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Estonius
3 309 abonnés
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5,0
Publiée le 22 novembre 2012
Si l'argument est simple : (un couple où la femme porte la culotte et pratiquant "l'amour vache" se livre à une scène de ménage à répétition devant deux invités qu'on leur a imposés), la direction d'acteur est à couper le souffle, les seconds rôles sont très bons, Richard Burton est encore meilleur, quant à Elisabeth Taylor elle est tout simplement époustouflante.
Si la perfection existe Mike Nichols livre ici, coté réalisation, un film juste parfait. Et ce à la fois dans un superbe noir et blanc (par ailleurs l'idée de n'avoir utilisé la couleur est excellente, le noir et blanc seyant mieux à un film aussi sombre) et avec une sublime mise en lumière. Quand on pense qu'il s'agit là du tout premier long métrage du réalisateur de "Le Lauréat", respect. A noter qu'il s'agit certainement de la meilleure performance de Richard Burton, du moins parmi ses films que j'ai vu à ce jour. "Qui a peur de Virginia Woolf ?" est un chef-d'oeuvre qui, encore aujourd'hui, n'a pas pris une ride. On peut remercier toute l'équipe du film débordant de talent dans chaque domaine, des acteurs au réalisateur en passant par les producteurs, les techniciens, le monteur, le cadreur, les producteurs... Un film en avance sur son temps, salué à sa sortie par la critique et les spectateurs, à voir et à revoir au moins une fois - Un grand moment de cinéma !
Adaptée d'une pièce de Edawrd Albee ce film est aussi le premier du réalisateur Mike Nichols juste avant son autre chef d'oeuvre "Le lauréat" quelques mois après. Le premier atout du film est évidemment son couple vedette, Liz taylor et Richard Burton semble en effet le duo idéal pour cette histoire de couple en crise, qui sé déchire méchamment malgré un amour sincère mais fantôme. Liz Taylor accepta même de prendre 10 kg pour ce rôle. Tandis qu'ils rentrent tard et ivres chez eux ils se rappellent que des invités arrivent, ces derniers, un couple, vont être témoins, et acteurs malgré eux d'une scène de ménages inouïe, où se mêlent violence psychologique et agression stupide des dialogues. Une destrcution de l'autre qui fait d'autant plus mal qu'on sait qu'ils s'aiment mais qui ne savent plus ni assumer ni le montrer. Magnifique huis clos oppressant et hystérique qui atteint pourtant un paroxysme de tendresse aussi beau que triste. Liz taylor et Richard Burton sont alors au sommet. Un petit bijou où le carnage (cité dans le film) sera repris par Polanski dans son film ... "Carnage" (2011) !
Dommage on a l'impression qu'Albee est passé à côté d'une grande pièce par des tics d'auteur. Ces intentions ne sont pas claires dès le départ et auraient bénéficié d'une exposition limpide comme une vodka on the rock. Tu veux jouer aux mensonges, à l'illusion, à inventer une chicane, une folie une vie,alors que ce soit clair dès le départ et ensuite amuse toi!De la clarté s.v.p. Quand Ionesco place une pièce après 10 répliques on a compris l'intention, le style, le niveau et on le regarde aller. Ici les personnages alcolos prennent le dessus et emportent la pièce dans une routine faîte certes de brillance parfois, mais aussi d'ennui. On se promène et le dernier jeu final comme la réconciliation finale sonnent faux, terriblement faux. L'auteur revient sur terre et le dit bien maladroitement: On ne demande pas si tout va bien après avoir fait accroire à une mère que son fils est mort dans un jeu cruel, c'est complètement raté et ça vous a des airs racoleurs à faire vomir. En fait le film finit avant et cette finale bonbon aurait eu de quoi faire peur à tout auteur le moindrement lucide sur ses intentions . Pour finir je dirais que des personnages alcolos ne font pas une pièce, des engueulades crues non plus et la folie qui éclate comme du pop-corn à tout moment n'est pas gage de réussite; il faut un loup lancé sur sa proie et une proie lancé sur le loup pour que le ballet fonctionne clairement dans une suite de mensonges inventés qui forment un crescendo rapide. Une heure et demi eut été amplement suffisant pour orchestrer ce ballet. Au-delà l'auteur succombe à ses personnages et est lui même enivré de sa plume.
Je regrette le temps que j'ai passé à regarder ce film. Tout au long de son déroulement je m'attendais à quelque chose d'intéressant qui viendrait rompre la monotonie écrasante des dialogues insensés et interminables de ses personnages qui n'ont absolument rien de particulier; mais rien de tel! La même discussion s'éternise et on a l'air d'assister aux chamailleries de couples qui tout simplement ne s'entendent pas. Je me demande quel est vraiment le but du film, car je ne suis pas allé jusqu'au bout de ces deux heures inutiles, et même plus, alors qu'une heure et demie seraient largement suffisantes pour ce genre de scénario.
Voilà des années que je voulais voir le film de Mike Nichols qui ressort à la Filmothèque. Film mythique qui voit deux monstres sacrés revivre à l'écran la relation tumultueuse qu'on n'ignore pas qu'ils vivent à la ville. George (Richard Burton) est un vieux professeur qui n'a pas connu la carrière universitaire dont il rêvait : Martha (Elizabeth Taylor) est la fille du doyen de l'Université qui espérait, en épousant jadis le meilleur élève de papa, se trouvait un substitut de père. Il la déteste de l'avoir vampirisé. Elle le méprise pour s'être laissé émasculer. Ils invitent un jeune couple qui vient de s'installer sur le campus. Nick et Honey leur renvoient l'image de ce qu'ils étaient quinze ans plus tôt : pleins d'ambitions et d'espoirs. Mais leur cynisme violent ne fera qu'une bouchée de ces victimes innocentes : Honey se révèlera une cruche obnubilée par la maternité, Nick un arriviste de la pire espèce.
Adapté d'une pièce à succès dont il n'arrive pas à dépasser la lourde théâtralité, "Qui a peur de Virginia Woolf ?" a mal vieilli. Le jeu de Elizabeth Taylor, qui lui a pourtant valu un Oscar, est criard et outré. C'est Richard Burton, plus en retenue, qui s'en sort le mieux des deux. Les dialogues à bâtons rompus, trop écrits, finissent par étourdir à force d'ironie mordante et de méchanceté à peine voilée. On pense à "Conséquence ou vérité" auquel on jouait quand on avait 14 ans. Les changements de décors ne parviennent pas à donner à l'argument du film plus d'épaisseur qu'il n'en a : Martha et George s'aiment autant qu'ils se haïssent et camouflent une cicatrice.
Ce film de théâtre filmé ennuie au plus haut point. Les performances des deux actrices principales ne suffisent pas à combler l'absence de vision cinématographique du réalisateur sur un spectacle, peut-être fort bon au théâtre, mais qui n'avait pas sa place sur un écran de cinéma.
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4,0
Publiée le 1 novembre 2009
A sa sortie en 1966, "Who's Afraid of Virginia Woolf ?" dèchaîna les passions et les controverses! Le dialogue ètait trop cru, reprochait t-on, fallait-il interdire le film aux mineurs ? se demandait la Warner qui l'avait financè! Sur l'ècran comme sur la scène, les deux couples (Elizabeth Taylor-Richard Burton) qui s'affrontent s'èchangent et se reforment au cours d'une nuit d'anthologie qui dissout les conventions sociales les plus tenaces, offrent deux aspects de l'âme amèricaine! Le constat, franchement psychologique (et même pathologique) en ce qui concerne le mènage George-Martha, devient plus subtilement sociologique pour leurs jeunes et mèdiocres invitès! Face à tant de petitesse et de mesquinerie, le spectateur en vient tout naturellement à prèfèrer les monstrueux caractères du couple vedette se livrant à un troublant dèballage d'intimitè! "Who's Afraid of Virginia Woolf ?" est d'une misogynie terrible mais les deux "mâles" ne sont pas plus attachants, l'un veule et l'autre d'un arrivisme rèpugnant! Pourtant, lorsque l'aube se lève enfin, les êtres ont montrè leur vrai visage et l'on comprend alors ce qui lie fortement l'un à l'autre cet homme et cette femme privès d'amour filial! Liz se laisse grossir et vieillir pour les besoins du film pour une interprètation tonitruante et inoubliable! Elle recevra d'ailleurs l'Oscar de la meilleure actrice pour sa performance! Une rèussite exemplaire ou Mike Nichols, pour son premier long-mètrage à la mise en scène très soignèe, se tire tant bien que mal de l'aventure...
Qui a peur de Virginia Woolf ? est un grand film sur la névrose d’un couple qui tente désespérément de surmonter la disparition de sa progéniture en trouvant dans l’enivrement un exutoire apte à purger ses maux, à délier les langues et vider les consciences des rancœurs et des rancunes. Le choix du noir et blanc, que sublime une photographie magnifique, indique d’emblée que nous nous situons au crépuscule de l’homme, dans une nuit de pleine lune qui symbolise à la fois la mort de l’astre solaire et sa résurrection à venir, soit un moment de transition, un temps hors du temps, un espace comme mis en pause et lavé de ses habitants. La nuit est ce temps de la seconde vie, elle donne accès à une réalité que le jour et les convenances sociales qu’il exige gardent prisonnière. La partition d’Alex North participe à cette atmosphère onirique, forte d’un thème délicat et fugace. Les personnages vont et viennent, leurs mouvements n’obéissent plus aux impératifs diurnes mais donnent accès à leur intériorité, traduisent à l’écran l’activité de leur conscience tourmentée. C’est un temps de l’abandon de la raison et de raccord à ce quelque chose de plus ancien, de plus primal, de plus viscéral. Quatre corps se réduisent à leurs fonctions primaires, s’agitent, se hurlent dessus, s’enlacent ; Honey se livre à une danse endiablée pendant que George fait jouer un disque qui déplaît à Martha, qui rappelle à Martha un passé heureux dont le retour est douloureux. Mike Nichols, cinéaste issu de la scène, adapte une pièce de théâtre signée Edward Albee en accordant un soin particulier à la gestuelle des corps des personnages, aux mimiques qu’ils adoptent entre deux verres de Scotch ou de Bourbon : les corps de Nick et Honey fonctionnent tels des échos retardés de ceux de George et Martha, l’alcool les conduisant petit à petit à un dérèglement de tous les sens. Pour les incarner, quatre acteurs splendides, dont Elizabeth Taylor et Richard Burton qui paraissent ici trouver un théâtre sur lequel représenter leur propre couple. Le travail de l’espace est également digne d’intérêt puisqu’il révèle, lui aussi, la marche ininterrompue de la conscience : une longue déambulation nous introduit dans le domicile de George et Martha, où nous restons un bon et long moment, suffisamment longtemps pour que leurs deux invités absorbent cette substance capable de les raboucher à cet en deçà ; se met alors en place un jeu d’échange où les époux s’intervertissent, délaissent leur conjoint pour partir avec celui de l’autre, condition nécessaire au dialogue et à la remise en question de soi par l’épreuve d’autrui. Le jardin fonctionne ainsi comme un lieu de libération de la pensée et de renaissance à soi. Qui a peur de Virginia Woolf ? devient progressivement une séance de psychanalyse qui s’étend sur plus de deux heures et qui permet aux protagonistes de « laver leur linge sale », comme si les sous-vêtements d’abord planqués sous le canapé refaisaient surface une fois Martha changée en femme fatale – elle monte à l’étage mettre une tenue plus adéquate, nous est-il dit. « À chaque fois que quelqu’un vient ici, il perd les pédales », affirme George, comme si la névrose de son couple disposait de l’expérience et de la force suffisantes pour engloutir avec lui le mariage des autres. La longueur du film contribue à faire de lui une descente aux Enfers, une lente et violente agonie au terme de laquelle surgit le crépuscule du matin, promesse d’un renouveau, ou d’une rechute. Immense.
Quelle sinistre "crotte" que ce film!!! Quatre ivrognes déballent deux heures durant leur rancoeur, leurs frustrations, leurs fantasme, leur haine... Tout à fait passionnant ! Le spectateur devient ainsi voyeur de la misère de quatre ratés. Comment E. Taylor et R. Burton ont-il pu se commettre dans cette Bérézina? Regarder ce film (moyennement mis en scène) jusqu' au bout est une vraie corvée.!!!! Un seul bon point: il est bien doublé; les acteurs sont excellents; mais cela ne suffit pas pour transformer un navet en une oeuvre à peu près acceptable.
Le mythe Taylor-Burton. Le célèbre couple, à l’image déjà électrique, pourrit ici davantage son image en l’espace de deux heures de film. Ils empestent l’alcool, manifestent la plus abjecte antipathie, et sont d’une infâme cruauté. C’est là qu’on parle à juste titre de « performance ». Car si à l’époque le couple était l’un des plus bankable d’Hollywood, et se faisait tout sage devant la caméra, il prend ici la liberté de vulgariser son image avec un brio indescriptible. Mais ce film, aussi cruel soit-il, regorge également de mélancolie, et abrite en lui une part cachée de douleur (...).
Un des sommets du couple Richard Burton/Elizabeth Taylor. Cette dernière se lâche d'ailleurs, son oscar pour ce rôle est totalement mérité. On suit donc la peinture d'un couple mûr qui va entrainer de jeunes époux dans leurs tourmentes, leurs "jeux" et leurs disputes. Le scénario est bien écrit, tout comme les personnages et les dialogues, remarquables parfois pertinent et parfois marrant, qui vont nous faire rester dans film de bout en bout. L'atmosphère parfois malsaine est parfaite et prenante, et la réalisation de Nichols est impeccable, il évite toute lourdeur et visuellement le noir et blanc est impeccable. Outre l'excellente Taylor, Burton est très bon aussi, en époux effacé et d'apparence dominé, les seconds rôles sont très bon. Un bon film théâtrale, bien écrit, très bien joué et captivant.
Pour son premier film, Mike Nichols transpose à l'écran la célèbre pièce d'Edward Albee. C'est quasiment du huis-clos et c'est certainement une adaptation du théâtre mais la mise en scène est d'une telle splendeur qu'on ne s'en aperçoit même pas. Le noir et blanc est sublime et surtout Nichols joue merveilleusement avec les cadrages et les valeurs de plan pour en dire long sur les relations de ses quatre personnages. Deux couples et quelques verres d'alcool et c'est toute la bienséance qui part à vau-l'eau. D'un côté il y a George et Martha qui s'aiment et se méprisent tout en ne cessant de se rabaisser et de se blesser mutuellement. Et de l'autre côté, il y a Nick et Honey, jeune couple aux allures sages qui vont mettre les pieds dans la tempête créée par George et Martha pour ne pas en sortir indemnes. C'est un film qui ne montre rien de plus que de violentes disputes conjugales avec toutes les bassesses qui vont avec et c'est une œuvre noire, féroce, sertie de répliques grinçantes qui appuient là où ça fait mal. Forcément, Elizabeth Taylor est magistrale dans ce rôle de garce pour lequel elle a pris quelques kilos. Elle hurle, se montrant plus harpie que jamais face à un Richard Burton dans sa plus grande forme, en professeur cynique et minable. George Segal et Sandy Dennis ne sont pas en reste, offrant des seconds rôles troubles, mais ils sont tout de même éclipsés par deux monstres d'acteurs qui s'en donnent à cœur joie, se balançant les pires atrocités à la figure. C'est très très bien écrit et ça ne pardonne pas, faisant de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" un petit bijou cinglant, nous renvoyant à la figure notre propre humanité.