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Chère Léa, c’est entre autres une ambiance de bar de quartier sur toute une journée, des rencontres, des impromptus, des humains, des mecs en joggings menaçants à 09H30, des canapés à déménager à 10H00, comme autant d’histoires et de romans. Jonas fait du bistrot son bureau, son QG. Il arrive avec son amour, ses lettres, son téléphone pas chargé, ses galères de boulot. Ce véritable petit théâtre, il va avoir un mal fou à le quitter, métaphore du mal fou à quitter Léa. Le huis-clos s’installe doucettement, avec élégance et humanité. Dans la douceur d’un partage d’intimité et de désespoir avec des inconnus.
Dans Chère Léa, on cherche, on quitte, on se libère, on s’ancre ailleurs. C’est un décryptage de la tyrannie des sentiments et d’une constante valse amoureuse. Sont ici ébauchés le droit au bonheur, sans le faire exploser inconsciemment et cette complexité folle d’être à soi en se donnant à l’autre.
Au final, Chère Léa, sans prétention particulière est juste une tranche de vie dans un moment singulier, qui est tout sauf une comédie légère, sans revêtir pour autant les atours de la tragédie d’auteur. Il y a comme une élégance à ne pas choisir, et le moment sans être révolutionnaire est subtil et délicat.