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    À l’abordage
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    89 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 600 abonnés 4 870 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 juin 2020
    Guillaume Brac a débarqué comme un fleur dans le paysage du cinéma français avec plusieurs courts et surtout un moyen-métrage, Un monde sans femmes, d'une grande fraîcheur et d'une gracieuse spontanéité. Moins sophistiqué que Mouret, moins cérébral que Rohmer, mais en prise avec l'air du temps, léger et grave à la fois. Confirmation de la qualité du cinéaste avec ce conte d'été qu'est A l'abordage, qui ne marquera pas comme l'un des films de l'année mais comme l'un de ces ceux où, l'espace d'une scène, une peu de magie aura opéré sur l'écran. La grande force de Brac reste dans son côté presque dégingandé et nonchalant en saisissant au vol des personnages, jeunes pour la majorité d'entre eux et de les confronter aux petits aléas de la vie, peines de cœur comprises, sans pour autant dramatiser et en usant à leur rencontre d'une ironie globalement bienveillante, ce qui n'empêche pas de rire de leurs travers, voire de leur inconséquence. A l'abordage n'est pas un film choral mais il a cette capacité à s'intéresser tour à tour à ses différents protagonistes sans pour autant s'éparpiller et en se tenant à un ton de comédie douce mais pas complètement inoffensive. On aimerait parfois secouer un peu la mise en scène et que les chevaux s'emballent davantage. Mais ce n'est pas dans la nature de ce réalisateur qui n'a pas la prétention de révolutionner le cinéma français. Son style est serein et les histoires qu'il raconte, pour être quelque peu volatiles, n'en ont pas moins une séduction immédiate. Comme ces moments d'été, passés au cœur de la Drôme, qui laissent des souvenirs périssables mais précieux dans leur instantanéité.
     Kurosawa
    Kurosawa

    587 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 juillet 2021
    Guillaume Brac nous avait habitués à quelques très beaux films ("Tonnerre", "Contes de Juillet") ; il passe encore un cap avec un long-métrage en apparence modeste de par son budget et son sujet, mais d'une grande liberté narrative permettant de faire circuler une pluralité d'affects. Le film commence en tout cas comme une pure comédie (deux amis, un conducteur moqué) qui enchaîne des gags savoureux et hilarants – le sommet de ceux-ci étant la scène où Chérif demande à son patron de lui accorder quelques jours de congé en prétextant un enterrement – avant de se laisser imprégner d'une teinte plus mélancolique, sans toutefois sombrer dans le pathos. Guillaume Brac ne renonce pas à ses variations sur les relations amoureuses, et ce n'est pas la première fois qu'il met en scène chez des trentenaires une hésitation entre l'affirmation de soi et l'attachement à l'enfance, mais il pousse cette ambivalence plus loin, en la liant d'une part à un bel esprit de camaraderie et d'autre part à la connaissance de celui ou celle qu'on désire (une femme seule avec un enfant en bas âge, une autre qu'on ne peut séduire car elle appartient à une autre classe sociale). Cette réflexion sur le devenir adulte de ces hommes a priori immatures – ou pas encore suffisamment mûrs – est donc enrichie grâce à cette confrontation sociale et l'appréhension du parcours de vie de l'autre ; elle existe aussi grâce à la formidable interprétation de ses trois principaux comédiens qui font preuve d'une évidente complicité, et grâce au chemin narratif emprunté par le film, qui se révèle être d'une liberté rappelant les longs-métrages de Jacques Rozier. Pour être à la hauteur de l'imprévisibilité de la vie, le cinéma doit trouver un rythme et une forme scénaristique refusant le parcours fléché et les transitions entre événements : sans parvenir au niveau de déconstruction de Rozier, Guillaume Brac tisse un subtil jeu d'échos qui passe moins par des actions que par des émotions. Ainsi, c'est en partant à l'aventure, à l'abordage, que le film parvient à transmettre un profond sentiment de joie, de liberté, tout en bouleversant sans que l'on s'y attende.
    Thomas P
    Thomas P

    21 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mai 2021
    On s'attache doucement aux personnages, et à la fin, on n'a plus envie de les quitter. Sincèrement excellent
    SB88
    SB88

    25 abonnés 1 167 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 mai 2021
    Les comédiens jouent plutôt mal, ça ressemble à un court métrage et l'histoire est linéaire avec peu d'intérêt.
    Résultat très moyen 2,6/5
    Cinephille
    Cinephille

    157 abonnés 628 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2021
    Joli film où les personnages sont noirs ou blancs de couleur de peau sans que ça soit un sujet, pas plus que les origines sociales. Simplicité, gentillesse, sont aussi de la partie. Et une réalisation très honorable.
    Marcel D
    Marcel D

    105 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juin 2021
    Une comédie qui fait du bien, sincère et équilibrée. Les personnages sont super attachants, on rit sans tomber dans la pantalonnade. Un scénario plutôt classique qui laisse la place aux personnages de s'exprimer, de se développer, aux relations de se tisser et aux différentes parties du film de s'épanouir avec beaucoup de fraicheur et de plaisir.
    Artriste
    Artriste

    120 abonnés 2 010 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juin 2021
    À L'Abordage est un film d'une simplicité sans nom mais justement c'est bien souvent de la simplicité que naît la beauté. L'histoire nous fait suivre le temps d'un été un groupe de jeunes personnes qui vont vivre toutes les émotions. En effet durant environ une heure et demi on va rire, se mettre en colère et s'aimer à travers leurs relations. Les personnages sont le cœur du film et fort heureusement ils sont tous attachants, touchants et ils trouvent tous leur place. Il y a Félix qui est à l'origine de tout ça car il souhaite rejoindre un amour de vacances sur son lieu de villégiature. Son sourire est communicatif et s'entend jusque dans sa voix mais il est aussi très sanguin et agressif par moments. À ses côtés se trouve Chérif un jeune homme très drôle et serviable qui va vivre une jolie relation avec Héléna une jeune maman dont on ne sait pas si ce qu'elle prétend est vrai. Nous avons Édouard un fils de bonne famille assez coincé qui va voir son plan initial bouleversé ce qui va l'agacer mais qui au final va totalement se lâcher au contact de Félix et Chérif. D'ailleurs tout semble séparer les deux copains et Édouard au début mais finalement ils parviennent à comprendre qu'ils se ressemblent malgré leurs milieux sociaux différents qui se ressent notamment dans leur langage qui n'est pas le même. Alma elle, qui est l'objet du désir n'est pas la plus sympathique sous ses airs de gentille fille, elle est opportuniste et pas très clair dans ses intentions. Et surtout elle ne semble pas aussi attaché à Félix que lui ne l'ai. On a aussi Lucie la grande sœur d'Alma qui connaît bien sa sœur et qui donc ne se range pas forcément de son côté ainsi que Martin un maître nageur provocateur et très sûr de lui. Tous les acteurs qui campent ces rôles sont absolument mignons, sympathiques, joviales et surtout parfaitement naturels ce qui fait que c'est très authentique. Les dialogues sont remplis de sincérités, de doutes, de tendresse, d'amitié, de bonhomie et les réactions sonnent justes. De plus le film aborde subtilement certains thèmes, très légèrement, sans opinion et très brièvement. Les défauts du film sont plus de l'ordre du visuel que de son histoire. En effet la réalisation n'est pas franchement travaillée et se veut très sommaire même si le genre s'y prête, un effort n'aurai pas été de trop. Mais surtout elle est frustrante car les paysages et la saison offrent des images lumineuses mais les décors ne sont pas assez mis en valeur. C'est vraiment dommage de ne pas pouvoir plus profiter de ce beau cadre. La b.o. pour sa part est très discrète et c'est là encore dommage car elle est très jolie le peu de fois ou on l'entends. Reste une fin qui m'a satisfait. À L'Abordage ne paye pas de mine mais fait passer un agréable moment dont on sort les yeux humides et avec un large sourire tant ce film fait du bien car il parle d'amour et de bienveillance d'une fort belle manière. Je ne peut que vous le conseiller.
    FaRem
    FaRem

    8 704 abonnés 9 561 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 7 août 2021
    Du Guillaume Brac dans le style et dans le texte... Pour son retour à la fiction, après avoir réalisé un documentaire, le réalisateur revient dans un style qu'il affectionne et maitrise, et qui n'est pas ma tasse de thé par la même occasion. Je n'ai rien contre les histoires sans enjeux et les petits instants de vie du quotidien, mais je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. "Tonnerre" avec Vincent Macaigne ne m'avait pas plus emballé même si c'était bien réalisé, et c'est encore le cas avec ce film que j'ai eu cependant plus de mal à finir. Le scénario est sans surprise, les personnages ne sont pas spécialement attachants... Bref, je me suis ennuyé devant ce film finalement sans grand intérêt.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 082 abonnés 3 968 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mai 2021
    J'aime bien le cinéma de Guillaume Brac, surtout ses Contes de juillet, mais là, sur une thématique somme toute assez similaire, il m'a réellement mis une claque. C'est absolument tout ce que j'aime... C'est l'été, il fait beau, il fait chaud, on rencontre des gens, on se tourne autour et surtout on est habité par l'espoir de tremper le biscuit. Brac arrive à parfaitement retranscrire ça dans son film et bien plus encore.

    Parce que oui le côté drague est présent, mais en multipliant les personnages venant de milieux sociaux très différents il arrive à créer une véritable alchimie entre des gens pas si différents que ça finalement, ou au contraire réussir à les opposer parce que le gouffre social qui les sépare est trop important, il arrive à toucher du doigt ce que sont les relations hommes/femmes à travers ses différents personnages et difficile pour le spectateur de ne pas s'identifier au moins à un moment à l'un des personnages

    C'est donc un film où des gens qui travaillent vont devoir demander des vacances pour rejoindre des bourgeoises qui ne travaillent pas dans un village de la Drôme... Tout un programme...

    Et on ne va pas se mentir, ce n'est clairement pas l'idée du siècle de traverser la France pour retrouver une fille que tu viens de rencontrer la veille... Mais c'est ça qui est délicieux, cette accumulation de malaises, de moments où on sent que les personnages ne sont justes pas aussi doués qu'ils veulent bien le prétendre, où on voit qu'ils n'ont pas le recul nécessaire pour faire correctement les choses... Et lorsque ça se passe mieux, ça met un peu de baume à notre petit cœur de spectateur émotionnellement très investi dans le long métrage.

    En effet, les personnages sont vraiment très bien écrits, j'ai vu Brac dire qu'il y avait pas mal d'improvisations et ça se sent, dans le bon sens du terme, tout ça fait terriblement vrai... Donc ce Félix, grand gaillard qui n'a pas l'air d'utiliser sa tête et qui est prêt à péter un câble pour trois fois rien, moi j'y crois... Tout comme je crois à ses acolytes, aux filles qu'ils convoitent... Il y a un naturel fou qui se dégage d'eux et donc il est vraiment difficile de ne pas prendre ces vacances au bord de la rivière très au sérieux.

    Concernant les couples, celui que je préfère c'est peut-être celui entre les deux types qui deviennent amis en se rendant compte que finalement malgré leurs différences ils ont le même problème avec les filles. Le Édouard est d'ailleurs assez fabuleux à tenter de faire croire qu'il gère avec les filles alors qu'on voit à des kilomètres que non, absolument pas...

    Tout ça m'a profondément touché... surtout que mine de rien les personnages évoluent quand même (parfois au point de retourner à la case départ) et de manière assez subtile. Disons que je n'ai jamais eu l'impression que de voir Brac nous souffler à l'oreille : « regarde, il va se passer ça parce qu'il faut qu'il se passe ça dans mon scénario... », au contraire tout se fait naturellement, avec beaucoup de justesse...

    Puis, je dois bien le dire, on a sans doute le plus beau regard sourire d'une fille qui sait qu'elle va se faire baiser et qui ne demande que ça...
    Romain Z
    Romain Z

    13 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2021
    Qu’il fait du bien le cinéma de Guillaume Brac !
    Avec encore ici sa bienveillance attentive et minutieuse, tellement plus politiquement pertinente que le reste du cinéma français et ses contresens pathétiques sur les milieux populaires ou les jeunes filles sont nécessairement voilées de force , brimées par leurs frères misogynes ou « radicalisés » ,et attendant d’être émancipées par la gentille copine blanche.
    D’avantage que chez Rohmer , c’est « du coté de d’Orouet « ,chez Rozier que cousinent les personnages du film, ne représentant qu’eux-mêmes sans qu’à aucun moment, pourtant les rapports de classe, de race, la difficulté de trouver sa place ne soient évacués de ces portraits tout à la fois émouvants et drôles.
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    378 abonnés 592 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2021
    C’est une belle comédie sur un scénario simple mais plein d’optimisme. Le réalisateur qui a fait un film de commande pour une école d’art dramatique et a utilisé des élèves comme acteurs, a parfaitement réussi ce film en livrant une comédie pleine de fraicheur et de naturel avec des personnages très attachants et bien sympathiques. Du bon cinéma de divertissement où la réflexion n’est pas exclue.

    Bernard CORIC
    Ciné-13
    Ciné-13

    119 abonnés 1 076 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 août 2021
    Remarquable d'authenticité, de fraîcheur, de spontanéité!
    3 jeunes "galériens de l'amour" qui passent l'été au gré de leurs insouciances.
    Les scènes sympa se succèdent : rencontre avec un déprimé qui pense à l'apocalypse, bagarre en canyoning, chauffeur "chaton" en blablacar, le bébé fait du rap, karaoké sur Aline,...
    Rafraichissant!
    William Dardeau
    William Dardeau

    32 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 13 juin 2021
    Guillaume Brac s’imagine que le fait de mettre en scène deux blacks sympathiques des cités suffira à lui attirer l’indulgence. Il se trompe lourdement (sauf pour Libé !) ; son film est réalisé à la va comme je te pousse, ses dialogues sont étiques, sa direction d’acteurs erratique et son scénario sans surprise. On s’ennuie ferme devant ce pensum bien pensant. A oublier.
    velocio
    velocio

    1 311 abonnés 3 140 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juillet 2021
    Avec des petits bijoux comme "Un homme sans femme" et "Tonnerre", Guillaume Brac est un réalisateur français dont on ne parle pas assez. Chez lui, il y a toujours un charme particulier lié à son empathie pour ses personnages et à sa façon de se plonger dans les beautés de la nature. Un charme que l'on retrouve dans "A l'abordage", primé à Berlin 2020, un film diffusé directement sur Arte, sans avoir, précédemment, fréquenté les salles de cinéma. On y retrouve de jeunes personnages interprétés par de jeunes acteurs très prometteurs (comédien.ne.s de la promotion 2020 du Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris) : Félix (interprété par Eric Nantchouang), un noir de La Courneuve, le prototype du jeune qui a du bagout, sûr de lui, sympathique mais un peu lourd sur les bords ; Chérif (interprété par Salif Cissé), son meilleur ami, comme quoi, parfois, les contraires s'attirent car ce gros nounours de Chérif est plutôt du genre timide et réservé ; Alma (interprétée par Asma Messaoudene), une jeune femme de 22 ans, un peu versatile, dont Félix s'est entiché lors d'une fête parisienne, au point de décider d'aller la retrouver sur son lieu de vacances, dans la Drôme ; Édouard (interprété par Édouard Sulpice, qu'on retrouvera bientôt dans "Des hommes" de Lucas Belvaux), avec qui Félix et Chérif vont faire le trajet Paris - Die via BlaBlaCar, un jeune blanc, un "fils à maman" de "bonne famille", par ailleurs très sympathique, qui va devenir la tête de turc de Félix et de Chérif ; Héléna (interprétée par Ana Blagojevic), une jeune mère de famille et sa toute petite fille Nina, qui pourrait bien finir par succomber à la gentillesse de Chérif. On est dans un cinéma plein de fraicheur qu'on peut rapprocher d'Eric Rohmer et, surtout, de Jacques Rozier, et Guillaume Brac nous parle avec justesse, sans porter de jugement, de l'incompréhension qui peut exister entre les femmes et les hommes.
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 août 2021
    Un soir d’été, sur les quais de Seine, Félix rencontre Alma. Ils dansent ensemble et passent la nuit enlacés dans un parc avant le réveil brutal d’Alma qui, le jour même, doit rejoindre sa famille dans la Drôme. Fou amoureux, Félix décide de la rejoindre sur le champ. Il embarque dans son voyage Chérif, son meilleur ami. Le duo sans le sou décide d’utiliser BlaBlaCar pour atteindre sa destination. Mais le courant passe mal avec leur chauffeur, Edouard. C’est le début pour les trois garçons d’une semaine pleine de surprises.

    Guillaume Brac s’est fait connaître par plusieurs moyens ou longs métrages ("Un monde sans femmes", "Tonnerre", "Contes de juillet", "L’Île au trésor") qui ont fait souffler un vent d’air frais dans le cinéma français au point d’en faire, avec Sébastien Betbeder, Antonin Peretjatko, Justine Triet et Thomas Salvador, l’un des réalisateurs emblématiques de la Nouvelle Nouvelle Vague française.

    Il poursuit sa collaboration avec le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris et ses jeunes apprentis comédiens qu’il fait tourner dans un environnement qui rappelle celui de "L’Île au trésor" : une base de loisirs, en plein été. On a quitté la banlieue parisienne pour la Drôme. Le soleil y brille peut-être plus fort mais les corps en maillot de bain y circulent avec la même nonchalance.

    Guillaume Brac y filme avec la même fluidité que Rohmer le ballet amoureux d’une demie douzaine de jeunes adultes, les emballements des uns, les hésitations des autres. Les dialogues frisent l’insignifiance, mais sont le paravent pudique de sentiments indicibles. Comme chez Rohmer, le film illustre une « morale » – même s’il ne boucle pas tous les arcs narratifs qu’il a ouverts : trouveront l’amour ceux qui ne le cherchaient pas et ne le trouveront pas nécessairement ceux qui le cherchaient à tout prix.

    Les deux rôles principaux, ceux de Félix et de Chérif, sont tenus par deux jeunes acteurs d’origine camerounaise et sénégalaise. Ce n’est pas monnaie courante dans un cinéma accusé, à tort ou à raison, de reproduire des modèles dominants. Certaines critiques parlent d’un film sur les rapports de classes et de races et le réalisateur lui-même revendique étonnamment cette dimension-là. Je n’y ai rien vu de tel. Aucune référence au racisme ou à l’anti-racisme, à l’intégration républicaine ou à la différenciation identitaire dans le scénario. C’est au contraire l’invisibilité de ces peaux noires, jamais appréhendées comme telles, qui m’a frappé et séduit.
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