Un teen movie très rafraîchissant, drôle et touchant, porté par l'épatante Alexane Jamieson. Le film sonne juste, le ton est sincère, la réalisation et le montage sont modernes. Bref on passe un bon moment avec des personnages que l'on voit grandir sous nos yeux, durant la fameuse période charnière qu'est l'adolescence à l'approche de l'âge adulte.
"Jeune Juliette" est le 4ème long métrage de la réalisatrice canadienne Anne Émond. Auparavant, seul, son premier, "Nuit #1", était sorti dans les salles de notre pays, en 2012. Comme elle est la première à le reconnaître, il y a beaucoup d’elle-même dans "Jeune Juliette". En effet, ce film représente, pour sa réalisatrice, une forme de réponse aux gamins qui lui ont mené la vie dure lorsqu’elle était au collège. De façon très intelligente, ce film prend le contrepied d’idées reçues trop souvent présentes au cinéma, comme le père célibataire ne sachant pas élever ses enfants ou le grand frère qui se montre constamment désagréable avec sa jeune sœur. Le harcèlement d’une adolescente différente, l’amitié, l’amour naissant, l’homosexualité, l’autisme, l’accueil d’une nouvelle compagne pour un père redevenu célibataire, nombreux sont les thèmes abordés dans Jeune Juliette, toujours avec bonheur.
Pour son quatrième long-métrage, la réalisatrice québécoise Anne Emont s'attaque à la comédie pour teenagers ! Bien que le genre soit saturé en références de plus ou moins bonne qualité, ce long-métrage réussit à s'affirmer et pétille par ses personnages décalés, des outsiders au grand coeur. On est diverti, séduit par cette mise en scène dynamique, rythmée par ces bonnes jokes et aussi par ces instants plus sérieux ! En soit, "Jeune Juliette" aborde des thématiques prévisibles mais essentielles au genre, à savoir : les tourments et les amours d'ados, le rapport à la différence, les liens familiaux, l'acceptation de soi et des autres,... Pas de mélange de genre, donc pas de grosses surprises scénaristiques mais un traitement intéressant, drôle et fluide. Je dirai que ce sont les acteurs qui rendent cette énième film d'ado original et touchant. Chaque personnage témoigne d'une certaine force, d'une complexité et d'une certaine beauté si bien qu'on pourrait carrément imaginer une suite ou encore une série dérivée. Personnellement, je trouve que l'accent québécois se marrie parfaitement avec le côté "What the fuck" de cette clique et densifie le comique de situation. En sortant de la salle, j'avoue ne pas avoir trouvé le film exceptionnellement marquant mais force est de constater que les personnages restent en tête et que l'ambiance "bande-dessinée", tout en restant réaliste, sollicite notre engouement et réveille notre nostalgie des années lycées. C'est un film qui pourrait bien devenir une référence du genre pour la nouvelle génération, notamment pour sa sous-couche plus dramatique qui traite de la solitude et du rapport au corps. Si vous êtes au lycée ou que vous voulez y replongez, foncez ! Par contre, si vous saturez des films de genre, vous risquez d'être déçu par les clichés et la prévisibilité du film.
Un film authentique qui entraîne le spectateur au cœur du film comme s’il était présent dans l’écran avec une finesse extraordinaire. Du rire, de la sobriété, de la simplicité, de la cruauté, de la réalité mais aussi beaucoup d’émotions et de tendresse. Un film qui n’est pas surjoué.