers, sans oublier les reportages en immersion dont nous abreuvent les chaînes de la TNT. Et surtout, je suis allé au contact de flics dans la rue, au hasard, des flics en patrouille ou entrant et sortant des commissariats."

    "J’ai tenté d’établir le contact sans rien leur dissimuler de mon projet. J’ai parfois été mal reçu (les jeunes flics étaient les plus méfiants), mais tous ou presque finissaient par me parler. Ils en avaient envie. Ensuite, je me suis posé et j’ai noté ce qu’ils m’avaient lâché. Certaines répliques du film en sont la transcription au mot près."

    Note d'intention du cinéaste

    « Dis-moi quelle police tu as, je te dirai dans quelle société tu vis. » La question de la police, en France, aujourd’hui, est si fondamentale qu’on ne peut l’abandonner aux seuls responsables politiques. On voit déjà où ça nous mène. Chaque citoyen, quelles que soient ses opinions, doit s’en emparer. C’est ce que j’ai essayé de faire avec ce film, avec toutes les ressources de la fiction et du cinéma."

    Le choix Patrick d’Assumçao

    Frédéric Videau a choisi Patrick d’Assumçao dans la peau du personnage principal en voyant L'Inconnu du lac dans lequel l'acteur joue l'étrange Henri, récemment quitté par sa femme. Une prestation qui lui a valu un double prix d’interprétation au Festival Jean Carmet de Moulins et une nomination pour le César du meilleur second rôle. Le cinéaste explique :

    "Il a une forme de minéralité qui me touche beaucoup ; il incarne l’idée que le réel est inépuisable. C’est pour ça qu’il fallait que la lumière qui tombe sur lui ait de la profondeur. Je l’ai dit, Ping-Pong est le père de tout le monde dans le film. Il fallait quelqu’un de la trempe de Patrick pour réussir à le jouer."

    "Flics de rue"

    Les policiers du film ont pour point commun d'être des "flics de rue", qui ne sont pas rattachés à des brigades spécialisées (Stups, Banditisme, Mœurs, CRS, etc.). Frédéric Videau précise : "Ce sont ces flics-là qui m’intéressaient, celles et ceux qui battent le pavé, qui sont là pour patrouiller, pour venir en aide a gens ; celles et ceux qui forment la police de voie publique, la VP, comme ils disent, qu’on désignait autrefois par cette expression : Police Secours, ou 17."

    "L’aventure du film était là : faire de chacun de ces flics un sujet, avec un visage, un nom, une histoire, et examiner ce que le métier de flic, tel qu’ils l’exercent, ou sont obligés de l’exercer, fait de chacun d’eux, en fonction de ce qu’il est."

    Couleurs froides

    Frédéric Videau et la directrice de la photographie Céline Bozon ont opté pour des tons froids à l’intérieur du commissariat, "dans ce refuge où rien ne peut arriver aux flics barricadés, et des tons chauds au dehors. Là aussi, trois impératifs m’habitent : suspension, tension, élan", précise le metteur en scène.

    Exigence éthique

    Frédéric Videau a commencé à écrire le film en 2017, alors qu'il sentait que quelque chose allait mal dans notre société. Il confie : "Par le truchement de ce corps social, et pas n’importe lequel, puisqu’il est dépositaire de la force publique, et donc armé, j’interroge le monde dans lequel je vis. Je n’ai rien inventé."

    "Le roman noir, américain ou autre, a toujours été un instrument de critique sociale, c’est-à-dire d’examen sans fard de la société à une époque donnée. C’est pareil pour les films de flics. Et Selon la police en est un."

    "Le pouvoir politique en France, et ça ne date pas d’hier, s’acharne à anonymiser les flics pour en faire une masse indistincte, sans visage et sans nom, si ce n’est celui de FDO (Forces De l’Ordre), facile à manipuler. Individuer ces femmes et ces hommes ne constituait pas seulement une nécessité scénaristique, c’était d’abord et avant tout une exigence éthique et politique."

    Simon Abkarian policier

    A noter la présence du charismatique Simon Abkarian dans la peau d'un policier, un acteur habitué à jouer les gangsters chevronnés comme en témoignent, entre autres, ses prestations dans De force et la série Les Beaux mecs.

    Dernier film

    Selon La Police marque la dernière apparition de Jean-François Stévenin, décédé le 27 juillet 2021. "Ma seule consolation, c’est que j’ai pu lui montrer le film. Je me souviens encore de son arrivée devant la salle où le film était projeté, en perfecto, santiags et bagues aux doigts, tel un rocker céleste...", confie Frédéric Videau.

    Pourquoi Toulouse ?

    Lorsqu'il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy s'était rendu dans un commissariat de Toulouse pour expliquer qu’il a décidé de mettre fin à la tentative, initiée par Jean-Pierre Chevènement sous le gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin, de police de proximité (qui visait à retisser le lien brisé entre la population et la police). Frédéric Videau se rappelle :

    "L’idée était simple : la population voyait les mêmes flics arpenter les mêmes rues tous les jours, pouvait s’adresser à eux, ces flics avaient un visage et un nom, et ils n’étaient pas là pour intimider ou réprimer. C’est ce que raconte Tristan à sa fille et c’est de là que Ping-Pong tire son surnom."

    "On ne saura jamais si la pol-prox aurait pu marcher, même si elle avait produit des premiers résultats encourageants, mais une chose est sûre, les pouvoirs successifs se sont ensuite cyniquement servis de la police pour museler la population et on voit aujourd’hui ce que ça donne : d’un côté des flics qui cognent dès que ça résiste, et de l’autre des gens qui ciblent des flics isolés pour passer leur hargne ou leur hurlent d’aller se suicider."

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