Royaume des Tempêtes (朝歌风云) est le premier volet d'un projet ambitieux né en 2001 et préparé depuis 2016, et une tonitruante adaptation d'un roman mythologique, d'un livre de contes chinois et d'autres récits très anciens.
Cette trilogie programmée, considérée comme le plus grand projet de film mythologique en Chine à ce jour, n'est évidemment pas sans faire penser à la quête (au cinéma) d'un certain Frodo Baggins, un producteur et le réalisateur de ladite quête ayant d'ailleurs été consultés pour l'occasion.
Tout est donc présenté et préparé en grand pour retranscrire l'épique et la démesure d'une telle histoire, notamment des studios et plateaux en taille extra large, mais aussi plus de six mois de formation aux arts martiaux, à l'équitation et à la culture traditionnelle pour une partie de la distribution, mais encore une formation aux arts du spectacle (Fengshen) pour une vingtaine d'entre eux.
Il est donc question de dynasties et autres royautés, de duchés, de guerres, d'héritages, de chevalerie, traditions et honneur, de complots et trahisons, mais aussi de symboles, divinités, magie, féeries et possessions.
Le surjeu des acteurs a ici tout son sens et souligne naturellement le théâtral des situations, les femmes sont soit montrées comme intrigantes, soit mises en retrait.
Les dialogues ne manquent pas d'expliquer comme de coutume tout ce que le spectateur peut voir ou deviner par ailleurs.
Certains comportements et textes manquent (volontairement) de sérieux et échouent à leur souhaitée dédramatisation.
Costumes et décors sont très soignés et participent avec réussite à l'immersion, exception faite des courtes parties "célestes", visiblement bâclées.
Le montage n'est pas toujours heureux, certaines transitions sont trop abruptes.
Le peu lisible et maintenant habituel cadrage trop serré des corps-à-corps est malheureusement présent.
Les effets spéciaux manquent d'originalité et les incrustations numériques sont discutables, mais l'ensemble correspond là aussi au genre du métrage.
Au delà de quelques plans hors-champ la violence n'est pas occulté, plantages, découpes de chair et hémoglobine ne sont pas en reste.
La musique, puissante et envahissante, est héroïque à dessein.
L'immersion facilitée par son introduction et le travail d'enrichissement réussi d'œuvres ne la facilitant pourtant pas font de cette première partie un agréable divertissement malgré certaines longueurs et un maniérisme attendu, ...
Ses surnaturelles conclusion et séquences post-générique augurent possiblement du bon pour ses deux séquelles.