La première chose qu'on se dit en regardant le film, c'est "Mon Dieu, c'est quoi ce bordel? Elle n'est pas bien dans sa tête", puis "ça va être long", puis on a envie de fermer les yeux car ça tourne au film d'horreur, puis ça tourne à "je ne l'avais pas vu venir", et enfin on se dit qu'on a quand même vu un ovni qui nous a fait vivre de sacrés expériences et bien fait réfléchir.
La première phase est très intrigante,
un long travelling d'exposition qui nous fait découvrir une scène délirante et sexy où des femmes se déhanchent au milieu de voitures de luxe.
On ne comprend pas trop, on attend la suite. Et là il y a la fécondation d'une voiture avec l'héroïne. Bon j'avoue que là, il me manque une petite case, j'ai pas trop compris. Mais enfin la femme tombe enceinte, et déjà bien timbrée, elle entre dans une folie mortifère, et se met à tuer tout ce qui bouge.
Une fois en cavale, elle se transforme en un jeune garçon porté disparu depuis des années et entame sa transformation/rédemption sous l'apparence d'un homme. Elle se fait adopter par un homme joué par Vincent Lindon, tout autant fêlé. Pas beaucoup de trace d'humanité dans tout le film. Il se fout de qui elle est du moment qu'il retrouve son fils.
Niveau psychologie, on est déjà très très loin. Il faut savoir que l'héroïne est muette et qu'on ne comprend rien à ce que dit Vincent Lindon. Alors pour le coup, bien étonné de lire les critiques qui disent qu'il est impressionnant dans ce rôle. En tout cas, il prend beaucoup de stéroïdes, se pique tous les jours et prend l'air malheureux. A noter le travail des couleurs, à mesure que les personnages se transforment. Il y a aussi beaucoup de scènes de danse, assez abstraites, mais qui témoignent des mutations des uns et des autres. On est dans un monde complètement fantasmé, un univers fantasmagorique, qui ne colle en rien avec le monde réel.
Mais la rédemption des personnages principaux par un amour qu'on croyait impossible, redonne un peu d'humanité à la toute fin de cette histoire avec des airs d'opéra qui donnent un air mythologique à l'ensemble.
Après une nuit de réflexion, je comprends le message sur le transhumanisme, la transidentité, la solitude de deux êtres qui se transforme en amour. Mais il faut accepter de ne pas saisir grand chose de cette transformation, ce que j'ai un petit peu de mal. C'est un cinéma porté sur les sensations, dans lequel le corps dans tous ses états, a une place prépondérante. Il est porté par une réalisation très stylisée, dont plusieurs scène restent en mémoire.