"Knock at the Cabin", réalisé par M. Night Shyamalan, est un film qui s'attaque avec audace au genre du thriller apocalyptique, mais dont l'impact est atténué par une exécution qui manque parfois de finesse et de subtilité. Le film mérite une note mitigée de 3/5, reflétant un sentiment partagé entre appréciation et déception.
Le long-métrage puise dans le roman "The Cabin at the End of the World" de Paul G. Tremblay pour construire une atmosphère claustrophobique et une tension palpable. La force du film réside dans sa capacité à jouer avec l'anxiété collective entourant la fin du monde. La prémisse est intrigante : une famille isolée dans une cabane, confrontée à l'ultimatum de prévenir l'Apocalypse en commettant un sacrifice inimaginable. Le décor est bien planté pour un thriller psychologique captivant.
Dave Bautista, dans le rôle de Léonard, livre une performance remarquable, alliant présence intimidante et nuances émotionnelles. Jonathan Groff et Ben Aldridge, en tant que couple Eric et Andrew, apportent de la profondeur à leurs personnages, créant une dynamique familiale touchante avec la jeune Wen, jouée avec sensibilité par Kristen Cui.
Cependant, malgré ces performances solides, "Knock at the Cabin" trébuche dans son exécution. La mise en scène de Shyamalan, connue pour son penchant pour le suspense et les rebondissements, semble ici hésiter entre une approche intimiste et l'ampleur cataclysmique requise par le récit. Le film, malgré des moments de tension réussis, peine à maintenir une cohérence tonale, fluctuant entre l'horreur psychologique et une sorte de mélodrame.
Le scénario, adapté par Shyamalan, Steve Desmond et Michael Sherman, propose des dialogues qui, bien que porteurs de thématiques profondes, manquent parfois de naturel, rendant certaines interactions entre les personnages peu convaincantes. De plus, le rythme inégal et certains choix narratifs contestables font que le spectateur peut se retrouver perplexe, notamment face aux décisions des personnages et à l'interprétation parfois littérale de l'apocalypse.
La direction artistique et les décors créent un huis clos efficace, mais le film peine à transcender les clichés du genre. La musique d'Herdís Stefánsdóttir, bien que fonctionnelle, ne parvient pas à imprimer la marque indélébile souvent présente dans les œuvres antérieures de Shyamalan.
En somme, "Knock at the Cabin" est un film qui promet plus qu'il ne livre. Il captive par moments grâce à une tension bien construite et une réflexion sur le sacrifice et la foi, mais il se laisse parfois submerger par des défauts de réalisation et un manque de subtilité dans le traitement de ses thèmes. En résulte un sentiment d'inachevé qui ne rend pas entièrement justice à la richesse potentielle de son matériel source. Une note de 3/5 paraît donc justifiée pour ce film qui, bien qu'ambitieux, ne parvient pas à réaliser pleinement son potentiel.