Si, sur le papier, le synopsis de Pig peut laisser penser qu’il s’agit d’un énième film d’action à la John Wick, Michael Sarnoski a opté pour une approche minimaliste. Le réalisateur explique : "Il est clair que certaines sociétés de production auraient aimé que le scénario comporte plus d’action, mais j’ai préféré ne pas chercher à les satisfaire. J’ai laissé mon scénario trouver les bonnes personnes, que ce soit les producteurs, les acteurs ou le chef opérateur. Tous ces gens se sont intéressés au projet qui a fini par leur devenir cher. De fait, je ne dirais pas que la nature du script a été une cause de problèmes pour trouver des financements, car nous avons eu la chance de tomber sur les bonnes personnes."
Michael Sarnoski a eu l’idée du scénario en partant de l'image d’un homme cherchant des truffes dans les bois. Il y a ensuite ajouté la thématique de la famille, notamment la relations père/fils : "Tout a commencé par l’image de Rob, un homme d’âge mûr qui cherche des truffes dans la forêt. Ensuite, le personnage d’Amir s’est ajouté à cette idée et il m’a semblé naturel d’étudier sa personnalité. Tout cela s’est fait de manière un peu inconsciente, même si je reconnais volontiers que mon expérience a sûrement contribué à l’importance prise par cette thématique dans le film. Mais j’ai surtout suivi mon instinct."
Pig a été tourné en seulement vingt jours en décors réels, à l’exception du cabanon qui a été construit dans les bois. Le metteur en scène précise au sujet de l'éclairage : "On a bien sûr utilisé des sources naturelles, notamment dans les passages tournés en extérieur, mais c’est avant tout le talent du directeur de la photographie Patrick Scola qui vous pousse à croire que tout a été filmé naturellement. C’est pourtant quelque chose de très difficile à accomplir lors d’un tournage, surtout avec un budget aussi réduit que le nôtre. Mais Patrick peut fabriquer la lumière tout en donnant l’impression que rien n’a été travaillé. Et il a dû se contenter d’un matériel d’éclairage plutôt limité."
Michael Sarnoski a choisi Portland comme cadre spatial de Pig, car il s'agit d'une ville où l’on trouve des truffes. C’est même l’un des endroits existants les plus réputés à ce sujet. Il développe : "Portland est une ville très vibrante même si je dois reconnaître que je n’y suis allé qu’après avoir fini le premier jet du scénario. Je suis originaire du Wisconsin et je suis parti vivre ensuite à Los Angeles, mais ces deux endroits entretiennent des similitudes avec Portland : c’est une ville d’artistes dans laquelle on retrouve néanmoins le côté un peu familial du Midwest. J’aimais vraiment cet aspect de la ville, car je pouvais m’y identifier, à tel point que je trouvais logique d’y situer l’intrigue de Pig."
Le cochon utilisé dans Pig n'a eu que trois jours d'entraînement (compte tenu du budget serré du film qui ne permettait pas à l'équipe de tournage de se payer les services d'un dresseur sur une période plus longue) et a mordu Nicolas Cage à plusieurs reprises !
Michael Sarnoski a étudié l’art et le cinéma à l’université de Yale. Il a monté et produit le court métrage documentaire The Testimony acquis par Netflix et présélectionné aux Oscars 2016. Il a coécrit, réalisé et monté le court Love of the Dead, coécrit et monté The Other Side, et coécrit, coréalisé, monté et produit le court That. Il a aussi coécrit, coréalisé, éclairé, monté et coproduit le court Fight Night Legacy, puis coécrit, coréalisé, monté et coproduit les trois épisodes de la série du même nom qui en a été tirée. Pour la télévision, il a écrit, coréalisé et monté les cinq épisodes de la série Olympia, dont il a été producteur exécutif. Pig est son premier long métrage.
Si Pig évoque un certain pan du cinéma américain des années 1970, Michael Sarnoski n'a pas cherché à s'inspirer ou rendre hommage au Nouvel Hollywood. Il note : "Si vous concevez volontairement un film pour qu’il soit singulier alors vous courrez le risque que le résultat paraisse forcé. On a donc fait tout le contraire : on s’est reposés sur les épaules du protagoniste et la structure du script pour raconter une histoire de la façon la plus honnête possible. Si le film peut sembler un peu singulier pour certains spectateurs alors tant mieux, mais ce n’est absolument pas volontaire. Pour ce qui est des réalisateurs qui m’ont influencé, je dirais les Frères Coen ou Jim Jarmusch."