J'attendais ce "Titane" avec impatience, après avoir vu plusieurs fois l'excellent "Grave". Je ressors de la projection avec l'impression d'avoir vu 2 courts-métrages inégaux réunis en 1 seul film.
La première partie (que j'ai préféré), ne souffre d'aucun temps mort ni d'aucune longueur : ça file à toute vitesse, c'est cru, violent et malsain. Un mélange entre un récit d'initiation érotisé et un slasher movie, ambiance tuning, néons et grosses cylindrées. J'ai adoré la présence de Garance Marillier, toujours très juste dans son jeu (PS: à l'écoute du prénom "Justine", clin d'oeil évident à "Grave", j'ai même espéré un moment qu'il s'agissait du même personnage, comme si Julia Ducournau inscrivait ses films dans le même univers "étendu", et qu'on saurait donc ce qu'il est advenu de Justine. Hélas pour moi, ce n'est pas le cas).
La deuxième partie du film, plus lente, plus intime, met en scène les esprits torturés et les corps en souffrance d'Agathe Rousselle et de Vincent Lindon. Les deux acteurs livrent une prestation incroyable de justesse, de sensibilité, de profondeur, bref ils sont impressionnants.
Malheureusement, plus on se rapprochait de la fin, et moins je parvenais à comprendre le fond. J'imagine que comme Grave il faut distinguer deux niveaux de lecture, entre ce qui se passe à l'écran et l'allégorie sous-jacente, mais pour Titane je n'ai pas réussi à saisir le "sous-texte". Je suis donc arrivé devant le générique de fin cramponné à mon siège, remué par ce que je venais de voir, mais perdu et perplexe, faute d'en comprendre le sens.
Simple film fantastique, ou allégorie ? Je ne sais pas. Quoiqu'il en soit un film puissant, une expérience visuelle, sonore (une BO impeccable), mais pas facile d'accès.
Mention spéciale à Agathe Rousselle, dont j'ai lu qu'il s'agissait du premier long-métrage, elle crève l'écran, habitée par son personnage pour lequel elle se dévoue corps et âme. Elle est sublime dans tous les sens du terme.