Y a-t-il actuellement un autre pays qui compte autant d’ « allumés » que la France parmi ses réalisateurs de cinéma ? Chacun dans son genre, Bruno Dumont, Gustave Kerven et Bruno Delépine, Gaspard Noé, Antonin Peretjatko, Jean-Christophe Meurisse et … Pascal Rabaté, le réalisateur de "Les sans-dents", proposent des films qui vont plus loin que le burlesque en puisant abondamment dans l’absurdité, que ce soit au niveau du fond ou de la forme. C’est ainsi que les personnages de Les sans-dents ne s’expriment que par des gloussements, des rires, des cris, du grommelot, des onomatopées, des grognements, des borborygmes, la seule véritable phrase qu’on entend dans le film, « Je vous aime tous » étant proférée par … un mort ! D’un côté, une douzaine de personnes ayant investi une décharge, passant le plus clair de leur temps à s’amuser comme de véritables enfants, utilisant les objets de la décharge à d’autres fins que celles prévues lors de leur fabrication. Ces personnes sont pacifiques, elles ne font de mal à personne, il n’empêche, une petite équipe de policiers cherche quand même, sans grand succès, à les alpaguer.
"Les sans-dents" est un film qui ne laissera personne indifférent : un rejet total pour certains spectateurs, une adhésion totale pour d’autres, et un nombre important de spectateurs passant d’un sentiment à l’autre selon les scènes.