Salut, permettez-moi de partager un point de vue différent, mais tout aussi passionné aux personnes qui n'auraient pas compris Joker 2.
Contrairement à une grande partie des critiques négatives, je crois que passer à côté de Joker 2 c’est passer à côté d’une œuvre qui va bien au-delà du visible. Oui, il n’y a que deux décors principaux, l’asile et le tribunal. Oui, le film semble lent, sans action, presque immobile. Mais justement, c’est là où réside sa force. Le cinéma ne se réduit pas à ce que l’on voit, mais à ce que l’on ressent, ce que l’on perçoit. Ce film nous plonge au cœur d’une descente aux enfers, celle d'Arthur Fleck, bien avant de devenir le Joker, et explore la lutte intérieure d’un homme perdu entre sa propre humanité et l’ombre monstrueuse qu’il incarne malgré lui.
Joker 2 ne glorifie pas la naissance d’un anti-héros, mais expose la chute tragique d’un homme piégé entre les attentes d’un monde qui le rejette et sa propre quête de sens. Ce n’est pas un film sur le Joker, c’est un film sur Arthur Fleck, un être humain dont la fragilité et la maladie mentale sont incomprises, même face à un tribunal qui refuse de le voir tel qu'il est. Et c’est justement cette incompréhension qui le pousse à embrasser le rôle que la société lui a imposé, celui d’un monstre.
La folie à deux, ici, n’est pas celle d’une romance destructrice entre Harley Quinn et le Joker, mais celle d’un homme en guerre contre lui-même. Le film nous montre que derrière le masque du Joker se cache une âme brisée, un homme qui ne sait plus où se placer, ni comment exister en dehors du symbole qu’il est devenu malgré lui. Quand la société ne vous voit plus qu’à travers le prisme d’un rôle, que reste-t-il, si ce n’est de s’y abandonner ?
La renaissance du Joker, c’est celle d’un être qui, en cherchant désespérément à être compris et accepté, réalise que c’est justement le monde qui le pousse dans cet abîme. À travers le regard fasciné, apeuré, mais enfin attentif des autres, Arthur comprend que ce n’est plus lui qui dicte son destin, mais l’icône qu’il incarne. Le Joker, malgré lui, devient une légende, et dans cette légende, l’homme disparaît.
C’est une tragédie moderne, où la déconstruction de l’identité mène à une reconstruction terrifiante, celle d’un symbole qui n’appartient plus à l’individu, mais à la foule.
Bien que ce n'était pas pour plusieurs, ce que vous attendiez, j'espère que vous ne nierez pas le sens de ce film, que je vous offre sur un plateau aujourd'hui. Et n'oubliez pas.. On peut rater son film, mais pas sa morale. (attendez..)