À 14 ans, Juliette est frappée par cette vague impatience qui résume l'adolescence, un désir confus de liberté, qui se heurte à toute forme d'autorité, scolaire ou familiale, et surtout au regard des autres.
Moquée par tous pour son poids, Juliette ne possède qu'une seule amie, Léanne, avec laquelle elle adore détester ses camarades, tout en vouant une passion secrète à Liam, le rocker du lycée.
Intelligente, effrontée et douée d'une bonne repartie, Juliette sent que sa vie commence et voudrait secouer le temps qui s'allonge, à l'approche d'un été promis à l'ennui.
Inspiré de la propre adolescence de sa réalisatrice, Jeune Juliette est un film résolument nostalgique et doucereux, enveloppé de couleurs chaudes que magnifie l'utilisation du 35 millimètres.
A contrario d'une thématique, le harcèlement scolaire, qui devrait le teinter d'une certaine noirceur, le film irradie d'un optimisme lumineux loin d'être béat.
Cet optimisme réside dans la façon qu'a le quatrième film d'Anne Émond d'insister sur la complète normalité de Juliette, là où un autre film aurait mis en avant sa différence, la même que s'évertue à pointer de cruels camarades.
À 14 ans, Juliette rêve et désire comme n'importe quelle fille de son âge, peu importe le nombre de kilos affichés sur la balance.
Anne Émond désamorce subtilement les enjeux faciles qui pourraient nous conduire à adopter un regard larmoyant sur les personnages.
Développant des personnages normaux, la réalisatrice se permet d'écorner celui de Juliette, qui ne se résume pas à celui d'une victime : elle se fait à son tour bourreau, lorsqu'elle rejette l'amitié que lui témoigne Arnaud, le gamin autiste qu'elle est chargée de garder, ou quand le décalage qu'elle ressent avec sa famille se transforme en condescendance
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