Comédie dramatique sportive, coécrite et réalisée par Taika Waititi, Une Équipe De Rêve est un très joli film. L'histoire nous fait suivre l'équipe de football des Samoa américaines qui, en 2001, a subie la plus lourde défaite de l'histoire contre l'Australie lors des éliminatoires pour la Coupe du monde de 2002. Une rencontre qui s'est soldée sur le score de 31 à 0. Pour laver cet affront, la fédération ambitionne une qualification à la Coupe du monde 2014. Pour cela, en 2011, l'entraîneur néerlandais Thomas Rongen est engagé à la tête de l'équipe dans l'espoir de la faire progresser. Ce scénario, inspiré de faits réels, nous fait donc suivre pendant un peu plus d'une heure et demie cette mission consistant à restaurer l'honneur de tout un peuple. Et ce récit est un régal à visionner de bout en bout de sa durée grâce à toute l'humanité qui se dégage de cette incroyable épopée. On assiste à une succession de scènes mêlant séances d'entraînements collectives et problèmes individuels. Tout cela donne lieu à des montagnes russes d'émotions passant constamment de l'amusement à la tristesse en un claquement de doigt, en plus de véhiculer de belles valeurs positives. Le ton est parfaitement équilibré entre aspect comique et dramatique. Tout cela est notamment apporté par des personnages tous plus sympathiques les uns que les autres, même le coach qui aux premiers abords paraît froid. Car oui, le métrage traite à travers cela de la différence de cultures entre l'homme européen blanc et l'homme des îles. Le premier va alors devoir s'accommoder des coutumes et traditions locales afin de s'intégrer. Un entraîneur exigeant face à tant de dilettantisme, au passé trouble et aprioris tragique, parfaitement incarné par Michael Fassbender. Mais ce visage connu se fait presque voler la vedette par Kaimana qui tient un rôle capital permettant en plus d'intelligemment aborder la question de la transidentité. Ces deux-là sont entourés par une distribution absolument attachante comportant entre autre Elisabeth Moss, Kaimana, Oscar Kightley, David Fane, Beulah Koale, Lehi Falepapalangi, Semu Filipo, Uli Latukefu ou encore Rachel House. Que ce soit les joueurs composants l'équipe, la direction, ou même tous ceux qui gravitent autour d'eux, tous sont absolument adorables. Tous ces rôles procurent beaucoup d'émotions à travers leurs relations, provoquants autant de rires que de larmes. Car oui, leurs échanges sont très touchants, voir carrément émouvants, et soutenus par des dialogues amusants d'une belle authenticité, entre discours motivants pour passer de la honte à la fierté et confessions plus intimes. Sur la forme, la réalisation du cinéaste néo-zélandais magnifie parfaitement ce récit. En effet, sa mise en scène est assez classique mais terriblement efficace. Surtout, elle évolue dans un cadre paradisiaque. Une île superbement mise en avant offrant des plans à l'allure de carte postale à la faveur d'une photographie soignée naturellement lumineuse. Ce visuel idyllique est accompagné par une b.o. signée Michael Giacchino. Ses compositions sont appréciables et collent à l'ambiance mais auraient méritées d'avoir plus de personnalité et de d'avantage faire ressortir les notes traditionnels du pays hôte. Cette tentative de réhabilitation footballistique s'achève sur une fin à la hauteur, venant mettre un terme à Une Équipe De Rêve, qui, en conclusion, est un long-métrage à découvrir absolument tant il est pétri de belles qualités et rend dignement hommage à cette aventure humaine.