Wonder Boy raconte l’histoire d’Olivier Rousteing, le designer de chez Balmain. Avec la réalisatrice Anissa Bonnefont, ils sont partis à la recherche de ses origines, puisque c’est un enfant qui vient de l’ASE et qui est né sous X dans les années 80. "Il n’était jamais allé ouvrir son dossier, alors nous avons pris ce chemin ensemble, celui de sa maman biologique. Autour de cet environnement, on retrouve également la magie et la beauté de ses créations, de la mode, de son travail, puisque c’est un travailleur acharné. On a donc oscillé entre ces deux sphères, entre deux mondes extrêmement différents, qui sont vraiment les deux univers d’Olivier."
Entreprendre cette recherche, ce voyage biologique, était pour Olivier Rousteing une façon de se découvrir, de comprendre la vie qu'il mène aujourd’hui. "Mon succès aussi repose sur ma biologie et sur mon passé. Je suis quelqu’un qui regarde beaucoup vers le futur, mais j’ai réalisé qu’afin de pouvoir le comprendre, j’avais besoin de comprendre mon passé. J’ai donc eu besoin de ce documentaire aussi bien professionnellement que personnellement."
Olivier Rousteing et la cinéaste Anissa Bonnefont se sont rencontrés vraiment par hasard. "Nous avons plus ou moins une histoire commune. Je ne viens pas de l’ASE mais j’ai été abandonnée par mon père dès mon plus jeune âge, je suis allée le rechercher quand j’avais vingt ans. On a tout de suite abordé ce sujet avec Olivier, cette rencontre par rapport aux origines, à l’abandon, à la quête, au besoin de comprendre qui nous sommes vraiment, afin de se retrouver pour savoir où on veut aller. C’est donc ce qui nous a liés et qui a fait que nous sommes partis ensemble dans cette aventure", explique la réalisatrice.
Pendant ce tournage il y a eu plusieurs souvenirs assez marquants : "Je pense tout particulièrement au moment de la découverte de l’adoption à l’ASE (Aide sociale à l’Enfance, anciennement DASS). C’était un moment très impressionnant, j’ai fondu en larmes devant la caméra. À ce moment-là, je me suis rendu compte que le caméraman était devenu spectateur, Anissa Bonnefont devenait également spectatrice. Elle s’éloignait de son rôle de réalisatrice. Elle a vécu cette émotion comme un témoin qui serait en train de regarder un documentaire alors qu’elle était au même moment dans un processus de création. C’était vraiment éprouvant", confie Olivier Rousteing.