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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 14 février 2015
«« L’homme des vallées perdues » est un western mythique Outre-Atlantique qui ne jouit pas de la même réputation en Europe où il a pu être vilipendé de ci de là pour son manichéisme forcené, simplement utile à écrire l’histoire que l’Amérique s’efforce en vain d’inventer pour justifier une implantation construite sur un génocide qui lui revient régulièrement à la face. Le film répond si bien à cette volonté de réécriture que les Indiens en sont complètement absents. Suite aux pionniers qui ont conquis l’Ouest en s’attribuant de vastes territoires après en avoir chassé les Indiens ce sont les fermiers qui sont venus tenter leur chance depuis que l’Etat de l’Union nouvellement crée essaye d’organiser de manière un peu moins anarchique l’attribution des terres. Un affrontement économique sert donc de trame de fond à ce western, l’éleveur de troupeaux qui a besoin de grands espaces pour convoyer ses bêtes d’un pâturage à l’autre contre les petits fermiers sédentaires qui souhaitent exploiter les terres fertiles de Teton Valley dans l’état du Wyoming.Mais c’est surtout la relation entre un enfant (Joey) et son héros (Shane) qui intéresse Stevens. Le western a été un genre cinématographique majeur dans les années 30 et 40 et il commence son déclin en cette décennie 50. Tous les enfants américains de la première moitié du vingtième siècle ont été bercés avec les images de Kit Carson, Buffalo Bill, David Crockett ou Hopalong Cassidy. C’est à eux devenus adultes que Stevens s’adresse. L’image héroïque d’Alan Ladd statique mais triomphant devant le jeune Joey au tout début du film résume à elle seule quelle sera leur relation. Habilement, Stevens joue sur les deux tableaux et nous fait ainsi bien comprendre qu’il n’est pas dupe du message délivré par son film, rempli d’images d’Epinal. Il n’y a qu’un enfant pour contempler la vie de manière si naïve. On sait tous que rien n’est si simple dans les affrontements entre les bons et les méchants mais on a aussi tous joué aux cowboys et aux indiens dans notre enfance. C’est à cette naïveté que Stevens fait appel dans « L’homme des vallées perdues ». Alan Ladd qui joue Shane n’a pas une palette d’émotions très variées à faire passer à l’écran mais ce qui le cantonna à un certain type de rôle peu développés sur le plan psychologique contribue ici à renforcer l’image iconique et irréelle du personnage. Venu de nulle part, Shane préfigure quinze ans auparavant l’homme sans nom immortalisé par Clint Eastwood. Comme Alan Ladd, Eastwood dans « L’Homme des hautes plaines » ou « Pale Rider », ramène l’ordre dans une communauté devenue la proie de hors-la-loi, mais les méthodes employées sont radicalement opposées, plus proches de celles en vigueur chez les brigands. C’est dire si en quelques années sous l’impulsion d’un Sam Peckinpah et d’un Sergio Leone le genre a évolué. A l’image de Shane tous les autres personnages sont les archétypes des figures traditionnelles du genre. Van Heflin encore dans la force de l’âge interprète avec conviction ce fermier d’une honnêteté sans faille mais un peu frustre qui prend la tête d’un mouvement de rébellion contre les ranchers qui en veulent aux terres des nouveaux arrivants. Jean Arthur qui aborde la cinquantaine est la femme fidèle qui tempère les réactions impulsives des uns et des autres et qui tente de préserver son jeune fils contre la trop grande admiration qu’il voue à Shane auquel elle porte un amour inavouable car contraire à ses principes de fidélité. Jack Palance à la silhouette efflanquée, nommé pour l’oscar, est parfait en tueur à gages froid comme un serpent, arrivant dans le dernier tiers du film pour lui faire prendre définitivement sa tournure dramatique; la façon dont il rectifie un des fermiers (Elisah Cook Jr.) venu le défier est digne des meilleurs spaghettis du grand Leone. Enfin le tout jeune Brandon De Wilde qui sert de fil narrateur à ce western humaniste reflète dans ses yeux l’émerveillement de tous les petits garçons du monde entier face à leurs héros d’enfance. A tout cela, Stevens qui se rappelle sans doute l’émouvant « Jody et le faon » de Clarence Brown, ajoute une mise en relief édénique de la nature qui ponctue de manière élégante un western comme on en fera plus dans les décennies suivantes. Pas étonnant donc que «L’homme des vallées perdues » conserve une telle popularité en Amérique comme étant le témoignage d’une époque où le cinéma pouvait encore servir à montrer le monde tel que l’on voudrait le voir et non tel qu’il est.
Un bon Western signé George Stevens qui a pour seul défaut quelques clichés vu un bon nombre de fois dans ce genre comme dans d'autres, notamment les séries B des années 70,80,90. Un cowboy voyageur nommé Shane trouve sur sa route une famille de paysans qui l'adopte mais le coin est regné par des hors la loi qui ont le monopole en semant la terreur chez les habitants, une révolution commence à se préparer. L'histoire sent le déja vu et la copie conforme photocopiée depuis mais "L'homme des vallées perdues" a des bonnes qualités et peut etre meme se reveler touchant comme le petit garçon qui se prend d'affection pour le lonesome cowboy arriviste. La deuxième partie est haletante de suspense. C'est le premier film que je vois avec l'acteur Alan Ladd qui est excellent et l'on reconnait dans les seconds roles une bellle et grande gueule du cinéma Américain qui fera du chemin, Jack Palance. A découvrir.
J'ai lu le livre et vu le film basé sur le roman de Jack Schaefer. L'atmosphère du livre est très bien rendue. Ce film fait partie de mes westerns préférés et a toujours été une référence dans ma jeunesse, tout comme l'autre film d'Alan Ladd que j'ai adoré mais moins connu : "Le serment du chevalier noir". Ici, il joue l'archétype du justicier solitaire, sobre et charismatique, rappelant aussi un film similaire réalisé bien après par Clint Eastwood "Pale Rider". Il fait partie des plus beaux westerns du cinéma américain, à rapprocher du film de Michael Curtiz, "Le fier rebelle" (1958).
Même si le récit du gentil inconnu arrivé en ville pour défendre les plus démunis a pris un coup de vieux depuis les années 50, "L'Homme des vallées perdues" n'en perd pas pour autant de son accroche. Prenant le chemin inverse de celui qu’empreindra Kevin Costner dans "Open Range", Geoge Stevens nous laisse découvrir des fermiers pauvres mis en danger par un homme sans lois dénommé Ryker. Simple mais accrocheur, le script de "Shane" demeure encore efficace de nos jous même si la fin s'avère un peu longuette pour la nouvelle génération. Pour interpréter ces cowboys des hautes plaines on retrouve un sympathique Alan Ladd et un excellent Van Heflin accompagné de Jean Arthur qui jouera là son dernier rôle au cinéma. La mise en scène propose de son côté quelques bagarres plutôt brutales pour l'époque qui expose ainsi le public à quelques crochés bien placés. Bien entendu une belle bande originale accompagne nos héros lors de leurs expéditions et les échanges de coups de feu ne s'en trouveront que plus beaux avec quelques grandes scènes à la clef.
Shane fait partie des plus beaux western, avec un Alan Ladd juste magnifique de sobriété et auquel on s'attache très vite, tout comme la famille qui l'accueille. Du point de vue de la forme tout est maîtrisé, de la réalisation avec une superbe séquence de bagarre et de bal, des personnages charismatiques passant du héros solitaire au tueur implacable, des décors splendides et une intrigue solide. Tout ingrédient pour faire un excellent film, hors mis quelques longueurs, mais en comparaison avec d'autres films on pardonne.
"L'homme des vallées perdues" tient une place à part dans l'histoire du genre Tourné en 1952 en Technicolor dans les espaces naturels du Wyoming, il fait figure d'archétype du western. Le scenario est schématique. Des fermiers sont menacés d'expulsions. Un mercenaire prend leur défense. L'histoire est racontée par les yeux d'un enfant qui se cherche un père symbolique. La candeur de l'histoire est sa principale limite. Les personnages sont manichéens : Alan Ladd qui fut immensément célèbre dans les années 50 avant de sombrer dans l'oubli a les yeux bleus et le brushing impeccable. Jack Palance, que le film révéla, joue un méchant de noir vêtu, plus vrai que nature.
Reconnu comme l’un des plus grands westerns du cinéma américain, «Shane» (USA, 1952) de Georges Stevens s’apparente au plus classique des parangons du genre. A mille lieux des inventivités économes et délicates du cinéma de John Ford, le film de Stevens cultive la facticité des lieux, grâce à la collaboration de la photographie de Loyal Griggs et aux décors d’Emile Kuri. L’intrigue relate l’arrivée d’un étranger, l’éponyme Shane, sur le dos de son cheval dans une petite ferme habitée par un homme, sa femme et son fils. Ensemble, ils vont lier une amitié et combattre les exploitants. Le schéma est simple, il se résume à l’expression la plus primaire pour pouvoir au mieux constituer le cadre du western et y développer les meilleurs sentiments. Là repose la grande limite de l’œuvre. Si Stevens avait réalisé son film dans les années 30, s’il avait été Cecil B. DeMille ou Ford voire Edwin S. Porter, il aurait été un des premiers a réalisé un western et son film aurait eu la valeur de la singularité, se constituerait comme le squelette narratif et esthétique à partir duquel se serait fondé tous les dérivés du western. Or, il apparaît que le film de Stevens n’est qu’une parmi tant d’autres représentations de la société américaine par le truchement de sa condition primaire, celle dans le Far-West. La singularité et la réussite du film provient de sa volonté quasi ostensible de considérer le western comme un champ de l’imaginaire. L’infantilisme des décors, des costumes et jusqu’au physique des acteurs (Allan Ladd et Jack Palance incarnent respectivement parfaitement la figure du Bien et celle du Mal) convoient le film à l’imagerie des enfants. Le cinéma est-ce autre chose que de ramener le spectateur à sa condition d’enfant grandi ? Georges Stevens, penseur discret du cinéma et réalisateur honorable (bien que loin des prodiges d’Hitchcock ou de Preminger), réalise avec «Shane» un conte pour enfant, qui dit peu sur l’Amérique sinon sur ses icônes mythologiques éculées.
Un western de la grande époque,certes assez critiquable pour son manichéisme excessif,mais aussi très représentatif de l'idéalisation des Américains pour cette époque peu glorieuse pour eux. À ce titre,le choix de la narration à travers les yeux d'un enfant de 10 ans est éloquent. Le petit,qui vit avec sa famille dans un ranch menacé par un propriétaire terrien qui ne fait pas de sentiments,se prend d'une forte affection pour un aventurier venu les secourir. Cet homme sans nom devient donc un père par procuration et un fantasme inassouvi pour la maîtresse de maison. Freudien. Il préfigure le personnage de Clint Eastwood dans "Pale Rider". La photographie est lumineuse,altérant judicieusement les scènes de jour sous le cagnard et les scènes nocturnes,plus dramatiques. Jack Palance est un ange du mal fort intéressant. Alan Ladd en lonesome cowboy habillé d'une veste en daim demeure fade tout du long. "L'homme des vallées perdues"(1953)joue forcément sur cette vision parfaite de l'Ouest,avec quelques images fortes,mettant en avant la nature et le paysage du Wyoming. Historiquement réducteur,mais cinématographiquement intact.
"L'homme des vallées perdues", film qui précède "Giant" dans la filmographie de George Stevens, est un western très particulier. On n'y parle pas de guerre entre les visages pâles et les indiens; pas de voleurs de chevaux non plus; Non, ce film aborde un pan de l'histoire de l'ouest américain rarement évoqué de façon aussi claire au cinéma : la lutte entre les tenants d'un élevage à grande échelle sur des terres sans frontière et de petits agriculteurs pratiquant à la fois un peu d'élevage avec des bêtes gardées dans des enclos et un peu de culture vivrière souffrant terriblement lors de passage de troupeaux. Se greffent dessus une histoire d'amour qui ne peut pas se déclarer et la fascination d'un petit garçon pour un "justicier". En somme, tous les ingrédients sont bel et bien là pour donner naissance à un grand western. Malheureusement, le résultat attendu est loin d'être atteint. La faute à un réalisateur qui n'a pas su choisir entre western purement psychologique et western d'action, George Stevens s'entêtant à placer, à plusieurs reprises, des scènes de bagarres, beaucoup trop longues. Un western souvent ennuyeux et vraiment décevant.
Western mythique classé parmi les meilleurs du genre outre-atlantique mais sans aucun doute légèrement surestimé. La trame super classique du fermier persécuté par le rancher du coin et sauver par un aventier au passé trouble... Le personnage de Shane préfigure l'Homme sans nom incarné dans l'inconscient collectif par Clint Eastwood. Le héros est interprété par le très fade Alan Ladd, peu charismatique comparé à l'excellent méchant qu'est Jack Palance. Van Heflin toujours solide, Jean Arthur toujours aussi belle (dernier rôle ici). Le bas blesse également à cause du personnage de Shane (Alan Ladd) ; angoissé, stressé, sur ses gardes au début et dès l'invitation à diner il oublie ses particularités et ses faiblesses d'un seul coup comme par magie. Des dialogues marqués par la naïveté des bons sentiments ("vous feriez ça pour moi !") qui ajoute au manichéïsme appuyé du film. A la fin le gamin de 8-9 ans qui court aussi vite qu'un homme à cheval sur des kilomètres est une mauvaise idée. Ce film gagne en valeur si on garde comme point de vue que c'est sous le regard admiratif du garçon (image de nous tous quand on jouait aux cowboys et aux indiens) que Shane est une icône de l'ouest et l'histoire l'exemple type de notre imaginaire. Un bon western à défaut d'être le chef d'oeuvre du genre.
Esthétiquement ce western m'a beaucoup plus. Bien réalisé en plus des paysages et décors magnifiques. L'histoire n'est pas sensationnelle tout les symboles du western hollywoodien sont présents. Mais le cowboy solitaire venu aidé des gens fait une de ces premières apparitions.
Western devenu mythique mais à la réputation malgré tout un peu surfaite. On n'atteint pas içi les sommets du genre, mais le film ne manque pas pour autant de qualités, notament des décors naturels superbes et bien utilisés. Le personnage principal est l'incarnation même du héros, version mythologique du cowboy solitaire qui repartira vers l'horizon à la fin de l'histoire. Vêtu de couleurs claires, il affrontera un redoutable pistolero habillé en noir. Le côté archétypal et manichéen de l'histoire est encore renforcé par le fait que les évênements sont toujours vus avec le regard du jeune garçon dont la présence continue en fait le témoin privilégié des évênements. Les séquences les plus interessantes sont celles décrivants les relations entre Shane et la famille qui l'accueille, où Stevens fait preuve d'une grande intelligence de mise en scène. Le personnage est toujours placé en retrait ou à part dans le plan. Il est la plupart du temps séparé de la femme jouée par Jean Arthur par un élément du décor soulignant ainsi sa solitude et son impossibilité à vivre une vie de famille quand bien même il l'envisagerait.
Dés les premières minutes du film, j'ai eu l'impression de regarder "la petite maison dans la prairie". Que ce soit au niveau des décors, des coiffures ou des costumes, on s'y retrouve vraiment, il ne manque plus que le brave Charles Ingalls... Le scénario est assez tiré par les cheveux, le fin tireur solitaire qui débarque comme un cheveu dans la soupe une minute avant l'arrivée des premiers méchants, mouais... Tout est assez caricatural, les personnages sont trop conventionnels. La seule bonne note c'est la coupe de cheveux d'Alan Ladd, ce brushing à la façon Jean-Louis David qui m'a laissé bouche bée! Le jeune Joey (appelé Jacky en France...) est plutot énervant à hurler tout au long du film son amour pour cet homme qu'il ne connait pas, scénario pathétique...
On a ici un western mythologique, cette figure mythique du héros qui parle pas forcément beaucoup qui vient de nulle part, qui repart vers nulle part et qui aide en chemin une famille. Bon pour tout dire, c'est mieux comme figure mythologique qu'un super héros.
Ce qui est intéressant c'est la variation autour de ce thème. Bon là je dois dire que je suis assez dubitatif et ceci pour plusieurs raisons. Déjà le film est beaucoup trop long, tout le milieu du film n'est que répétitions de la même scène ad nauseam, à la fin j'en avais un peu marre de les revoir se réunir comme après 30 minutes de film et se dire "on va résister". Alors que la seule solution semble visiblement la violence, ça me gave, on connaît tous la fin, donc qu'on y aille ! C'est ça qu'on veut voir. Là franchement ça fait chier.
Et puis l'autre souci c'est que c'est daté, autant les décors sont très beaux, mais franchement les costumes sont hypers laids, on sent le western des années 50, le costume de Shane est juste ridicule, on croirait McFly dans retour vers le futur 3. Aussi un truc qui me gène alors que la photographie est somptueuse, c'est la nuit américaine, je suis désolé, mais voir des ombres en pleine nuit, je trouve ça juste moche et ça sort du film.
Mais le problème principal reste qu'il prend un temps fou pour finalement ne rien raconter de plus qu'on ne sait déjà. Je veux dire le film n'est pas forcément très original, malgré son thème universel et pas non plus raté. Juste que ça prend trop de temps pour rien.
Après ce n'est pas chiant, mais c'est long. Le héros reste quand même peu charismatique à cause de son costume… Après ça a un charme désuet, mais je trouve ça vieillot et banal, sans pour autant que ça soit mauvais étant donné le beau boulot de mise en scène et sur la photo, les décors, etc.
Si l'histoire peut paraître conventionnelle, sa façon de la mettre en scène l'est beaucoup moins. Le réalisateur George Stevens a filmé chaque scène, avec un sens du détail profond, de manière à la rendre inoubliable. On peut lui reprocher parfois des légères baisses de rythme, en particulier dans la seconde partie, mais les qualités que recèle ce trésor westernien compense largement ce défaut. Les paysages sont superbes, la photographie de Loyal Griggs l'est aussi, la partition musicale de Victor Young est sublime et l'interprétation des acteurs touche carrément à la perfection. Magnifique.