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Acidus
736 abonnés
3 721 critiques
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3,0
Publiée le 13 mars 2023
Les superstitions au coeur de ce long métrage saoudien. "Tu mourras à 20 ans" vaut surtout pour ses qualités plastiques. La mise en scène y est soignée et la photographie sublime. Le scénario manque, lui, d'un peu de consistance. L'ensemble est mignon mais d'un intérêt inégal. On est plus ému face à la beauté des paysages que face à l'histoire de ce jeune homme frappé de malédiction. Un film qui mérite le coup d'oeil ne serait-ce que par son origine soudanaise, peu commune par chez nous.
Merveilleux film, le septième film originaire du Soudan, d'un réalisateur humble, intelligent, élégant, maniant si bien le cadre, la lumière, les couleurs. Le scénario est aussi très travaillé, formidable. Un moment de grâce absolue !
Dans un village soudanais, Muzamil est prédestiné dès sa naissance à mourir à 20 ans. Le film suit l'enfance puis l'adolescence de Muzamil, prisonnier à la fois par la perspective de sa mort annoncée et par l'isolement de son village. Son père fuit très vite, ne pouvant partager ce double enfermement. Il est donc essentiellement entouré de femmes, mais son oncle, irrespectueux de la religion, revient au village et lui fait entrevoir un "ailleurs"... Très belles images, portraits superbes mais aussi scènes de groupe envoûtantes -notamment des séances de rites soufi-. Rythme parfois un peu exaspérant, à la mesure du double enfermement du héros et nous imprégnant de l'approche de la date fatale... Tous les personnages de cette fable sont très crédibles, filmés de façon réaliste avec une belle finesse psychologique. Ils attirent l'empathie. Aperçu très intéressant de la culture soufie, si éloignée des cultures musulmanes chiite ou waabiste qui font la Une... Phrase retenue du film à propos du péché (dans la bouche de l'oncle) : une page apparaît d'autant plus blanche qu'elle est tâchée d'encre...
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18 103 critiques
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4,0
Publiée le 15 août 2021
La mort influence la vie dans Tu mourras à 20 ans qui est le huitième film seulement de l'histoire du cinéma soudanais. Aussi hallucinant que cela puisse paraître ce drame social met en lumière l'existence de superstitions et d'une foi aveugle dans les racines de la civilisation dans ce pays africain qu'est le Soudan où un enfant né il y a quelques jours à peine est considéré comme maudit par un sois disant messager de Dieu qui lui prédit qu'il mourra le jour de ses 20 ans. La mère de l'enfant avec ses yeux baissés et sans le soutien de son mari timide se charge de s'occuper de son fils et de compter les jours jusqu'à sa mort ce qui l'inquiète énormément. Le film dans son volet sur le passage à l'âge adulte nous entraîne dans la lutte de ce jeune garçon qui est exclu car la superstition laisse les gens faire germer l'idée de sa mort comme l'idée d'une naissance maudite. Le garçon vit comme si la mort l'attendait se demandant même si sa mort sera par noyade et si le temps qu'il a passé dans le ventre de sa mère sera compté. C'est tellement puissant que l'on reste bouche bée devant certaines séquences que ce soit lorsque sa mère va gribouiller sur un mur à la fin d'une semaine que son fils a vécu une semaine de plus (car elle n'a pas de calendrier) ou le moment où ses amis lui demandent de mourir plus tôt parce qu'il va mourir de toute façon ou encore lorsque son entourage pense que mémoriser le livre saint est mieux que d'apprendre les mathématiques. Un peu lent par endroits mais toujours magnifique Tu mourras à 20 ans est un film à voir absolument parce que le Soudan a des histoires à raconter et qu'il a besoin que les gens les entendent et les regardent...
Pour le témoignage des superstitions d une Afrique profonde, ce film constitue une immersion également intéressante, c est intimiste et sensible. Après ça ... des longueurs et un scénario sans grand intérêt... il faut tenir jusqu'au bout, la question des 20 ans y arrive mais ça reste long mais long ... on peut rester indulgent c est un autre regard.
Une critique de la foi aveugle et outrancière, des prophéties religieuses au cœur d'un village reculé d'Afrique du Nord. Au delà de la thématique, de l'immersion, se joue alors un drame familial. Mais le doux rythme et le manque d'enjeux, de consistance du récit ne permettent pas à susciter un intérêt fort et constant. De plus le final nous laisse quoi.
Film statique, tourné avec peu de moyens, mais qui recèle la magie de voyager dans une ambiance différente. L'un des huit films du patrimoine soudanais! Complète le documentaire Talking about trees. L'amour du cinéma est universel, cultivé ici par le marginal Souleiman, substitut au père expatrié du jeune Muzamil. DVD mai 2021
Un adolescent soudanais vit avec le poids d’une malédiction qui l’empêche de s’émanciper. Une fable exotique touchante sur le poids des traditions pesant sur le quotidien des populations rurales africaines, à la mise en scène séduisante mais desservi par un récit un peu trop contemplatif pour en être complètement captivant.
Un portrait poignant d'une Afrique déchirée entre traditions séculaires et d'une jeunesse éprise de liberté. Attachant, parfois dérangeant mais toujours sincère, "Tu mourras à un 20 ans" est un bel hommage à ce Continent trop souvent absent de notre catalogue cinématographique. N'en reste néanmoins une "patte" à affiner pour gagner en consistance, et par delà donc transmettre plus efficacement le message à nos préjugés d'occident aux.
T'as 8 ans, tu comprends que les sorciers ont dit que tu devais mourir à 20 ans. Tout le monde en est certain, tu vas mourir à 20 ans. beau fond d'où la vie émerge en beauté.
A peine né le jeune Muzamil est victime d'une malédiction qui le prédestine à mourir à l'âge de 20 ans. Comme beaucoup de victimes de la révolution soudanaise à qui ce film est dédié. Allégorie d'un pays aux conflits meurtriers permanents où arriver à l'âge adulte est déjà une fin en soi, ce film questionne également la notion de Destin, fondamentale dans l'Islam, si tout est déjà écrit d'avance à quoi sert-il de vivre? Bénéficiant d'une cinématographie remarquable cette œuvre n'est que la huitième produite au Soudan depuis l'invention du cinéma, rien que pour cela elle vaut qu'on s'y attarde.
Après "Talking about trees", voici un nouveau film soudanais de très bonne qualité. Muzamil est destiné à mourir à l'âge de 20 ans par le chef de son village et l'on va voir l'influence de cette prédiction rejaillir sur l'enfant puis l'adolescent. "Tu mourras à 20 ans" est un film très engagé sur le poids de la religion et des traditions chez ces villageois. C'est intéressant également d'avoir le point de vue de l'homme considéré comme non fréquentable, Suleiman, qui va remettre en question les certitudes acquises par le jeune Muzamil auprès de l'imam du village. Une réussite pour le premier film du réalisateur Amjad Abu Alala.
Un incident funeste intervenu au cours d'une cérémonie religieuse laisse augurer, peu après sa naissance, la mort à vingt ans du jeune Muzamil. Son père, ne supportant pas cet augure, abandonne le foyer laissant à la mère de l'enfant la charge de son éducation. L'enfance et l'adolescence de Muzamil se déroulent sous la menace écrasante de sa mort prochaine : les enfants du village l'ostracisent, les jeunes filles se détournent de lui.
"Tu mourras à vingt ans" nous vient du Soudan. Cette origine suffit à elle seule à exciter l'intérêt tant il est rare de voir des films de ce pays. Le tout récent documentaire "Talking about trees", qui se déroule dans la banlieue de Khartoum, aura néanmoins déjà un peu étanché notre soif d'exotisme.
"Tu mourras à vingt ans" satisfait à toutes les clauses de son cahier des charges. Il nous montre la vie paisible d'un petit village soudanais hors du temps (rien ne permet de déterminer si l'action se situe au vingtième siècle ou au vingt-et-unième), lové au bord du Nil bleu. Il nous rend attachant les interrogations d'un fils, les inquiétudes d'une mère, le désarroi d'un père. Naima, l'amoureuse de Muzamil, est sans doute un peu trop jolie pour le rôle ; mais on serait bien hypocrite de s'en plaindre.
C'est le premier film de Amjad Abu Alala, qui a tenu à le tourner dans son village natal. Il fait preuve d'une étonnante maîtrise, tant dans l'image particulièrement raffinée que dans la direction d'acteurs laquelle constitue souvent le point de faible de ce genre de réalisation. Et il réussit à dénoncer, sans trop y insister, le poids des traditions religieuses qui brisent toute velléité d'émancipation.
Pour autant, "Tu mourras à vingt ans" peine à se hisser au delà de ce qu'il est : un conte philosophique sur la sortie de l'enfance.