La réalisatrice a décidé de revisiter le mythe d’Œdipe parce qu'il contient des questions qui la hantent, "des questions auxquelles je n’ai pas de réponse. Elles touchent à la famille, aux relations familiales, mais elles concernent aussi le destin ou simplement les hasards de la vie qui nous déterminent et auxquels il faut se plier." Par ailleurs, elle a été marquée par une représentation d’Œdipe roi de Sophocle dans la traduction de Hölderlin et mise en scène par Jürgen Gosch.
Angela Schanelec établit un lien entre la souffrance et la musique : "Je me méfie de la musique parce qu’elle peut rapidement me submerger. Mais c’est aussi pour ça qu’elle m’attire, un peu comme tout le monde je suppose. Je me méfie donc... La souffrance que je voulais montrer faisait de la musique une nécessité. L’idée que la musique devienne un moyen de survie et permette de mieux supporter la vie ou le destin, est très, comment dire... cela me réjouit."
Comme dans ses précédents films, la réalisatrice a recours aux ellipses. C'est selon elle dans l’omission que réside la chance de raconter : "L’ellipse ne signifie pas que quelque chose n’a pas lieu. Cela signifie simplement qu’on ne voit pas ce qui se passe. Au théâtre personne ne remet cela en question. On pourrait bien sûr avancer que le film est ce que je vois à l’écran. Mais ces images n’existent que parce que l’on a décidé d’en omettre d’autres. C’est un lieu commun, et si l’on pense au processus de montage, c’est encore plus évident. Dans les fictions, j’ai souvent l’impression que l’on montre quelque chose pour être crédible. Cela m’est étranger."
Les chansons interprétées par Jon sont de Doug Tielli, un artiste canadien sur lequel est tombée Angela Schanelec lorsqu'elle cherchait la musique de la deuxième partie du film. Elle s'est rendue à Toronto pour le rencontrer : "Il m’avait envoyé des chansons sur lesquelles il travaillait alors et qui n’étaient pas encore sorties. Depuis ce moment-là, je n’ai plus jamais remis en question le choix de la musique. J’ai eu beaucoup de chance de le rencontrer."