"Vous voulez vraiment coincer Capone ? Vous savez ce que ça veut dire ? Il sort un cran d’arrêt, vous sortez un flingue. Il envoie un de vos hommes à l’hôpital, vous en envoyez un des siens à la morgue. C’est ça la loi, c’est ça Chicago et c’est comme ça qu’on coince Capone." Plus qu’un Kevin Costner insipide, plus qu’un Charles Martin Smith amusant ou que le quasi-débutant Andy Garcia, plus que le Frank Nitty ambigu et inquiétant de Billy Drago (acteur trop rare), plus encore que l’Al Capone volcanique et ventripotent de Robert DeNiro, c’est Sean Connery qui tient le film. C’est lui qui fait passer la petite croisade d’Elliot Ness à la vitesse supérieure, qui insuffle la gnaque à ce groupe de flics atypiques et qui leur permettra d’aller jusqu’au bout. Une superbe prestation de plus à mettre au crédit de ce grand monsieur du cinéma. Côté caméra, il est arrivé à De Palma d’être plus percutant, mais son métier est là, incontestable, et il signe à l’occasion quelques belles séquences, à commencer par celle du hall de gare, avec clin d’œil au "Cuirassé Potemkine", orchestrée au millimètre. Avec la belle musique d’Ennio Morricone, les ingrédients sont réunis pour un film efficace, qui incarne la bonne santé du cinéma américain de studio des années 80-90.